09.03.2014, 22:24
Pour moi, il y a ici contresens complet chez Ledoux ; même si je trouve le passage très poétique, mais ce n'est pas la poétique tolkienienne. Il y a bien des mégalithes en Terre du Milieu, mais dans les textes de Tolkien ce sont toujours des œuvres humaines (Hauts des Galgals, Biscornus, Pierre d'Erech, etc.)
Pourquoi cela ? Je pense qu'on pourrait évoquer plusieurs pistes concurrentes ou complémentaires : les mégalithes d'Europe de l'Ouest ont une forme trop grossière, pas assez raffinée pour être l'œuvre des Elfes. Ils sont de plus fortement liés aux Tuatha Dé Danann en Irlande, et au peuple féerique d'inspiration celtique en Grande-Bretagne : raison de plus pour Tolkien de ne pas suivre une tradition qu'il considérait (au moins au début) comme étrangère à celle des « vrais » Elfes. Enfin, les mégalithes de Terre du Milieu ont un aspect indéniablement sinistre, aspect certainement inspiré des légendes chrétiennes à propos des monuments païens que constituaient ces réalisations néolithiques. Il eut été étonnant que Tolkien veuille associer ses Elfes à de telles connotations.
Paradoxalement, il est intéressant de constater que les différentes représentations des entrées de Nargothrond et du palais de Thranduil que dessina Tolkien sont très similaires aux entrées des tumuli néolithiques — ces mêmes tumuli réputés contenir des accès au Sîdh en Irlande. Avec leur linteau monolithique au sommet de deux pierres verticales, ces représentations en sont beaucoup plus proches, par exemple, que les dessins tolkieniens de l'entrée de Cul-de-Sac ou même d'Erebor et de la Moria.
On se retrouve donc avec une dichotomie proche de celle que j'exposais précédemment : ici, des monuments considérés en lien avec la mythologie celtiques (en particulier les Tuatha Dé Danann) se retrouvent relégués au monde des Hommes au travers des descriptions de Tolkien, mais ses dessins sont plus équivoques : les pierres dressées restent exclusivement humaines (voir le dessin de Dunharrow), mais les constructions mégalithiques souterraines sont mises en rapport avec les Elfes.
Pourquoi cela ? Je pense qu'on pourrait évoquer plusieurs pistes concurrentes ou complémentaires : les mégalithes d'Europe de l'Ouest ont une forme trop grossière, pas assez raffinée pour être l'œuvre des Elfes. Ils sont de plus fortement liés aux Tuatha Dé Danann en Irlande, et au peuple féerique d'inspiration celtique en Grande-Bretagne : raison de plus pour Tolkien de ne pas suivre une tradition qu'il considérait (au moins au début) comme étrangère à celle des « vrais » Elfes. Enfin, les mégalithes de Terre du Milieu ont un aspect indéniablement sinistre, aspect certainement inspiré des légendes chrétiennes à propos des monuments païens que constituaient ces réalisations néolithiques. Il eut été étonnant que Tolkien veuille associer ses Elfes à de telles connotations.
Paradoxalement, il est intéressant de constater que les différentes représentations des entrées de Nargothrond et du palais de Thranduil que dessina Tolkien sont très similaires aux entrées des tumuli néolithiques — ces mêmes tumuli réputés contenir des accès au Sîdh en Irlande. Avec leur linteau monolithique au sommet de deux pierres verticales, ces représentations en sont beaucoup plus proches, par exemple, que les dessins tolkieniens de l'entrée de Cul-de-Sac ou même d'Erebor et de la Moria.
On se retrouve donc avec une dichotomie proche de celle que j'exposais précédemment : ici, des monuments considérés en lien avec la mythologie celtiques (en particulier les Tuatha Dé Danann) se retrouvent relégués au monde des Hommes au travers des descriptions de Tolkien, mais ses dessins sont plus équivoques : les pierres dressées restent exclusivement humaines (voir le dessin de Dunharrow), mais les constructions mégalithiques souterraines sont mises en rapport avec les Elfes.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland