07.02.2007, 20:14
F
Un F.
F comme Faux, comme Franchement nul,
Cela sonnait comme une injustice profonde aux oreilles de l’enfant de 11 ans qui venait de recevoir sa copie. Une blessure était née au plus profond de lui. Une blessure d’amour propre qui lui cisaillait les entrailles, le sidérait, l’abasourdissait, lui qui s’était tant appliqué sur ce devoir et avait pourtant si bien respecté l’énoncé !
F comme la Fissure Fatale et Fatidique qui le Fit Fondre en Feulements…
- Mais, je ne comprends pas ma note ! J’ai respecté l’énoncé et n’ai pas fait beaucoup de fautes, je ne mérite pas…
- On ne discute pas mes notes, répondit la personne chargée de son éducation qui le coupa dans son élan défensif en continuant de distribuer les copies. Je ne vous ai par ailleurs pas donné l’autorisation de parler et ce sera là mon dernier avertissement. Vous savez lire, alors profitez en pour tenir compte de mes remarques plutôt que de vous rebeller contre ce que vous valez !
Passable. Manque de rigueur, d’imagination et de fantaisie. Récit tout juste fade.
Passable ! Comment se permettait-il de juger sa copie ainsi ? Son récit ne manquait pas d’imagination, c’est plutôt lui qui ne voyait pas ce qu’il y’avait d’exceptionnel dans ce que le garçon considérait comme son petit chef-d’œuvre. Il avait respecté la consigne, réfléchi des heures durant à ce qu’il allait écrire, exécuté tout un travail de recherche comme une grande personne le faisait. C’était injuste. Injuste et il fallait réparer cela !
- Monsieur je suis désolé mais je ne comprends pas.
- Tu ne comprends pas ? Mais mon garçon, ton récit est tout simplement ponctué d’idioties qui ne m’ont pas un seul instant intéressées ! Tu respectes la consigne, certes, mais me donne une feuille à la teneur insipide. Comment voulais-tu t’en tirer avec une bonne note ?
- Mais j’ai pourtant fais des recherches…
- Ca suffit, tu as la note que tu mérites ! L’énoncé était pourtant simple : « vous créerez un monde issu de votre imagination qui attiserait la curiosité de voyageurs». Vos descriptions d’éléphants gigantesques et autres créatures tout juste rocambolesques ne m’ont pas donné envie d’aller voir cette contrée.
- Ce n’était pas de simples éléphants, ils étaient géants !
- Ecoutez mon garçon, ce n’est pas parce que vous avez vécu en Afrique que cela en fait le plus beau pays du monde ! Maintenant veuillez vous asseoir et vous me copierez 100 fois…
- Non, je ne m’assiérais pas ! Ce n’est pas parce que vous n’aimez pas mon monde qu’il doit être aussi mal noté ! Les gens n’ont pas a avoir les mêmes pensées que vous pour être doués ! répondit le jeune homme qui commençait à devenir rouge de colère devant l’affront.
- Ca suffit jeune homme ! Ce n’est pas parce qu’un inspecteur vient vérifier mon travail aujourd’hui que vous devez en profiter ! En temps normal je vous aurais déjà flanqué la correction que vous méritez et ce à juste titre, tout comme votre note ! Maintenant sortez, nous en reparlerons très bientôt, croyez moi ! dit le professeur en désignant la porte de sa baguette.
- Je m’en fiche, plus tard je créerais un monde imaginaire si important que des gens du monde entier respecteront mon travail et alors là vous vous prosternerez devant ma réussite ! cria le garçon avant de claquer violement la porte derrière lui.
Un silence pesait maintenant dans la salle. L’inspecteur, qui n’avait pas raté une miette de l’échange coupa ce calme pesant d’une réflexion à voix haute.
- Quel trublion. A votre place j’aurais sévi beaucoup plus tôt, vous avez fait preuve d’une patience trop importante. Il faut mater ce genre de contestataires qui se croient tout permis. Créer un monde et être reconnu par ses pairs, pfff ! J’aurais tout vu !
- Oui. Ce John Ronald Reuel Tolkien est décidement bon à rien…
Un F.
F comme Faux, comme Franchement nul,
Cela sonnait comme une injustice profonde aux oreilles de l’enfant de 11 ans qui venait de recevoir sa copie. Une blessure était née au plus profond de lui. Une blessure d’amour propre qui lui cisaillait les entrailles, le sidérait, l’abasourdissait, lui qui s’était tant appliqué sur ce devoir et avait pourtant si bien respecté l’énoncé !
F comme la Fissure Fatale et Fatidique qui le Fit Fondre en Feulements…
- Mais, je ne comprends pas ma note ! J’ai respecté l’énoncé et n’ai pas fait beaucoup de fautes, je ne mérite pas…
- On ne discute pas mes notes, répondit la personne chargée de son éducation qui le coupa dans son élan défensif en continuant de distribuer les copies. Je ne vous ai par ailleurs pas donné l’autorisation de parler et ce sera là mon dernier avertissement. Vous savez lire, alors profitez en pour tenir compte de mes remarques plutôt que de vous rebeller contre ce que vous valez !
Passable. Manque de rigueur, d’imagination et de fantaisie. Récit tout juste fade.
Passable ! Comment se permettait-il de juger sa copie ainsi ? Son récit ne manquait pas d’imagination, c’est plutôt lui qui ne voyait pas ce qu’il y’avait d’exceptionnel dans ce que le garçon considérait comme son petit chef-d’œuvre. Il avait respecté la consigne, réfléchi des heures durant à ce qu’il allait écrire, exécuté tout un travail de recherche comme une grande personne le faisait. C’était injuste. Injuste et il fallait réparer cela !
- Monsieur je suis désolé mais je ne comprends pas.
- Tu ne comprends pas ? Mais mon garçon, ton récit est tout simplement ponctué d’idioties qui ne m’ont pas un seul instant intéressées ! Tu respectes la consigne, certes, mais me donne une feuille à la teneur insipide. Comment voulais-tu t’en tirer avec une bonne note ?
- Mais j’ai pourtant fais des recherches…
- Ca suffit, tu as la note que tu mérites ! L’énoncé était pourtant simple : « vous créerez un monde issu de votre imagination qui attiserait la curiosité de voyageurs». Vos descriptions d’éléphants gigantesques et autres créatures tout juste rocambolesques ne m’ont pas donné envie d’aller voir cette contrée.
- Ce n’était pas de simples éléphants, ils étaient géants !
- Ecoutez mon garçon, ce n’est pas parce que vous avez vécu en Afrique que cela en fait le plus beau pays du monde ! Maintenant veuillez vous asseoir et vous me copierez 100 fois…
- Non, je ne m’assiérais pas ! Ce n’est pas parce que vous n’aimez pas mon monde qu’il doit être aussi mal noté ! Les gens n’ont pas a avoir les mêmes pensées que vous pour être doués ! répondit le jeune homme qui commençait à devenir rouge de colère devant l’affront.
- Ca suffit jeune homme ! Ce n’est pas parce qu’un inspecteur vient vérifier mon travail aujourd’hui que vous devez en profiter ! En temps normal je vous aurais déjà flanqué la correction que vous méritez et ce à juste titre, tout comme votre note ! Maintenant sortez, nous en reparlerons très bientôt, croyez moi ! dit le professeur en désignant la porte de sa baguette.
- Je m’en fiche, plus tard je créerais un monde imaginaire si important que des gens du monde entier respecteront mon travail et alors là vous vous prosternerez devant ma réussite ! cria le garçon avant de claquer violement la porte derrière lui.
Un silence pesait maintenant dans la salle. L’inspecteur, qui n’avait pas raté une miette de l’échange coupa ce calme pesant d’une réflexion à voix haute.
- Quel trublion. A votre place j’aurais sévi beaucoup plus tôt, vous avez fait preuve d’une patience trop importante. Il faut mater ce genre de contestataires qui se croient tout permis. Créer un monde et être reconnu par ses pairs, pfff ! J’aurais tout vu !
- Oui. Ce John Ronald Reuel Tolkien est décidement bon à rien…