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Si je peux te conseiller un livre, c'est l'Anneau de David Day et l'encyclopédie de Tolkien de David Day aussi. Ils approfondissent les livres de Tolkien et sont très utiles. Par contre ils sont un peu chers mais ça vaut le coup.
Bonne lecture...
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Citation :Ils approfondissent les livres de Tolkien et sont très utiles.
Quand tu dis « approfondir », tu veux dire par là que Day invente des choses ? C'est malheureusement exact, même si cela n'est que sur certains points, comme le fameux Tom bombadil rangé parmi les Maiar par David Day. Ces livres doivent être maniés avec précaution, sans prendre pour argent comptant tout ce qui y est dit.
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Je viens de terminer le livre de Nicolas Bonnal, Tolkien — Les Univers d'un magicien. Si j'ai trouvé que le livre de Fernandez était très mauvais, il avait au moins l'avantage d'avoir une thèse précise et une construction logique (bien que faussée). Rien de tel chez Bonnal, qui pourtant s'affirme comme un grand admirateur de Tolkien.
Sans vouloir rentrer dans les détails, ce n'est pour l'essentiel qu'un délire pseudo-ésotérique qui fait appel sans rime ni raison aux légendes hindoues et germaniques, ainsi qu'aux traditions hermétiques, alchimiques et autres. Particulièrement risible est l'allusion au Graal pour la coupe que vola Bilbo dans le trésor de Smaug — Bonnal n'a sûrement jamais lu Beowulf ! Certaines références sont justifiées il est vrai, mais on préférera largement la lecture des Lettres ou de la Biographie de Carpenter, livres autrement plus utiles pour comprendre les sources d'inspiration de Tolkien. Le seul passage un tant soit peu intéressant est une (brève) analyse de Tom Bombadil, que Bonnal rapproche des figures d'« hommes verts » dans la littérature médiévale (p. 144-149) et à propos duquel il évoque le Chevalier Vert qui met Gauvain à l'épreuve, sans pour autant citer les travaux de Tolkien qui s'y rapportent !
L'un des points « clefs » de l'ouvrage serait une prétendue « androphobie » de Tolkien, laquelle n'est vérifiée ni par les faits ni par les écrits de Tolkien et oblige Bonnal à faire une sélection très biaisée des citations qu'il utilise, sans s'apercevoir d'ailleurs que d'autres citations qu'il donne ailleurs le contredisent sur ce point. L'orthographe des noms est souvent torturée (Bonnal admet ne rien comprendre aux langues inventées par Tolkien, auxquelles il ne consacre aucun développement). Plusieurs passages sont juxtaposés à la suite l'un de l'autre quand ils sont séparés par plusieurs centaines de pages dans le SdA, et on remarquera bon nombre d'inversions chronologiques et plusieurs citations erronées.
Au demeurant, l'auteur avoue souvent son ignorance ou son incompréhension sur plusieurs points (l'origine des Istari, pour ne citer que l'un des plus patents), ce qui démontre seulement qu'il n'a jamais lu les Lettres, les CLI, les HoMe ou M&C.
Mais le plus terrible, c'est que le livre lui-même est construit d'une façon aussi capharnaümesque que les thèses qu'il défend. Difficile d'y déceler quelque plan que ce soit. Le lecteur suffisamment persévérant pour aller jusqu'au bout pourrait d'ailleurs s'amuser à recenser les passages où l'auteur affirme qu'il reviendra sur un passage, alors que celui-ci a déjà été traité dans un chapitre antérieur. Belle preuve de relecture ! Dans le détail... suffit de citer un passage caractéristique (p. 259). N'hésitez pas à me dire si vous trouvez qu'il fait sens :
Nicolas Bonnal a écrit :Dans l'œuvre de Tolkien, les terres gastes sont très nombreuses, rançons dans l'esprit du poète du prix à payer pour l'omniprésence du mal ou du progrès technique qui dans la réalité défonçait et détruisait la beauté incomparable des paysages traditionnels britanniques. Cette succession de sonorités ardues accompagne une séquence d'épisodes durs et de mauvais traitements pour les Hobbits : « de mauvais rêves et de mauvais réveils se mêlèrent pour former un long tunnel de misères, où l'espoir faiblissait toujours davantage. » Une lutte va heureusement s'engager entre les « grands Orques basanés aux yeux bridés » et les Peaux blanches, c'est-à-dire les cavaliers de Rohan menés par Eomer [sic], dont le fier et clair visage est surmonté de chevelures longues aux tresses blondes.
Au début, j'ai stupidement cru que les Belles Lettres avaient laissé ce bouquin être publié parce qu'elles ne disposaient d'aucun relecteur connaissant Tolkien et à même de dire à quel point le contenu était mauvais. En refermant le livre, on a plutôt l'impression que la maison d'édition a publié ce livre les yeux fermés, car le premier relecteur venu se serait enfui en hurlant à la vue de pareilles énormités.
Une fois de plus, il est navrant de constater que le trait le plus partagé par la plupart des commentateurs français de Tolkien, qu'ils aiment ou détestent les récits en question, est leur méconnaissance fondamentale de l'œuvre du Professeur et de ses sources d'inspiration.
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(27.12.2010, 11:14)Elendil a écrit : Une fois de plus, il est navrant de constater que le trait le plus partagé par la plupart des commentateurs français de Tolkien, qu'ils aiment ou détestent les récits en question, est leur méconnaissance fondamentale de l'œuvre du Professeur et de ses sources d'inspiration.
Pas la plupart, beaucoup certes, mais pas la plupart. N'en faisons pas une généralité.
J'avais lu ce bouquin, il y a une paye. Je l'avais trouvé tellement mauvais que je n'en avais aucun souvenir, mais ta réaction est à peu près celle que j'avais eu, si je me souviens bien.
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Citation :L'un des points « clefs » de l'ouvrage serait une prétendue « antrophobie » de Tolkien, laquelle n'est vérifiée ni par les faits ni par les écrits de Tolkien et oblige Bonnal à faire une sélection très biaisée des citations qu'il utilise, sans s'apercevoir d'ailleurs que d'autres citations qu'il donne ailleurs le contredisent sur ce point.
Excuse-moi, mais qu'est ce que tu entends par "antrophobie", serait-ce un terme inventé par Nicolas Bonnal ?
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Pardon, « androphobie » (voir le dico du CNRTL).
C'était une erreur d'orthographe de ma part.
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Merci.
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02.01.2011, 14:39
(Modification du message : 02.01.2011, 14:40 par Yirmeyah.)
Citation :Si je peux te conseiller un livre, c'est l'Anneau de David Day et l'encyclopédie de Tolkien de David Day aussi.
Comme déjà dit, manier avec attention. David Day parle de choses que même Tolkien ne connaissait pas. Comme Seren et Lùthien ou une Orque.
Sinon, il y a de très bons bouquins :
- " Tolkien, Trente Après." Attention, c'est un vrai casse-tête chinois.
- " Tolkien et le Moyen Âge." Editions CNRS.
- " Tolkien et ses Légendes." Editions CNRS.
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Une Orque, Tolkien devait connaître, même s'il ne s'est pas étendu sur le sujet ou si ses notes à ce propos n'ont pas encore été publiées (on trouve d'amusantes omissions de la part de Christopher Tolkien dans les entrées du « Qenya Lexicon » citées dans les Contes perdus ainsi que dans l'édition des Étym. dans la Route perdue). Tolkien a explicitement dit que les Orques se reproduisaient « comme les Enfants d'Ilúvatar », ce qui présuppose l'existence de femelles.
À moins évidemment que lesdites « Orques » ne désignent le peuple entier des Orchoth dans le livre de Day, auquel cas ce n'est pas lui qui est en faute (il l'est bien assez souvent comme ça) mais son traducteur ou le relecteur de la traduction.
Quant à Tolkien et le Moyen-âge, c'est de très loin le moins intéressant des trois livres que tu cites. Il n'y a pas à aller bien loin pour prendre en défaut certains des essais de ce recueil.
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Citation :Une Orque, Tolkien devait connaître, même s'il ne s'est pas étendu sur le sujet ou si ses notes à ce propos n'ont pas encore été publiées (on trouve d'amusantes omissions de la part de Christopher Tolkien dans les entrées du « Qenya Lexicon » citées dans les Contes perdus ainsi que dans l'édition des Étym. dans la Route perdue). Tolkien a explicitement dit que les Orques se reproduisaient « comme les Enfants d'Ilúvatar », ce qui présuppose l'existence de femelles.
Dans ce cas précis, il était en faute. ( Il parlait du livre le Hobbit ) Mais il peut plaider la faute du traducteur.
Citation :Quant à Tolkien et le Moyen-âge, c'est de très loin le moins intéressant des trois livres que tu cites. Il n'y a pas à aller bien loin pour prendre en défaut certains des essais de ce recueil
Ah ? J'aurais plutôt mis "T. et les Légendes"... mais bon... de toute façon, "Trente Ans Après" est le meilleur des trois.
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(03.01.2011, 13:29)Yirmeyah a écrit : Citation :Quant à Tolkien et le Moyen-âge, c'est de très loin le moins intéressant des trois livres que tu cites. Il n'y a pas à aller bien loin pour prendre en défaut certains des essais de ce recueil
Ah ? J'aurais plutôt mis "T. et les Légendes"... mais bon... de toute façon, "Trente Ans Après" est le meilleur des trois.
Oui, j'aurais également mis Tolkien et ses légendes en dernière position. Bizarre comme les textes peuvent être perçus différemment selon les gens.
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03.01.2011, 15:33
(Modification du message : 03.01.2011, 15:47 par ISENGAR.)
(03.01.2011, 13:35)Druss a écrit : Oui, j'aurais également mis Tolkien et ses légendes en dernière position. Bizarre comme les textes peuvent être perçus différemment selon les gens.
Disons que dans Tolkien et le Moyen-Age, il y a franchement à boire et à manger... mais le filet de lotte au safran y est minoritaire par rapport aux méta-beignets de poulet sauce barbecue ;p
Tolkien et ses Légendes a l'avantage de présenter une approche globale et cohérente.
(03.01.2011, 13:29)Yirmeyah a écrit : Dans ce cas précis, il était en faute. ( Il parlait du livre le Hobbit )
Pourquoi en faute, je ne comprends pas ?
(j'ai lu l'"encyclopédie" de David Day, mais en Englais et il y a fort longtemps... je ne me souviens pas du contexte pour l'allusion à "une" orque)
I.
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Dans Tolkien et ses légendes (excellent livre, quoiqu'avec un plan parfois un peu confus — faut vraiment que je termine cette critique, moi) on ne trouve pas des fautes d'orthographe comme « Bélériand » (Tolkien et le Moyen Âge, p. 67). Une erreur repérée en 15 sec., à la première page du bouquin que j'ai ouverte.
Et si on continue la lecture de cette malheureuse page, il est affirmé que « le Cirth » (sic, c'est un pluriel, en fait) est utilisé dans le Hobbit (c'est faux, c'est le futhorc) dans la « carte des Nains de Durin » (c'est celle de Thror). Quant à l'inscription sur la tombe de Balin elle est soit-disant en « Argethas Moria » (haha !) Je déconseille aussi la page sur « le sarati et le tengwar », qui n'est guère de meilleure facture. Zéro pointé pour les deux fiches.
Comme je ne suis pas charitable, je survole brièvement l'article « Les noms propres dans Le Seigneur des Anneaux » et qu'est-ce que je vois en p. 72 ? Le vieil-anglais standard aurait servi de parler commun aux peuples de la TdM ? La bonne blague. En p. 74, c'est bien de citer « Laws and Customs among the Eldar », mais ce n'est pas bien d'ignorer « The Shibboleth of Fëanor », qui lui est postérieur et change plusieurs points de « Laws and Customs ». À la page 75, on trouve « Bulger » pour Bolger (traduit par « Bombe » en plus, très drôle) — sans parler de « Gordendad » (sic) en p. 76. En p. 78, on a encore plus tordant : la traduction du gand- de Gandalf par... « gant ». Il s'agit évidemment d'un terme apparenté à wand « bâton ». En plus, l'auteur cite mal à propos l'ouvrage d'Allan, qui donne lui la bonne explication. Bref, inutile de nous attarder là-dessus : cet essai démontre une certaine culture tolkienienne, mais il est quand même bourré d'erreurs indignes de ce type de publications.
Ce qui ne veut évidemment pas dire que tout dans ce livre est à jeter. L'article « Hobbit et Holbytla », par exemple, est plutôt bon. En fait, on ne peut réellement lui reprocher que trois choses : croire que les Rohirrim descendent de la Troisième Maison des Edain alors qu'ils descendent de la fraction de ce peuple qui n'est jamais passée en Beleriand (pourtant le texte « Of Dwarves and Men », cité, l'indique clairement) ; ignorer le vocabulaire paru dans le TT 17 (une publication assez confidentielle, il est vrai) ; ne pas tenir compte de l'histoire du peuple de Vidugavia pour achever la reconstruction de l'histoire linguistique des Rohirrim et des Hobbits (plusieurs études ont été publiées à ce propos, c'est donc un oubli assez peu acceptable).
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(03.01.2011, 15:52)Elendil a écrit : ignorer le vocabulaire paru dans le TT 17 (une publication assez confidentielle, il est vrai) Que je cherche, toujours en passant.
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Pour le "débutant", à mon avis, Tolkien : sur les rivages de la terre du milieu de Vincent Ferré est la première lecture à faire, et un très bon tremplin pour se diriger ensuite vers des études plus spécifiques.
Je recommande moi aussi Tolkien, Trente Après. La Feuille de la Compagnie n° 2 - Les racines du légendaire est un recueil très intéressant, aussi, mais sans doute plus difficile d'accès.
Concernant les ouvrages de David Day et du même genre, effectivement, il faut être à l’affût d'éventuelles inventions ou hypothèses présentées comme faits. Mais l' Encyclopédie illustrée n'est pas vraiment une "étude" sur Tolkien .
Je ne vais pas me prononcer sur les autres ouvrages en français cités, puisque je ne les ai pas lu (ou pas en intégralité).
Pour vraiment approfondir, il demeure indispensable de maîtriser l'anglais et de lire les études anglophones. Problème : il y a beaucoup de livres traitant de Tolkien. Mais en lisant les commentaires et les comptes-rendus sur les sites (par exemple ici, sur Tolkiendil), on repère facilement ceux de qualité. Tom Shippey est la grande référence, avec The Road to Middle-earth et J. R. R. Tolkien: Author of the Century ; je pense aussi à Verlyn Flieger, Christina Scull et Wayne G. Hammond, etc.). Mais il y a pas mal de monographies, d'essais et de volumes collectifs de grande qualité - ils demandent cependant souvent une connaissance poussée du Légendaire, de Tolkien et de ses travaux universitaires et inspirations littéraires. Il y a même une maison d'édition spécialement dédiée à la publication d'ouvrages consacrés à Tolkien, avec le plus grand sérieux scientifique : Walking Tree Publishers ( je l'ai présentée ici d'ailleurs).
Ah, avant d'oublier, je conseille la lecture de The Ring of Words : Tolkien and the Oxford English Dictionary (Peter Gilliver, Jeremy Marshall, Edmund Weiner).
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