22.03.2006, 16:59
Voilà une ch´tite fiction que je viens d´écrire, mettez un commentaire svp!
Chapitre un
Au delà des contrées sauvages du nord dEgalion s´étalaient des chaînes infinies de blanches montagnes, grandes et imposantes à travers lhorizon.
Une jeune vallée naissait en bas des pics, là où quelques sapins prenaient le peu de soleil
qu´un hiver glacial avait à offrir, et du lit de lancienne rivière, il ne restait quun fin ruisseau deau claire, qui sécoulait avec lenteur jusquau pied des collines.
Là se tenait Loren, un petit hameau dune centaine de chaumières ; toutes faites de colombages et de pierre taillée. Les rues, pavées peu de temps après lapparition des carrosses, étaient toujours encombrées. Une fine muraille de bois faisait le tour du hameau ; et bien quelle ne soit ni très épaisse, ni très haute, elle inspirait aux habitants de Loren un véritable sentiment de sûreté.
En ces lieux vivaient nombre de souvenirs, gravés dans la pierre des statues, dans les lettres des livres ou simplement dans la mémoire des hommes. Et pourtant, ils demeuraient impérissables, conservés à tous jamais aux horizons les plus lointains ; vantant les héros tombés à la guerre là où le soleil se couche et honorant les rois des temps oubliés, et pourtant immémoriaux, à lépoque où la vertu et la passion avaient encore une place dans le cur des soldats.
Ainsi, en un lieu pourtant inexistant sur la plupart des cartes, loin dans lest, derrière les grandes montagnes, se conservait le souvenir des terres dEgalion, tissé du fil de vie qui animait le cur des hommes dont le nom ne meurt jamais.
Quant à Loren, jamais elle ne fut citée dans les odes elfiques, de ces chansons lyriques et envoûtantes, inspirées une fois encore du triste passé de ce monde, si ce nest lorsquelle eut enfin sa propre histoire à raconter, et quune fierté sinstalla à tout jamais dans sa mémoire.
De cette histoire, on dit quun dénommé Actabel en fut le héros : un jeune homme, qui se consumait damour pour une femme ravissante, à qui Souvenir donna le nom dHéliée. Ainsi, devant le panthéon des dieux rassemblés, il jura fidélité à sa promise, et de sécrier, alors quil admirait le vol dun couple daigles :
« Tel le vol de ces oiseaux bravant le vent côtes à côtes, nous demeurerons tous deux inébranlables, jusquà ce que les dieux sen lassent.»
Souvenir raconte ensuite que pendant douze ans et douze mois, le couple demeura uni, jouissant même de la naissance de trois fils et de trois filles. Mais lorsque lhiver sinstalla sur Loren, la guerre les sépara. Actabel fit voile au loin, bien plus loin derrière les grandes montagnes, et ainsi, le couple fut-il déchiré.
Chaque jour, Héliée escaladait les hautes collines, et regardait à lhorizon, espérant apercevoir au loin un cavalier solitaire en qui elle reconnaîtrait son amour perdu ; mais jamais personne ne vint. A Noël, elle fit sacrifice aux dieux de sa robe de soie elfique, clamant haut et fort que même un si beau présent navait aucune valeur si elle devait perdre son amour à tout jamais.
Puis, la nouvelle année arriva, et au Panthéon des dieux, la séparation de leurs protégés finit par les lasser, si bien quils décidèrent de renoncer à leur bénédiction, et ainsi commença pour Héliée une vie de malheurs et de chagrins.
Au quatrième mois de lannée, une horde de barbares venue des terres du nord pilla Loren. Héliée senfuit jusque dans les montagnes, mais elle fut finalement capturée par le chef du clan, Hilios ; et emmenée loin de sa terre.
Cependant, Souvenir raconte que ce jour-là, la cape elfique disparût, et jamais plus on ne la retrouva.
Les jours passants, le temps se fit triste. Rien dans les champs ne poussait désormais, et lorsque mai arriva, une mousson intense sabattit sur Loren, engloutissant les quelques ressources conservées des années précédentes.
Le premier jour de lété, Actabel revint. Mais jamais plus il ne retrouva son village tel quil lavait connu. Le vent nétait plus doux, mais piquant ; la pluie dévastait plus quelle ne rafraîchissait ; et ce fut à son tour de verser des larmes.
Chapitre un
Au delà des contrées sauvages du nord dEgalion s´étalaient des chaînes infinies de blanches montagnes, grandes et imposantes à travers lhorizon.
Une jeune vallée naissait en bas des pics, là où quelques sapins prenaient le peu de soleil
qu´un hiver glacial avait à offrir, et du lit de lancienne rivière, il ne restait quun fin ruisseau deau claire, qui sécoulait avec lenteur jusquau pied des collines.
Là se tenait Loren, un petit hameau dune centaine de chaumières ; toutes faites de colombages et de pierre taillée. Les rues, pavées peu de temps après lapparition des carrosses, étaient toujours encombrées. Une fine muraille de bois faisait le tour du hameau ; et bien quelle ne soit ni très épaisse, ni très haute, elle inspirait aux habitants de Loren un véritable sentiment de sûreté.
En ces lieux vivaient nombre de souvenirs, gravés dans la pierre des statues, dans les lettres des livres ou simplement dans la mémoire des hommes. Et pourtant, ils demeuraient impérissables, conservés à tous jamais aux horizons les plus lointains ; vantant les héros tombés à la guerre là où le soleil se couche et honorant les rois des temps oubliés, et pourtant immémoriaux, à lépoque où la vertu et la passion avaient encore une place dans le cur des soldats.
Ainsi, en un lieu pourtant inexistant sur la plupart des cartes, loin dans lest, derrière les grandes montagnes, se conservait le souvenir des terres dEgalion, tissé du fil de vie qui animait le cur des hommes dont le nom ne meurt jamais.
Quant à Loren, jamais elle ne fut citée dans les odes elfiques, de ces chansons lyriques et envoûtantes, inspirées une fois encore du triste passé de ce monde, si ce nest lorsquelle eut enfin sa propre histoire à raconter, et quune fierté sinstalla à tout jamais dans sa mémoire.
De cette histoire, on dit quun dénommé Actabel en fut le héros : un jeune homme, qui se consumait damour pour une femme ravissante, à qui Souvenir donna le nom dHéliée. Ainsi, devant le panthéon des dieux rassemblés, il jura fidélité à sa promise, et de sécrier, alors quil admirait le vol dun couple daigles :
« Tel le vol de ces oiseaux bravant le vent côtes à côtes, nous demeurerons tous deux inébranlables, jusquà ce que les dieux sen lassent.»
Souvenir raconte ensuite que pendant douze ans et douze mois, le couple demeura uni, jouissant même de la naissance de trois fils et de trois filles. Mais lorsque lhiver sinstalla sur Loren, la guerre les sépara. Actabel fit voile au loin, bien plus loin derrière les grandes montagnes, et ainsi, le couple fut-il déchiré.
Chaque jour, Héliée escaladait les hautes collines, et regardait à lhorizon, espérant apercevoir au loin un cavalier solitaire en qui elle reconnaîtrait son amour perdu ; mais jamais personne ne vint. A Noël, elle fit sacrifice aux dieux de sa robe de soie elfique, clamant haut et fort que même un si beau présent navait aucune valeur si elle devait perdre son amour à tout jamais.
Puis, la nouvelle année arriva, et au Panthéon des dieux, la séparation de leurs protégés finit par les lasser, si bien quils décidèrent de renoncer à leur bénédiction, et ainsi commença pour Héliée une vie de malheurs et de chagrins.
Au quatrième mois de lannée, une horde de barbares venue des terres du nord pilla Loren. Héliée senfuit jusque dans les montagnes, mais elle fut finalement capturée par le chef du clan, Hilios ; et emmenée loin de sa terre.
Cependant, Souvenir raconte que ce jour-là, la cape elfique disparût, et jamais plus on ne la retrouva.
Les jours passants, le temps se fit triste. Rien dans les champs ne poussait désormais, et lorsque mai arriva, une mousson intense sabattit sur Loren, engloutissant les quelques ressources conservées des années précédentes.
Le premier jour de lété, Actabel revint. Mais jamais plus il ne retrouva son village tel quil lavait connu. Le vent nétait plus doux, mais piquant ; la pluie dévastait plus quelle ne rafraîchissait ; et ce fut à son tour de verser des larmes.