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Laitali
#31
Ceux qui s'intéressent de plus près aux Psaumes savent peut-être que ce que nous appelons couramment le "Livre des Psaumes" est considéré par les Juifs comme étant composés de cinq livres distincts, regroupés thématiquement. Leur division s'opère comme suit :

- Ps. 1-41 (section probablement la plus ancienne)
- Ps. 42-72
- Ps. 73-89
- Ps. 90-106
- Ps. 107-150
(Le Psaume 151 n'est pas reconnu par le judaïsme, comme précédemment expliqué.)

Tout ceci pour signaler que j'ai désormais entièrement révisé ma traduction jusqu'au Psaume 41, que je vous propose ici accompagné de la traduction de Chouraqui. Les poètes parmi vous pourront facilement juger de la différence de style entre une Bible classique et la Chouraqui, beaucoup plus littérale :

  1. Olindó cánon. Lindë. Laviro.
    Au chorège. Chant. De David.
  2. Mána, χanda quén epë eñgwá ! Úmárë-auressë, Yahwë eteleχta sé.
    En marche, l’homme perspicace devant l’infirme ! Au jour du malheur, IHVH-Adonaï le délivre.
  3. Yahwë ortírë sé ar carë coititas ; nás mána cemendë. Lá antal senen cottozyaron milmen.
    IHVH-Adonaï le garde et le fait vivre; il est en marche sur terre. Tu ne le donnes pas à l’être de ses ennemis.
  4. Yahwë enwinyata sé yá sé caimassea. Ilya χautazyá, wistalyes hlíwezyassë.
    IHVH-Adonaï le restaure au berceau de dolence. Toute sa couche, tu la changes pendant sa maladie.
  5. Inyë quetë : « Á Yahwë, lë órava nissë, lë haþa náwenyá : ná, anaiquien lyenna. »
    Moi, je dis: IHVH-Adonaï, gracie-moi, guéris mon être: oui, j’ai fauté contre toi.
  6. Cottonyar quetir ulcó nin : « Malúmë qualuvas ? Nai auta essezyá ! »
    Mes ennemis disent du mal de moi: « Quand mourra-t-il ? Périsse son nom ! »
  7. Cé (mo) tulë cenë, quetë alwaralë. Endazya quanta þaucarenen senna. Ettulë ar ari lalamma.
    S’il vient voir, il parle vainement. Son cœur regroupe la fraude contre lui. Il sort et parle dehors.
  8. Yantai anat ní, quizir, ilyai tevildonyar. … Ninna quotiltë úmáré :
    Unis contre moi, ils chuchotent, tous mes haineux. Contre moi, ils pensent le malheur:
  9. « Vélialo paχta sirya mi sé. Caitas ar lá poluvas orya. »
    « Une parole de Belia‘al coule en lui. Il est couché et ne pourra plus se lever. »
  10. Rainenya-quén ta, yé sartanen, massanya-matya orta ninna talluné.
    L’homme de ma paix aussi, en qui je m’assurais, le mangeur de mon pain, lève contre moi le talon.
  11. Mal elyë, á Yahwë, lë órava nissë, lë orta ní ! Paituvanyet.
    Mais, toi, IHVH-Adonaï, gracie-moi, relève-moi ! Je les paierai.
  12. Sassë, istuvan ya yestalyen : ui, cottonya lá polë turë ninna !
    En cela, je sais que tu me désires: non, mon ennemi n’a pu triompher contre moi !
  13. Inyë, tulcúvalyen vanimenyassë ; tulcuvalyen epë lyé, tennoio.
    Moi, tu m’appuies en mon intégrité; tu me postes en face de toi, en pérennité.
  14. Amanya, Yahwë, Eru Izrailwa, oio tennoio. Násië, násië !
    Il est béni, IHVH-Adonaï, l’Elohîms d’Israël, de pérennité en pérennité. Amén, amén !

A noter :
  • Dans la mesure où le Tétragramme est considéré imprononçable par les Juifs, celui-ci est vocalisé avec les voyelles d'Adonaï "Seigneur", d'où la transcription française classique dans le milieu judaïsant "IHVH-Adonaï" (et la transcription absurde "Jéhovah" en usage dans certains milieux protestants).
  • L'expression "en marche" se traduit plutôt par "heureux" dans la plupart des Bibles. Chouraqui a préféré opter pour une traduction littérale de l'expression idiomatique correspondante en hébreu.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#32
Après être arrivé à la fin du deuxième livre des Psaumes (voir explication dans le message ci-dessus), j'ai fait une pause de plusieurs mois, pour cause de surcharge d'activités. Je viens de reprendre la révision de ce deuxième livre et pour marquer l'occasion, je vous livre ici le premier de cette nouvelle série, donc le Psaume 42, à nouveau accompagné de sa traduction par Chouraqui :

  1. Olindó cánon. Χanda. Yondoron Coró.
    Au chorège. Perspicace. Des Benéi Qorah.
  2. Wai celbo foa sírion nennar, sië návenya foa lyenna, á Eru.
    Comme le cerf brame sur les eaux des ruisseaux, ainsi mon être brame vers toi, Elohîms.
  3. Návenya soica Erun, coiva Erun. Malúmë tuluvan ar cenuvan cendelé Erua ?
    Mon être a soif d’Elohîms, d’Él vivant. Quand viendrai-je et verrai-je les faces d’Elohîms ?
  4. Nienya nin massa, aurë lómisseyë, yá quetë nin(na) ilya auressë : « Massë Erutya ? »
    Ma larme est pour moi du pain, jour et nuit, quand il m’est dit tout le jour: « Où est-il ton Elohîms ? »
  5. Sallo, enyalin ar ultan ninna návenyá : ná, lañganen nu rondó, lenden tenna mar Erua ómassë, liralessë, hantalessë merya þañgó.
    De cela, je me souviens et je répands sur moi mon être : oui, je passais sous l’arceau, je déambulais jusqu’à la maison d’Elohîms à la voix, la jubilation, la merci de la foule en fête.
  6. Yé ! cútyë, návenya ! An rúmatyë ninna ! Álë χora Erú, ná, tatallávan ata cendelezyó reχtiai.
    Quoi ! tu te prosternes, mon être ! Et tu te bouleverses contre moi ! Attends Elohîms, oui, je célébrerai encore les saluts de ses faces.
  7. á Erunya, pá ní, návenya cú. Sië, mintyanyel ta Iardéno, ta Χermónion, ta orto Missaro cemendë.
    Elohaï, contre moi, mon être se prosterne. Ainsi, je te mémorise en terre du Iardèn, des Hermôn, du mont Mis‘ar.
  8. Undumë undumen yamë hlónsë lantasírilyallon. Ilyai carcalyar yo falmalyar, ninna lañgar.
    L’abîme à l’abîme crie à la voix de tes cataractes. Tous tes brisants, tes vagues, sur moi passent.
  9. Auressë, Yahwë canya melmezyá, ar lómissë lírizyá azinyë, ná hyermenya coivienya-Erun.
    Le jour, IHVH-Adonaï ordonne son chérissement, et la nuit son poème avec moi, la prière à l’Él de ma vie.
  10. Quetin Erunna, ondonyan : « Manan laisintelyen ? Manan, luin, patan nu cottó þaχtié ? »
    Je dis à Él, mon rocher: Pourquoi m’as-tu oublié ? Pourquoi, sombre, vais-je sous la pression de l’ennemi ?
  11. Naχtyaina, axonyassen, muχtaltë ninna, ñaistarinyar, quetila nin ilya auressë : « Massë Erutya ? »[/i]
    Au meurtre, en mes os, ils me flétrissent, mes oppresseurs, en me disant tout le jour: « Où est ton Elohîms ? »
  12. Yé ! cútyë, návenya ! An rúmatyë ninna ! Álë χora Erú, ná, tatallávan ata cendelezyó reχtiai, Erunya !
    Quoi ! tu te prosternes, mon être ! Et tu te bouleverses contre moi ! Attends Elohîms, oui, je célébrerai encore les saluts de ses faces, Elohaï !

A noter que j'ai récemment étudié de plus près les complexités assez redoutables des changements phonologiques des diphtongues en position finale et des voyelles en hiatus, ce qui m'a amené à réviser quelques points de traduction antérieurs. Certaines des traductions données jusqu'à présent ont pu évoluer à la marge. Et comme Tolkien n'a jamais donné une forme claire et lisible à ses conceptions à ce propos, il n'est pas exclu que je révise encore cette question à l'avenir.
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#33
Après une nouvelle pause très prolongée, toujours pour cause de manque de temps (et aussi une certaine démotivation devant les difficultés nombreuses posées par le long, très long Psaume 78 — le deuxième plus long du recueil, avec pas moins de 72 versets), j'ai repris ce travail de traduction et ai terminé les 80 premiers Psaumes.

Je vous livre ici un résultat amusant, extrait du Psaume 85, en cours de traduction. L'allitération est involontaire, mais me semble très appropriée : lielya lyella lyessë « Ton peuple se réjouit en Toi. »
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#34
Après avoir à nouveau fait une pause fort longue (et toujours pour les mêmes raisons), la tenue prochaine d'Omentielva Nertëa m'a donné l'occasion de réviser quelques Psaumes qui seront sans doute lus sur place. J'en ai profité pour corrigé des erreurs dans les pronoms suffixes objets qui m'avaient échappés jusqu'ici, ainsi que quelques coquilles manifestes. Cela m'a motivé pour reprendre les traductions.

Je vous propose donc ici le Psaume 72 (dernier du deuxième livre des Psaumes selon le découpage judaïque), avec une traduction très littérale. Je crois bien que c'est le plus long que j'ai présenté ici jusqu'à présent :

  1. Salomondo. Á Eru, lë anta námielyaínen aran, voroþanyelyanen arano yondon !
    De [Shelomo]/Salomon. Dieu, donne tes jugements au roi, ta justification au fils du roi !
  2. Navis lielyá failenen, neχtanolyai námienen.
    Il juge ton peuple avec justice, tes humiliés avec jugement.
  3. Oronti tulyar rainé lienna ; umbor, voroþanyelyá.
    Les montagnes portent la paix au peuple ; les collines, la justification.
  4. Navis lieo neχtanui, reχtas oicai yondui, mulis ñwalmandacó.
    Il juge les humiliés du peuple, il sauve les fils pauvres, il accable l’exploiteur/l’oppresseur.
  5. Þozyaltë lyenen epë anár, ar epë iþil, yénion yénin.
    Ils frémissent de toi devant le soleil, et face à la lune, aux âges des âges.
  6. Andúyas wai ulo hyandanwa salquenna, wai mistí ulyala cemenna.
    Il descend comme la pluie sur la tonte/le regain, comme les giboulées aux bruines de/irriguant la terre.
  7. Faimo lauya aurezyassen ; úmea rainë únótimai ránastalin.
    Le juste fleurit en ses jours ; la paix multiple pour des lunes sans nombre.
  8. Turis airello tenna airé, anduinello tenna cemen-tyelmai.
    Il domine de la mer à la mer, du fleuve aux extrémités de la terre.
  9. Epë sé palarrani luñgar ; cottozyar lavir astó.
    Face à lui les bédouins ploient ; ses ennemis lèchent la poussière.
  10. Tarsis yo tollion arani nantulyar hantalé ; arani Hyava yo Sevava talar ríanná.
    Les rois de Tarsis et des îles retournent/rendent l’offrande ; les rois de Sheba et de Seba présentent/apportent le tribut/l’offrande.
  11. Ilyai arani cúr epë sé ; ilyai nórí veuyar sé.
    Tous les rois se prosternent devant lui ; toutes les nations le servent.
  12. Ná, rúnas oicá yë holtu, neχtanó pen aþié.
    Oui, il secourt le pauvre qui appelle, l’humilié sans aide.
  13. Cautas nípa yo oicá ; reχtas oica-návé.
    Il abrite le chétif/faible, le pauvre ; il sauve l’être des pauvres.
  14. Rúnas náveltá mando yo ormello ; sercelta (ná) mírima χendizyun.
    Il rachète leur être de la vexation, de la violence ; leur sang est précieux à ses yeux.
  15. Coitas ar antasses Hyavó malanten, hyamis χyen oi ilya auressë ; manyasses.
    Il vit et il lui donne de l’or de Sheba, il prie pour lui en permanence tout le jour ; il le bénit.
  16. An (ná) yausta-úmë cemendë, nólanna orontiwa. Yávezya hyasta wai Livan. Lostaltë opelessë wai cemeno rí.
    Et c’est profusion/foison de froment sur terre, en tête/au sommet des montagnes. Son fruit bruisse/ondule comme le Lebanôn/Liban. Ils bourgeonnent dans la ville comme l’herbe de la terre.
  17. Essezya (ná) oialë, wai anár essezya lauyuva. Ilyai nórí estar sé amanya.
    Son nom est pérennité, comme le soleil son nom florira. Toutes les nations le congratulent/disent bienheureux.
  18. Amanya, Yahwë Eru, i Eru Izrailwa, elmenda-tyaro, issë er !
    Il est béni, Yahvé Dieu, le Dieu d’Israël, le faiseur de prodiges, lui seul !
  19. Amanya, alcarizya-essë, tennoio, alcarizya quanta ilya cemen. Násië ! Násië !
    Il est béni, le nom de sa gloire, en pérennité, sa gloire remplit toute la terre. Amén ! Amén !
  20. Tenyar Laviro hyermer, Yesseo yondó.
    S’achèvent les prières de David bèn Ishaï/[Jessé].
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
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#35
Quel travail colossal ! ça me dépasse complètement (je veux dire que je trouve incroyable d'arriver à traduire les psaumes en quenya), mais c'est impressionnant. Bon courage pour la suite !
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#36
C'est une bonne occasion de redécouvrir les riches possibilités lexicales de cette langue elfique.
Merci Damien !

I.
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#37
Shocked Fichtre, quel travail! Dont je ne me doutais pas alors que tu l'as entamé il y a si longtemps... Je viens de lire ta traduction à voix haute, juste pour me laisser porter, et serais bien sûr incapable d'en apprécier le fonds. Mais un monde où un passionné de Tolkien traduit les psaumes en Quenya vaut finalement la peine d'être habité. Merci à toi!
Bladorthin
"Et puis, bien sûr, je compose quelques chansons. Ils les chantent à l'occasion, uniquement pour me faire plaisir, je pense..." (SdA, II,1)
Chaine Youtube: le Hobbit chanté en français
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#38
Le travail est proprement phénoménal !

Cependant une analyse du texte serait la bienvenue (je trouve Smile ).
Anar kaluva tielyanna
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#39
(07.08.2022, 15:30)Aikanáro a écrit : Cependant une analyse du texte serait la bienvenue (je trouve Smile ).

J'ai un gros appendice qui liste toutes les formes employées dans mon document maître, mais le forum n'est guère un lieu pratique pour le poster. Voici juste un exemple (à gauche du signe > les formes attestées, à droite celles déduites ; après le point-virgule, les néologismes extrapolés à partir de cette forme) :

Citation :car- v. “make, do”, aor. carë, cari-, 1st -n, 1st pl. -lmë, 2nd -l, 3rd -s, 3rd pl. -ltë , past carnë, perf. acárië, fut. caruva, 3rd -s, ger. carië, p. perf. p. carinwa > aor. carë, cari-, 2nd-3rd -lyes, 2rd-3rd pl. -lyet, 2nd pl. -ldë, 3rd-3rd -sses, 3rd-3rd pl. -sset, past carnë, 3rd -s, 3rd-3rd -sses, 3rd-3rd pl. -sset, 3rd-pl.-3rd -ltes, perf. acárië, 1st -n, 1st-3rd -nyes, 2nd -l, 3rd -s, pl. -ltë, fut. 2nd caruval, ger. dat. carien, 3rd caritazya; tercar- v. “complete, accomplish” (cf. ter- pref. “though(out)”), aor. 2nd-3rd tercarilyes, fut. tercaruva.

Après, s'il y a des versets ou des mots spécifiques au sujet desquels tu as des questions, n'hésite pas à les poster ici.
Rollant est proz e Oliver est sage.
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#40
(08.08.2022, 10:03)Elendil a écrit : J'ai un gros appendice qui liste toutes les formes employées dans mon document maître, mais le forum n'est guère un lieu pratique pour le poster. Voici juste un exemple (à gauche du signe > les formes attestées, à droite celles déduites ; après le point-virgule, les néologismes extrapolés à partir de cette forme) :

Si tu peux m'envoyer ton appendice par mp, je suis preneur  Very Happy

A.
Anar kaluva tielyanna
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#41
Par MP, non, mais par courriel oui.
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#42
Tongue 
(08.08.2022, 19:05)Elendil a écrit : Par MP, non, mais par courriel oui.

Ok, j'ai confondu les termes.
Anar kaluva tielyanna
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#43
Pour moi c'est une étape importante : après m'avoir donné pas mal de fil à retordre, j'ai enfin achevé ma traduction du psaume 89, un des plus importants du recueil, avec ses 53 versets. Dans la foulée, j'ai fini le psaume 90. En particulier, cela signifie que je viens de compléter le troisième livre des psaumes, qui court du Ps. 73 au Ps. 89).

Pour fêter cela, je vous livre le Ps. 90 (plus court que celui qui le précède), avec une traduction mot à mot :
  1. Moizeo hyermë, atan Eruo. A Χéru, (nalyë) men ambar tenna yénion yéni.
    Prière de Moïse, l’homme de Dieu. Seigneur, (tu es) pour nous un logis d’âge en âge.
  2. Epë ortor nostaner, ontayenwat cemen yo ardá, oio tennoio, elyë ná Eru.
    Avant que les monts n’aient été enfantés, engendrés la terre et le monde, de pérennité en pérennité, toi, tu es Dieu.
  3. Entultal atan astonna, mal equë lyë : Á nanwenir, Fírimó χíní !
    Tu fais retourner l’homme dans la poussière, mais tu dis : Retournez, fils de l’humain !
  4. Ná, loaron tuxainen χendilyun (nár) wai noa ré ya lañga, (ar) tiris lómissë.
    Oui, mille ans à tes yeux sont comme le jour d’hier qui passe, une garde dans la nuit.
  5. Carilyet ulya, (naltë) lózë, enya tindómessë, owíë aucirinwa rí.
    Tu les fais déferler, (ils sont) un sommeil, puis au matin, pareils à l’herbe fauchée.
  6. Tindómessë, lostas ar lauyas ; undómessë, aucirinwa, (nás) parca.
    Au matin, elle bourgeonne et pousse ; au soir, fauchée, elle sèche.
  7. Ná, quelilmë rúþelyanen ar yulmelyanen rucilmë.
    Oui, nous sommes consumés par ta fureur, par ta fièvre affolés.
  8. Satil oñgwelmai epë lyé, huinelmá calassë cendelelyava.
    Tu places nos torts devant toi, notre obscurité au lustre de ta face.
  9. Ná, ilyai aurelmar nár epë aχalyá ; coranárilmar tenyar wai nursë.
    Oui, tous nos jours font face à ton emportement ; nos années s’achèvent comme en un murmure.
  10. Randa coranárilmain (nár) loaron otoquain, hya, tuoltassë, loaron tolquain ; mal anvalatelta (ná) mólomë yo þaucarë. Ná, ron aucirinar, ramyalmë.
    Les jours/[la durée] de/[pour] nos années (font) soixante-dix ans, ou, dans leur vigueur, quatre-vingts ans ; mais leur superbe est labeur, fraude. Oui, vite fauchés, nous nous envolons.
  11. Man ista rúþelyó meleχté ? Aχalya (ná) yallë þosselya.
    Qui connaît l’énergie de ta fureur ? Ton emportement est semblable à ton frémissement.
  12. Álë carë mé parë notië mai aurelmai : caruvalmë tulë ñólë-endá.
    Initie-nous à bien compter nos jours : nous ferons venir le cœur de sagesse.
  13. Álë nanwenë, Yahwë, tenna íqua ? Lë antorya núrolyai.
    Retourne, Yahvé, jusqu’à quand ? Réconforte tes serviteurs.
  14. Álë masta mé, tindómessë, melmelyanen ; lirúvalmë, lyellávalmë, ilyai aurelmassen.
    Rassasie-nous, au matin, de ton chérissement ; nous jubilerons, nous nous réjouirons, en tous nos jours.
  15. Álë carë lyella imyai aurë-nótin wai omoëlmë lyenen, imyai coranar-nótin wai ecénielmë úmáré.
    Réjouis-nous autant de jours que tu nous as violentés/[nous avons souffert par toi], d’années où nous avons vu le malheur.
  16. Carelya lelyuva núrolyain, (ar) rillelya χínaltain.
    Ton œuvre apparaîtra à tes serviteurs, ta magnificence à leurs fils.
  17. Nai márië Χéru Erulmó, menna ! Maitalé málmato, nai aþa tancata (sá) men ; maitalé málmato, nai aþa tancata (sá) !
    Que l’agrément du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous ! Le fait de nos mains, veuille {l’}affermir pour nous ; le fait de nos mains, veuille {l’}affermir !
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#44
Pour un peu, j'en viendrais à me demander si les Psaumes n'ont pas originellement été écrits en quenya. Razz Il y a des passages qui rendent bien mieux dans cette langue qu'ils ne le font en français :

Citation :Ps. 91: 13 : Tu marches sur le lion et [le cobra / l'aspic] ; tu piétines le lionceau et le [crocodile / dragon].

Vantal rá yo leucanna ; vattal ráwincë yo liñgwilócé.

Sur les incertitudes de traduction concernant les animaux, fabuleux ou réels, dont parle le passage, je ne me prononce pas. N'empêche que j'apprécie les parallélismes entre vantal et vattal, ainsi que les rimes internes en -a et en -cë, qui sont apparus sans que je les recherche.
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