J'ai parlé des palantiri, non des Silmarils ^^
Effectivement, l'Elendilmir a des traits communs, notamment ceux de la guérison et du pouvoir. Mais la comparaison s'arrête là, car il s'agit d'un joyau, non d'une pierre au sommet d'une colline, et le deuxième Elendilmir ne vient pas de la mer. Le premier oui, mais Aragorn ne le porte pas au moment de la guérison, et il conserve donc pour lui-mêmes sa nature thaumaturge.
Laisse-moi insister. Chaque souverain du Gondor s'y rendait avec son héritier, d'où le terme de "tradition" d'Isildur; et il pouvait y venir "en temps de danger ou de détresse, lorsqu'il éprouverait le besoin d'une sage inspiration" (UT3,2,4). La tombe a donc un usage royal qui dépasse de loin la Pierre d'Erech, et égale celui de la pierre de Fal, qui a couronné tous les rois d'Irlande.
De plus, la colline de l'Eilenaer est sacrée, comme la colline de Tara, alors que celle d'Erech est simplement crainte ("et la terreur des Morts sans Sommeil reste autour de la Colline d'Erech" SdA V 2). Cependant les deux collines d'Erech et d'Eilenaer sont bien liées, dans l'idée, à celle de Tara, centre mythologique du pouvoir et lieu des rites royaux, mais pas du pouvoir effectif.
Par l'épisode des Parjures, la Pierre d'Erech permet de montrer qu'Aragorn est un roi légitime. Mais il en est de même pour la tombe d'Elendil vis-à-vis de tous les souverains du Gondor, puisque son emplacement est tenu secret, et le fait de s'y rendre constituait donc en soi une preuve de légitimité. L'on pourrait objecter que ce n'est qu'une tradition écrite, sans conséquence sur le réel, mais il en est de même de la maîtrise des palantiri: les lieutenants du roi n'avaient naturellement aucun pouvoir sur les pierres, et ce n'est que la décision, peut-être écrite, du souverain, qui permettait de légitimer leur emploi et de leur permettre la maîtrise de la pierre. Le droit permet donc le pouvoir effectif. Consignée sur papier ou a fortiori transmise par le roi lui-même, la Tradition d'Isildur a donc un pouvoir de légitimation du souverain. Par elle, l'héritier obtient d'Elendil lui-même le pouvoir de gouverner le Gondor.
Or, la Pierre d'Erech n'est pas au centre d'une telle préoccupation.
Effectivement, l'Elendilmir a des traits communs, notamment ceux de la guérison et du pouvoir. Mais la comparaison s'arrête là, car il s'agit d'un joyau, non d'une pierre au sommet d'une colline, et le deuxième Elendilmir ne vient pas de la mer. Le premier oui, mais Aragorn ne le porte pas au moment de la guérison, et il conserve donc pour lui-mêmes sa nature thaumaturge.
(02.03.2014, 09:33)Elendil a écrit : De même, je ne suis pas convaincu par l'affaire de la pierre tombale d'Elendil, qui est plus un marqueur géographique qu'un symbole royal.
Laisse-moi insister. Chaque souverain du Gondor s'y rendait avec son héritier, d'où le terme de "tradition" d'Isildur; et il pouvait y venir "en temps de danger ou de détresse, lorsqu'il éprouverait le besoin d'une sage inspiration" (UT3,2,4). La tombe a donc un usage royal qui dépasse de loin la Pierre d'Erech, et égale celui de la pierre de Fal, qui a couronné tous les rois d'Irlande.
De plus, la colline de l'Eilenaer est sacrée, comme la colline de Tara, alors que celle d'Erech est simplement crainte ("et la terreur des Morts sans Sommeil reste autour de la Colline d'Erech" SdA V 2). Cependant les deux collines d'Erech et d'Eilenaer sont bien liées, dans l'idée, à celle de Tara, centre mythologique du pouvoir et lieu des rites royaux, mais pas du pouvoir effectif.
Par l'épisode des Parjures, la Pierre d'Erech permet de montrer qu'Aragorn est un roi légitime. Mais il en est de même pour la tombe d'Elendil vis-à-vis de tous les souverains du Gondor, puisque son emplacement est tenu secret, et le fait de s'y rendre constituait donc en soi une preuve de légitimité. L'on pourrait objecter que ce n'est qu'une tradition écrite, sans conséquence sur le réel, mais il en est de même de la maîtrise des palantiri: les lieutenants du roi n'avaient naturellement aucun pouvoir sur les pierres, et ce n'est que la décision, peut-être écrite, du souverain, qui permettait de légitimer leur emploi et de leur permettre la maîtrise de la pierre. Le droit permet donc le pouvoir effectif. Consignée sur papier ou a fortiori transmise par le roi lui-même, la Tradition d'Isildur a donc un pouvoir de légitimation du souverain. Par elle, l'héritier obtient d'Elendil lui-même le pouvoir de gouverner le Gondor.
Or, la Pierre d'Erech n'est pas au centre d'une telle préoccupation.