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(Fanfiction) Des coeurs fiers
#1
Bonjour à tous!

Ca fait longtemps que je ne suis pas venue sur ce site... mais je continue quand même à écrire, et à publier sur fanfiction.net.
Mais, à force de ne recevoir quasiment que des commentaires positifs, il se passe deux choses:
-mes chevilles gonflent beaucoup (mais ça, vous n'y pouvez rien)
-j'ai l'impression de stagner, de ne plus évoluer dans mon écriture.

Avis donc aux amateurs!
Voici une petite histoire se déroulant après la Guerre de l'Anneau. Tous vos commentaires seront les très bienvenus.

Histoire de ne pas tout emmêler, je pense publier un chapitre à la fois, toujours sur ce message, pour éviter de parcourir le post dans tout les sens à la recherche des chapitres.

Bonne lecture (et surtout critique)!

Des coeurs fiers

Chapitre 1: Premier jour

Quand il reprend conscience, il réalise qu’il est allongé à plat ventre sur un sol caillouteux. Ses habits sont secs. Il a dû rester là toute la nuit.
Avec lenteur, il se redresse sur les coudes et tente de se mettre debout; mais l’une de ses jambes est faible et maladroite. Un effort trop intense y réveille une douleur aiguë, et il retombe lourdement. En tournant la tête, il aperçoit un mince filet rouge qui court de sa jambe à la rivière bruissant derrière lui.


Il fait beau, aujourd’hui. Une journée idéale pour repérer les arbres à couper pour mes prochains travaux. Je vais aller du côté de la rivière, dans le bois de pins.

Les souvenirs reviennent peu à peu: le voyage près des Gués de l’Isen, lors d’une patrouille avec son éored -même après son couronnement, il a tenu à continuer à chevaucher d’un bout à l’autre de son royaume pour en éliminer les ennemis restants-; l’attaque d’un groupe d’Orques peu avant le crépuscule; leur particulière fureur contre lui, au point de se cramponner à lui et de mourir noyés quand son cheval tombe dans une rivière; l’eau qui l’emporte et étouffe peu à peu ses sens…

Je ralentis soudain mon pas et porte la main à mon couteau: du bruit de graviers remués m’indiquent qu’une bête est sur le bord de la rivière. J’espère que ce n’est pas un ours… Mais non.

Devant lui se dresse soudain un homme très brun, plutôt petit et trapu, qui le regarde avec surprise.
Qui est cet Homme? Sans doute un montagnard du peuple de Dûn, comme ceux qui étaient venus combattre au gouffre de Helm sous les ordres de Saroumane. Après la Guerre, leurs chefs avaient fait la paix avec le Rohan; mais des années de discorde ne pouvaient s’effacer en aussi peu de temps.

Qui est cet Homme? Sans doute un Cavalier de l’Ouest, à en croire ses cheveux blonds. De nombreux récits courent sur ce peuple cruel, qui brûle ses prisonniers avec des cris de joie. Certains prétendent qu’il n’en est rien, mais pourquoi les croirait-on?

Le montagnard le fixe de ses yeux sombres, sans bouger. Eomer soutient fermement son regard, s’efforçant de le rendre neutre pour masquer sa douleur. Il ne veut pas lui demander de l’aide. Si l’homme s’avance, il brandira le poignard qu’il porte à la ceinture; et tout blessé qu’il soit, il ne mourra pas égorgé comme une bête à la fin d’une courre.

Il est peut-être cruel, mais son regard est fier, et il ne supplie pas. Cela m’arrange: il ne m’a pas demandé d’aide, et je ne lui en ai pas donné. Qu’il survive si tel est son destin!

Après un long moment, le montagnard se détourne et s’éloigne à grands pas. Eomer ne sait pas s’il se sent soulagé, ou au contraire désespéré de sa solitude revenue. Mais il ne peut rester ici; il faut qu’il bouge.

J’ai peut-être fait une erreur. Le Roi est en voyage dans le Nord, à trois jours de voyage d’ici. Je suis persuadé qu’un Cavalier serait un beau cadeau à lui apporter, car on dit partout que le Roi a la violence gratuite en horreur. Il offrira sans doute une belle récompense pour une telle offrande. Et qui sait? Il ordonnera peut-être une punition exemplaire; cela ferait sûrement un bon spectacle.
« Femme, range l’établi et mets-y une couchette. Nous allons avoir un invité. »


Il ne sait pas combien de temps il s’est traîné parmi les rochers. Il a plusieurs fois essayé de se mettre debout, mais sa jambe refuse de le porter. Il a cessé d’espérer trouver une maison amie; désormais, seul l’anime le désir de ne pas attendre, recroquevillé dans un coin, que la mort vienne le prendre.
Une fois de plus, il plante ses doigts dans la terre humide et tente de se tirer un peu plus loin; mais ses forces l’abandonnent. Un étrange son parvient à ses oreilles: des claquements de sabots. Piedardent aurait-il réussi à le retrouver?

J’admire son courage, bien qu’il soit totalement inutile. Le temps que je rentre à la maison, que je détache l’âne et que je revienne sur mes pas, il s’est déplacé si loin que je suis obligé de suivre ses traces dans l’herbe écrasée pour le retrouver.
Le voilà, les deux bras en avant dans une vaine tentative pour aller plus loin. Je n’avais pas remarqué la blessure de sa jambe; mais la lumière qui décline m’empêche d’en savoir plus. Il faudra sans doute le supporter quelques jours à la maison, le temps qu’il soit transportable. Calamité!


Il ouvre les yeux en sentant quelqu’un se pencher sur lui. C’est le même homme que tout à l’heure! Est-il venu le tuer, finalement?
D’un geste pénible, il porte la main à sa ceinture, mais le montagnard est plus rapide que lui et le dépouille de son arme. Puis l’homme passe les mains autour de sa poitrine et le soulève d’un geste puissant. Eomer étouffe un grognement de douleur quand son pied s’appuie au sol, mais il n’a pas la force de lutter; et bientôt, il se retrouve couché au travers d’une selle, ballottant d’avant en arrière au rythme de la monture.
Mais que le montagnard lui veut-il?…
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#2
Mon avis, c'est que le premier paragraphe est contre-productif. Je ne le trouve pas très bien tourné, et l'histoire démarrerait peut-être mieux si tu commençais directement par la suite (ses habits/ avec lenteur). le lecteur n'a pas un besoin fondamental de connaître l'explication d'une histoire qu'il n'a pas encore lue...
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#3
j'aime bien la confrontation des deux pensées; j'attends la suite sans déplaisir.
Mais je ne comprend pas l'allusion au roi. On en saura plus après ?
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
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#4
(13.03.2015, 16:40)Tikidiki a écrit : Mon avis, c'est que le premier paragraphe est contre-productif. Je ne le trouve pas très bien tourné, et l'histoire démarrerait peut-être mieux si tu commençais directement par la suite (ses habits/ avec lenteur). le lecteur n'a pas un besoin fondamental de connaître l'explication d'une histoire qu'il n'a pas encore lue...

Merci pour cette très intéressante remarque! Je vais donc peut-être supprimer ce premier paragraphe et en mettre quelques extraits dans le deuxième.

Edit: j'ai effectué la correction, en fusionnant les deux paragraphes. J'ai gardé l'explication de l'arrivée d'Eomer, vu que je ne vois pas comment en parler par la suite.
Et je trouve ça quand même un peu lourd: deux paragraphes pour Eomer, alors que l'Homme de Dun n'en a qu'un seul au début! Et cela m'embête un peu de ne pas commencer par le point de vue d'Eomer, qui est quand même le héros de l'histoire...
Je vais continuer à réfléchir.


Citation :Mais je ne comprend pas l'allusion au roi. On en saura plus après ?
Mais oui, bien sûr Wink Encore un peu de patience!
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#5
Pour ceux qui n'avaient pas lu la première version, la voici:

Quand Eomer reprend conscience, il réalise qu’il est allongé à plat ventre sur un sol caillouteux. Il entend une rivière bruire tout près de lui.
Les souvenirs reviennent peu à peu: le voyage près des Gués de l’Isen, lors d’une patrouille avec son éored -même après son couronnement, il a tenu à continuer à chevaucher d’un bout à l’autre de son royaume pour en éliminer les ennemis restants-; l’attaque d’un groupe d’Orques peu avant le crépuscule; leur particulière fureur contre lui, au point de se cramponner à lui et de mourir noyés quand son cheval tombe dans une rivière; l’eau qui l’emporte et étouffe peu à peu ses sens…

Il fait beau, aujourd’hui. Une journée idéale pour repérer les arbres à couper pour mes prochains travaux. Je vais aller du côté de la rivière, dans le bois de pins.

Ses habits sont secs. Il a dû rester là toute la nuit.
Avec lenteur, il se redresse sur les coudes et tente de se mettre debout; mais l’une de ses jambes est faible et maladroite. Un effort trop intense y réveille une douleur aiguë, et il retombe lourdement. En tournant la tête vers l’arrière, il aperçoit un mince filet rouge qui court de sa jambe à la rivière.
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#6
Voici le deuxième chapitre. Bonne lecture, merci d'avance pour vos suggestions!

Chapitre 2: Suite du premier jour

Le voyage n’est pas long, et bientôt il aperçoit du coin de l’oeil une petite maison bâtie sur le flanc d’une colline. Le montagnard appelle; la porte s’ouvre sur un garçon d’une dizaine d’années, suivi d’une femme qui tient une fillette dans ses bras.
L’homme donne ses ordres d’une voix brève et sèche, dans une langue gutturale. Trop épuisé pour résister, Eomer le laisse le soulever sous les bras, tandis que son fils lui porte les jambes. Le mouvement avive la douleur, et il ferme les yeux en refoulant un gémisse-ment. Il ne veut pas se montrer faible devant ces gens.
Quand la douleur finit par décroître, il réalise qu’il est allongé par terre, sur une pile de couvertures, dans une petite pièce aux murs de bois. L’homme, agenouillé à côté de lui, déchire le tissu de la jambe de son pantalon avec son couteau, puis examine soigneuse-ment la blessure.

Il a dû heurter un rocher. C’est une chance que l’os ne soit pas cassé. Mais il faut arrêter ce saignement, ou je n’aurai qu’un morceau de viande livide à amener au Roi.

Le montagnard se lève et passe dans la pièce voisine en traversant un rideau de perles. Eomer en profite pour se redresser péniblement et regarder sa jambe. Juste en-dessous du genou, il distingue une plaie large comme sa main, mais le sang qui la recouvre l’empêche d’en estimer la gravité.
Tout ce qui lui reste à faire est d’attendre et de veiller. Si on le laisse en vie, il profitera de la première occasion pour s’enfuir; mais pour le moment, il n’en a pas la force, et il le sait. Il espère juste qu’on le gardera en vie assez longtemps pour qu’il retrouve de la vigueur.

Le montagnard revient, muni d’une bassine d’eau fumante. La peur saisit soudain Eomer: et s’il lui venait à l’esprit de renverser le récipient brûlant sur lui? Mais l’homme, sans un regard, pose la bassine et se penche à nouveau sur sa jambe, qu’il entreprend de nettoyer avec un linge humide.
Eomer se raidit: la douleur est supportable, mais il veut se tenir prêt en cas de surprise. Les mouvements de l’homme ne sont pas doux, mais soigneux; son visage est impassible et détaché, comme s’il s’occupait d’un vulgaire animal blessé. Quand il saisit une poignée d’herbes broyées et l’applique sur la plaie, Eomer ne peut retenir un chuintement rauque. Il lui semble qu’une sorte de sourire ironique apparaît sur le visage de l’homme, et il serre furieusement les lèvres.

Il est courageux. A sa place, j’aurais crié. Mais que cela serve d’expiation pour tous les Dunlendigs qu’il a pu tuer!

La douleur s’estompe lentement. Il regarde l’homme sortir après avoir bandé sa jambe, dont le saignement s’est arrêté, puis inspecte l’endroit où il se trouve. La pièce est vide, hormis un tas de planches derrière lui. Dans l’air flotte une odeur de sciure. De l’autre côté du rideau de perles, il aperçoit un âtre et une petite table. L’homme est apparemment charpentier: des outils sont empilés dans un coin, sans doute hâtivement posés là pour libérer l’établi.
L’homme est assis à table avec ses enfants, tandis que sa femme sert le souper. Ils discutent à voix basse, jetant fréquemment de brefs regards vers lui. Il n’a pas faim, mais sa gorge est sèche. Au bruit de la soupe versée dans les bols, il passe sa langue sur ses lèvres craquelées, mais il se refuse à demander quoi que ce soit. La fatigue revient, plus forte que jamais, mais il n’ose pas dormir.

Il a l’air d’avoir soif; rien d’étonnant, après tout le sang qu’il a perdu. Quand ma femme a proposé de lui apporter de l’eau, j’ai d’abord refusé: j’aimerais voir le Cavalier quémander. Mais elle a insisté: « Tu ne vois pas qu’il a de la fièvre? Tu veux donc le retrouver mourant demain matin? ». Alors j’ai cédé.


Il se contracte au tintement du rideau: la femme vient d’entrer. Elle se penche timidement, dépose une gourde à côté de lui, puis sort en hâte.

Par contre, il n’aura pas de nourriture. Ma femme a cuit juste assez de pain pour nous quatre. Cela attendra demain.

Son attitude diffère beaucoup de celle de son mari. On dirait presque qu’elle a pitié. Eomer tend la main vers la gourde et boit à longs traits.
Sa jambe le laisse tranquille s’il reste immobile; il ferme les yeux , et le sommeil finit par le prendre.

Dans la pénombre du crépuscule, il semble profondément endormi. La gourde est vide à ses côtés. Quand je m’approche plus près, je réalise que ma femme ne s’est pas trompée: il est secoué de frissons, et serre ses bras contre lui comme pour se réchauffer.
Je n’ai aucune compassion pour lui, mais j’ai besoin qu’il vive encore quelques jours. Je le recouvre doucement d’une couverture. C’est tout ce que je peux faire pour lui.

Quand il émerge d’un sommeil agité, il est enveloppé d’une couverture jusqu’aux épaules. Il tente faiblement de la rabattre, car son corps tout entier brûle.
Après quelques instants, il prend conscience d’une présence auprès de lui. Quelque chose de frais et d’humide passe sur son visage et son cou, plusieurs fois de suite, jusqu’à ce que la morsure de la fièvre disparaisse.
Il entrouvre les yeux pour voir une silhouette s’éloigner à travers le rideau. La lumière de la lune à travers l’étroite fenêtre lui permet de reconnaître la femme.
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