Note de ce sujet :
  • Moyenne : 4 (1 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Eärendil et Elwing = Vénus et Mercure ?
#1
Bonjour,
Je suis nouveau venu et lecteur de Tolkien.

Je voudrais aborder la question du parallèle entre Eärendil et Elwing, et les planètes Vénus et Mercure.

Dans un message de Lomelinde, la correspondance entre les planètes et leur équivalent est indiquée :

Alcarinque (astro.) (n.) : Jupiter. [MR/160/166/435]
Carnil (astro.) (n.) : Mars. [MR/160/434/435]
Earendil (astro.) (n.) : « Amoureux de la Mer » (lit.), Vénus. [L/385, Silm/251]
Elemmíre (astro.) (n.) : « Joyau d’Étoile » (lit.), Mercure. [MR/160/434]
Imbar (astro.) (n.) : Terre . [MR/337]
Lumbar (astro.) (n.) : Saturne. [MR/435, WJ/xiii]

On voit qu'Eärendil correspond à Vénus.
Le passage correspondant du Silmarillon est le suivant :

Citation :En ce navire il voyagea très loin, jusque dans le vide sans étoiles, mais on le voyait le plus souvent le soir ou le matin, paré de l'éclat du levant ou du couchant, quand il revenait à Valinor de ses voyages aux confins du monde

Cela correspond bien à Vénus, qui est la planète intérieure la plus brillante, et qui est visible le soir ou le matin, mais pas en pleine nuit, car elle ne s'éloigne jamais du Soleil, vue depuis la Terre.

Or un peu plus loin,

Citation :On dit qu'Elwing apprit le langage des oiseaux, ayant elle-même pris une fois cette forme, qu'ils lui apprirent à voler et que ses ailes étaient blanches et gris argent. Parfois, quand Eärendil revenait près de la Terre, elle s'envolait à sa rencontre comme elle l'avait fait jadis après avoir été sauvée de la noyade. Et ceux des Elfes qui avaient la vue la plus perçante la voyaient monter comme un oiseau blanc et brillant, taché de rose par le soleil couchant, dans un élan joyeux qui saluait l'arrivée du Vingilot dans le ciel.

Cela correspond exactement à la trajectoire et à la visibilité de la planète Mercure. Celle-ci est observable le soir ou le matin, mais elle est généralement plus proche du Soleil que Vénus (son éloignement maximal est inférieur), et plus difficilement visible à l'oeil nu.

Par conséquent, elle donne l'impression de s'élever au-dessus de l'horizon en direction de Vénus.

Deux photographies sont visible sur cette page : http://www.astro-ge.net/giuliani/index.p...rophoto=14 sous le titre "Rapprochement Vénus-Mercure-Saturne".
La seconde est superbe (cliquez pour agrandir). On voit la lueur du Silmaril provoquer un flare étoilé sur l'image, tandis qu'Elwing vole à sa rencontre un peu plus bas !

PS : le mouvement de Mercure est bien visible sur ce filé pris par Astro 111 : http://forum.hardware.fr/hfr/Photonumeri...m#t2515915
Répondre
#2
Du point de vue interne des légendes númenóriennes, Eärendil est dit être Vénus, car il porte le Silmaril et brille donc d'une lumière éclatante.

Comme Elwing ne porte rien d'équivalent, elle ne saurait donc être assimilée à Mercure directement.

Mais du point de vue interne de la science elfique, Eärendil ne saurait pas plus être Vénus que la Soleil être un fruit de Laurelin (cf. Myths Transformed pour plus de détails).

Mais il n'aurait pas été impossible que les Elfes, ayant connaissance de cette croyance humaine, ne fassent une analogie poétique entre le mouvement apparent de Vénus et Mercure et le couple Eärendil-Elwing.

Ça reste une hypothèse de ma part, cependant. Tolkien n'a jamais résolu tous les problèmes surgissant de la confrontation entre son monde légendaire et le monde réel.



EDIT : Bien vu, Zelph'.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
Répondre
#3
Myths transformed tu voulais dire, non ?
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
Répondre
#4
Idée intéressante, mais effectivement à ma connaissance rien ne rapproche Elwing de Mercure. Je dirais même au contraire, Elemmíre est cité beaucoup plus tôt dans le récit (cf. le Silmarillion).
Répondre
#5
Mais il est déjà dit, quelque part dans les appendices ou ailleurs, que l'étoile d'Ëarendil correspondait à Vénus. Donc, la première est vraie.
Répondre
#6
Je n'ai jamais dit le contraire Very Happy
C'est même écrit dans mon essai ^^

Je voulais dire dans ma phrase précédente que Elemmíre est un nom cité au début du Silmarillion, en même temps que le Valacirca ou Telumethar par exemple. Alors que le fait qu'Ëarendil soit apparenté à "une étoile" (une planète évidemment), est beaucoup plus tardif dans le récit, soit après la grande guerre qui marque la fin du premier Âge.
Répondre
#7
Ce qui est quand même intéressant (mais n'est peut-être qu'une coïncidence), c'est le nom de la planète en question : quand on décompose Elemmírë, on obtient assez naturellement :

Elen (étoile) + mírë (joyau)

Certes, on peut voir ça comme un nom purement descriptif (comme Carnil, par exemple), mais ça devient curieux si l'on considère Elwing comme porteuse (temporaire) du Silmaril, le joyau par excellence. En particulier quand on fait le lien avec sa fuite des Havres du Sirion sous forme de mouette, et ses retrouvailles avec Eärendil au milieu de la mer...
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
Répondre
#8
A mon avis, Tolkien connaissait les constellations. Il décrit la ceinture brillante de Menelmacar (la ceinture d'Orion), et la Faucille des Valar formée de sept étoiles brillantes, qui correspondent à la Grande Ourse. Et il sait que la Grande ourse se trouve au nord, ce qui est vrai, c'est une constellation circumpolaire.

Il n'ignorait sans doute pas que Mercure est visible au ras de l'horizon, souvent en-dessous de Vénus, et le passage indiquant que "ceux des Elfes qui avaient la vue la plus perçante la voyaient monter..." y fait peut-être référence.

Il a probablement voulu faire la correspondance, mais comme le rappelle Christopher Tolkien dans la préface à la première édition du Silmarillon, "les variantes de détail ou de plus grande importance, à chaque passage du texte, se firent si complexes et si multiples qu'une version finale et définitive semblait inconcevable".

Pour moi, la visibilité d'Elwing dans le ciel à l'approche du Vingilot et la correspondance entre Mercure et Elemmírë est un exemple de ces manques de cohérence dont parle Christopher Tolkien dans la préface ("Il ne faut donc pas chercher une cohérence parfaite (...) qui n'aurait pu être atteinte, si même cela avait été possible, qu'au prix de sacrifices coûteux et inutiles")
Répondre
#9
D'autant que les derniers chapitres du Silmarillion n'ont jamais subi de révision de la part de Tolkien après 1937. Il est très possible que Tolkien ait oublié cet élément lorsqu'il a posé l'identification Elemmírë = Mercure, sur une page de brouillon, près de quinze ans plus tard. (Cf. HoMe X, p. 434-5.)
The gods forgot they made me, so I forget them too
I listen to the shadows, I play among their graves
Répondre
#10
En effet. Tout ceci aurait demandé un éclaircissement à l'auteur. Ça mériterait d'être rajouté dans les remarques diverses de l'essai sur les étoiles d'ailleurs.
Répondre
#11
Pour compléter ce fuseau avec ce que je citais ici :

Kristine Larsen aborde notamment la question Elwing = Mercure, avec pour base la même citation que ci-dessus, dans son article "Sea Birds and Morning Stars: Ceyx, Alcyone, and the Many Metamorphoses of Eärendil and Elwing", dans Tolkien and the Study of His Sources: Critical Essays, dirigé par Jason Fisher, 2011. D'après son site, elle avait déjà donné une lecture sur la question en août 2008 (eh, après ce fuseau !)

Didier.

Répondre


Atteindre :


Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 3 visiteur(s)