Juste une remarque sur la nature d'« ange incarné » (Lettres n° 156) de Gandalf.
Si Valar et Maiar, par nature première invisibles ou lumineusement transparents, peuvent se donner — à volonté — une forme de corps, cela reste une « parure » (angl. veil) de leur esprit angélique, telle un « habillement » (angl. raiment, vesture) (cf. notamment PE n° 17).
Ils se parent ainsi pour apparaître devant les Incarnés (Hommes et Elfes) mais aussi pour appréhender la nature corporelle de ces derniers (cf. notamment l'Osanwe-kenta in VT n° 39), la parure étant d'ailleurs aussi physique qu'un corps et soumise aux mêmes contraintes (cf. à nouveau PE n° 17 — et pour l'anecdote, la parure d'un Valar a donc une ombre).
Le cas de Gandalf peut paraître spécial eu égard à sa présentation dans la lettre n° 156, qui insiste spécifiquement sur l'aspect « incarné » (jusque dans la réalité de sa « mort » physique lors du combat avec le Balrog), mais est aussi à nuancer et à affiner par PE n° 17 p. 180 où il est indiqué que Gandalf avait pour parure (= Q. fana) celle d'un vieil homme.
La question sous-jacente est celle de l'« incorporation » des figures angéliques en Arda — Nous pourrions dire qu'elle est la transposition, chez Tolkien, de la question théologique de la nature des anges : substances incorporelles / spirituelles ou alors corporelles / matérielles ? Certains Pères de l’Église ont argumenté dans le sens d'une substance corporelle, ce que contredit plus tard Thomas d'Aquin pour qui « les anges n'assument pas de corps » (cf. Somme théologique, Prima pars, qu. 50 art. 2 et surtout qu. 51 art. 1).
La position de Tolkien sur ses Valar et Maiar semble, à cet égard, innovante et singulière, à la croisée des deux conceptions, actant de natures angéliques incorporelles mais se parant volontairement d'une forme de corporéité.
D.
Si Valar et Maiar, par nature première invisibles ou lumineusement transparents, peuvent se donner — à volonté — une forme de corps, cela reste une « parure » (angl. veil) de leur esprit angélique, telle un « habillement » (angl. raiment, vesture) (cf. notamment PE n° 17).
Ils se parent ainsi pour apparaître devant les Incarnés (Hommes et Elfes) mais aussi pour appréhender la nature corporelle de ces derniers (cf. notamment l'Osanwe-kenta in VT n° 39), la parure étant d'ailleurs aussi physique qu'un corps et soumise aux mêmes contraintes (cf. à nouveau PE n° 17 — et pour l'anecdote, la parure d'un Valar a donc une ombre).
Le cas de Gandalf peut paraître spécial eu égard à sa présentation dans la lettre n° 156, qui insiste spécifiquement sur l'aspect « incarné » (jusque dans la réalité de sa « mort » physique lors du combat avec le Balrog), mais est aussi à nuancer et à affiner par PE n° 17 p. 180 où il est indiqué que Gandalf avait pour parure (= Q. fana) celle d'un vieil homme.
La question sous-jacente est celle de l'« incorporation » des figures angéliques en Arda — Nous pourrions dire qu'elle est la transposition, chez Tolkien, de la question théologique de la nature des anges : substances incorporelles / spirituelles ou alors corporelles / matérielles ? Certains Pères de l’Église ont argumenté dans le sens d'une substance corporelle, ce que contredit plus tard Thomas d'Aquin pour qui « les anges n'assument pas de corps » (cf. Somme théologique, Prima pars, qu. 50 art. 2 et surtout qu. 51 art. 1).
La position de Tolkien sur ses Valar et Maiar semble, à cet égard, innovante et singulière, à la croisée des deux conceptions, actant de natures angéliques incorporelles mais se parant volontairement d'une forme de corporéité.
D.