14.04.2014, 13:20
Je relaye une information diffusée par Vincent Ferré :
http://pourtolkien.fr/spip.php?article167
http://pourtolkien.fr/spip.php?article167
Citation :Les Sessions de linguistique et de littérature organisées par l’Association CLELIA depuis plus de quarante ans sont consacrées à l’étude des langues et littératures anciennes et modernes, de la linguistique générale, de l’histoire et de la théorie littéraires ; ces différents domaines et leurs approches sont mis en perspective, et étudiés conjointement ou parallèlement lors des sessions.
Tous les ans, durant une semaine, à la fin du mois d’août, cette année à Evian, trois séries de conférences sont ainsi organisées autour de trois grands axes : question d’histoire ou de théorie littéraire / linguistique, présentation d’une langue / Des exposés libres, proposés par les participants, complètent ces conférences principales.
En 2014, un cycle portera sur l’oeuvre de J.R.R. Tolkien, du lundi 25 au vendredi 29 août.
Littérature et linguistique : fiction et langues inventées,
le cas de J.R.R. Tolkien (cycle proposé par Vincent Ferré)
Ce cycle de 5 conférences envisage le lien entre philologie et invention fictionnelle, à partir du cas du médiéviste J.R.R. Tolkien, à travers des interventions de Leo Carruthers (Professeur de langue et littérature médiévales à la Sorbonne), de Damien Bador (contributeur du Dictionnaire Tolkien, CNRS Ed., 2012, sur les langues imaginaires), de Vincent Ferré (Professeur de littérature générale et comparée à Paris Est Créteil, traducteur et responsable des éditions de Tolkien en France, pour les éditions Bourgois).
1. Présentation générale (1h, Vincent Ferré, UPEC)
L’œuvre du britannique J.R.R. Tolkien (1892-1973) se situe au carrefour entre littérature et linguistique, ou « litt. » et « ling. » comme il l’explique dans son Discours d’adieu (1959) à Oxford, université où il a enseigné pendant 35 ans le vieil et le moyen anglais, le vieil islandais, ou encore le gallois médiéval. Spécialiste de philologie anglaise et germanique, connu pour ses éditions de textes médiévaux et ses traductions, Tolkien a en effet lié littérature et linguistique aussi bien dans ses travaux universitaires que dans sa création fictionnelle. La première séance permettra de présenter son œuvre, en particulier les éditions posthumes que l’on doit à son fils Christopher Tolkien, depuis le milieu des années 1970 jusqu’à la récente édition de Beowulf (mai 2014).
2. Philologie, critique et fiction (1h30, Vincent Ferré, UPEC)
On examinera ensuite la méthode critique de Tolkien, consistant à partir de la lettre du texte, à « extraire tout le suc d’une seule phrase ou […] approfondir les implications d’un seul mot », pour développer une analyse prenant à contrepied les interprétations courantes – en partant de la conférence de Tolkien sur Beowulf (1936). En second lieu, on montrera comment la naissance de son œuvre littéraire, d’abord poétique puis fictionnelle, est liée à la langue, que Tolkien parte de termes existants (comme les ents), qu’il resémantise des termes au sens obscur, ou qu’il développe une rêverie sur les noms propres, à l’image de Earendel, emprunté au « Christ » de Cynewulf (VIIIe siècle), ou encore de Númenor, imaginé par lui.
3. La philologie prise au pied de la lettre : Tolkien et l’amour des mots (Leo Carruthers, Paris Sorbonne)
Il s’agira ici de réfléchir à l’attrait des langues médiévales (germaniques, celtiques, sans oublier le finnois), pour le jeune philologue mythographe, attiré par l’étrangeté de langues qui l’ont amené à devenir l’un des grands « inventeurs » de langues au XXe siècle : une douzaine d’entre elles (dont les plus connues sont les langues « elfiques » : le sindarin et le quenya) comportent des milliers de mots, des grammaires, une phonologie, une généalogie et une évolution « historique », qui doivent en partie à des modèles qui seront ici évoqués.
4. L’évolution des langues elfiques chez Tolkien : histoire fictive et réelle, histoire et linguistique fictionnelles (1h30, Damien Bador, Toulouse)
L’évolution des langues elfiques fait intervenir la diachronie au sein du monde fictionnel autant qu’à l’échelle de l’œuvre de Tolkien. En prenant appui sur Le Schibboleth de Fëanor, on mettra en lumière l’interaction entre les événements du Légendaire de Tolkien et l’évolution des langues (et écritures) elfiques.
5. Déclinaisons : les langues elfiques (1h30, Damien Bador, Toulouse)
Sera ici privilégiée l’étude des conceptions successives des déclinaisons du nom en qenya puis en quenya, de 1915 à 1973.
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."