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Mon histoire d'Ours
#1
Voici une petite histoire d'Ours Laughing

Au début de l’histoire de mon peuple, nous vivions dans les Montagnes, elles étaient grandes et hautes aux sentiers escarpés parfaites pour nos sorties d’escalade et d’escapades. Les miens, ours, étaient nombreux et nous vivions alors heureux, pêchant les truites et les saumons, passant de lacs en vallées, de valons en collines, de ravines en gorges étroites d’où descendaient des ruisseaux et des cascades.
Nos cavernes étaient grandes et spacieuses et nos familles y vécurent en paix sans trop se soucier des hommes durant longtemps qui nous vénéraient avec force car notre Seigneur était connu de tous comme le Grand Chasseur de l’Ouest. Les quelques troubles nous opposant aux bergers des environs concernaient essentiellement quelques brebis ou quelques chèvres que les gens de mon peuple avait quelques fois attaqué du fait d’une maigre et pauvre chasse dans les environs. Mais nos corps ne se nourrissent pas que de viande. Nous apprécions aussi essentiellement les baies sauvages, la crème, le beurre et le miel.
Donc notre peuple, le peuple ours, durant une bonne partie de son histoire vécu en paix sans s’occuper des affaires du monde qui s’arrachait et se déchirait dans d’affreuses guerres jusqu’à la fin du Second Âge des Terres du milieu, tel que le compte le Comput du Roi en cours actuellement dans la région.

Notre peuple vivait bien sans se soucier des autres, même si les combats l’opposant aux forces du mal et aux terribles gobelins avaient toujours existé depuis que ces sombres créatures avaient commencées à établir leurs sombres et hideuses forteresses au sein de nos Montagnes aux sommets brumeux. Il arriva un temps au cours de cet âge où la Forêt Verte qui se trouvait de l’autre côté de la grande vallée et du grand fleuve, immense, au cours tumultueux qui traversait ses territoires, se retrouva enténébrée sous une ombre terrible qui commença à la pénétrer et on se mit dés lors à la nommer Forêt Noire.

C’est alors que le Mal commença à resurgir des Ténèbres où il avait été enfoui. Au sud de cette immense forêt, vers les terres que les Hommes nomment Gondor ou pays des pierres à cause de son sol rocailleux, s’érigea de manière forte une forteresse sombre et maléfique, attirant orques, gobelins, et araignées, et d’autres horreurs qu’il est difficile de nommer.

Mais ce mal et ces ténèbres s’étendirent alors de plus en plus vers nos terres : les Montagnes.

Le peuple des orques et ses infectes dévastations et déforestations, la putréfaction des immenses galeries et des souterrains qu’ils creusèrent commencèrent à inquiéter nos chefs et mes parents, car les orques ont peu faire de la vie qui les entoure, et des autres êtres qui vivent. Seul compte pour eux leur survie et leurs intérêts. De plus ils n’ont nul respect ou égard pour mon peuple, ils le haïsse avec la même force qu’ils haïsse tout ce qui est créé et qui n’est pas leur propre œuvre qu’ils puissent détenir, contrôler, soumettre et oppresser et détruire.

Les miens face à cette menace commencèrent alors à se réunir. Ils savaient très bien qu’ils devraient se défendre et mon peuple se rassembla dans mains d’endroits qui devinrent rapidement des sanctuaires de notre existence et de notre culte à Oromë, que nous nommons Dama Notre Seigneur, le Grand Chasseur de l’Ouest, mais aussi de notre mode de vie dans la montagne, de nos jeux, de nos liens, de ce que le Vala nous avait appris, mais aussi la Vie et Yavanna notre Maîtresse que nous nommons Ilmana, car nous respectons ses œuvres et ses pousses. Nous maintinrent donc un bon nombre de nos coutumes et de nos traditions en ces lieux et la guerre ainsi que la résistance que nous instaurâmes vis à vis des orques dura au moins deux ou trois siècles.
Le Premier Grand Seigneur orque que nous eûmes à combattre se nommait Lodlogh. C’était un gobelin vil et pernicieux,, sournois et cruel qui posa bon nombre de pièges odieux pour capturer et exterminer les autres au cœur même des montagnes, nous harcelant avec des avalanches, des éboulis de pierres, nous pourchassant durant l’hiver sans répit et sans pitié !

Ce Seigneur ignoble face à l’accroissement de son pouvoir et de ses forces décida de s’ériger une forteresse qui ferait peur à tout le Septentrion et c’est à l’époque du Roi Celebrindor d’Arthedain, alors même que le règne d’Atanatar le Glorieux commençait au Gondor.

Le règne de ce Roi du Gondor n’aida nullement la jeune région du Septentrion face au développement de la guerre de cet oppresseur orque. A l’ouest, les luttes intestines pour la récupération de la Tour d’Amon Sûl, et le mixage de la population au Rudhaur ne fit rien pour empêcher la mise en place de La Porte des Gobelins. C’est d’ailleurs à cette époque, face à ce premier ennemi récurrent des Ours que mes parents me poussèrent à fuir vers des lieux reculés, car l’armée qu’il menait était si terrible qu’il nous était souvent difficile de ne pas croiser des gobelins en promenades et nos familles se retrouvaient ainsi constamment en danger.

Cette ère noire pour l’ensemble de notre peuple se transforma en une ère d’errance et de fuite, car les gobelins, mieux organisés et mieux armés nous chassaient toujours en surnombre, quant aux Hommes du Val, ceux-ci ignoraient notre existence, et la révérence qu’ils semblaient nous apporter s’était transformée au cours des siècles en une indifférence notoire quant à la vie de notre peuples, ses joies et ses peines, ainsi que ses souffrances.

En 1225, le fils de notre chef qui se nommait alors Béorn se retrouva seul pour défendre sa famille alors que celle-ci était acculée face à un immense bataillon d’orques, sur un flanc de montagne, une zone herbacée proche d’une falaise, avec de grands rochers et une grotte juste de l’autre côté, où s’était réfugiée et cachée sa famille.

L’Ours se défendit avec courage et férocité et lutta des heures durant jusqu’à l’aube pour défaire les orques. Mais ceux-ci étaient si nombreux qu’ils l’acculèrent encore et encore, se renouvelant dans un flot d’arme interminable. Et ils le prirent en tenaille au bord de la falaise. Et alors, il tomba et chût dans le brouillard et l’abyme. Mais juste avant de tomber de la roche, il aperçut les hordes d’orques s’introduire avec lances, flammes, et cimeterres dans la caverne où se trouvait ses enfants et il hurla à mort un cri si puissant que ce son s’est depuis incrusté dans ses falaises. Mais Béorn ne périt pas. Il atterrit juste sur un petit promontoire rocheux, dépassant de la falaise et perdu dans la brume, et là il attendit sa fin. Car il savait que jamais il ne pourrait sortir d’un tel endroit. Le vide le piégeait par en dessous à perte de vue et jamais il ne pourrait grimper sur une telle distance une paroi aussi abrupte. De plus, il en était sûr désormais : sa famille était morte… Il n’y avait plus d’espoir…
C’est alors qu’il ferma les yeux attendant la mort…

Lorsqu’il se réveilla, il se rendit compte tout d’abord, qu’il était toujours en vie. Soudain, un grand cri déchira le ciel, puis un autre. Des vautours chauves décrivaient de grands cercles dans le ciel. Il ne me reste plus beaucoup de temps pensa alors Béorn quand soudain quelque chose lui parut curieux, il ne percevait plus son museau, ni même les odeurs l’environnant, l’edelweiss, la marjolaine, et autres fleurs des montagnes… Il commença à se dire alors que cela commençait, qu’il commençait à perdre la raison… quand il sentit soudainement quelque chose le gratter… Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il s’aperçut au diable, qu’il ne trouvait plus ses griffes, et que sa fourrure avait désormais une drôle de consistance et de résistance…

Pour plus de sécurité ainsi que pour se rassurer de l’étonnante affaire, il se décida à passer ses pattes devant ses yeux et à se lever. Et alors il le senti : ses membres inférieurs s’étaient considérablement développés, grandis, et musclés, ses pattes de devant n’étaient plus des pattes mais ressemblaient à ce que les hommes, lui semblait-il, nomment des mains, agiles et robustes. Il commença à se toucher et à se lever sur ses pattes arrière ; jambes fallait-il dire ? Il se posa la question. Son équilibre lui paraissait instable, mais il sentait dorénavant une nouvelle vigueur le pénétrer comme si on eu changé son cœur, et son corps pour le réconforter par du miel et du pain, d’une nouvelle apparence, d’une vie renouvelée, comme si tout pouvait dés lors se re-développer. Il passa sa main sur son torse et sentit alors cette chose curieuse, ses poils , que les hommes nomment barbe, et il s’ébouriffa ses « cheveux » ? Etais-ce ainsi ? Oui lui sembla-t-il. « Cheveux » était le bon terme. Sa voix aussi semblait avoir changé. Il s’essaya alors à parler et se ferma la bouche en entendant le résultat : la discordance entre sa nouvelle morphologie et sa pratique du langage était bien trop forte pour ne pas l’horrifier au premier bruit.

Les rapaces continuaient cependant leur descente régulière vers cet être qui leur semblait maintenant bien étrange. Un homme, un Homme, oui, de grande taille et nu se tenait là sur un escarpement rocheux de la montagne, perdu et désolé, à proximité d’un précipice vide et noir d’où ne revenait nul écho… Soudain, un écho surgit de ce lieu en réponse au cri de Béorn, un hurlement d’Ours désespéré qui était le dernier cri qu’il avait lancé sous son ancienne forme dans ces montagnes. Il se souvint alors de l’effroyable nuit qui avait précédé sa chute et le moment où il s’était crû mort au bord de cette falaise.

Il fléchit les jambes et les cuisses et s’essaya à tester sa force physique. Puis, il commença à essayer de grimper. C’est alors qu’il se rendit compte de l’effroyable facilité qu’il tenait soudainement à grimper. Son centre de gravité ayant bougé, il lui était plus facile de se bouger. Mais cependant, il tomba après quelques mètres car il n’avait pas encore assez, ni de force, ni d’habilité à utiliser ses nouveaux membres plus pratiques pour escalader.

Cependant, les vautours continuaient eux à descendre rétrécissant leur cercle…

Il rassembla son courage et son énergie qui se faisait tremblante sur ses nouveaux membres, la fatigue, et les blessures de la chute. Il prit sa force et se remit à grimper la paroi abrupte de la falaise et progressa lentement jusqu’à rencontrer une petite faille qui s’enfonçait légèrement dans la paroi. Béorn s’y réfugia alors cherchant à récupérer des forces, lorsque les vautours s’attaquèrent subitement à lui. C’est alors qu’il se trouvait réfugié dans la petite crevasse qu’il attrapa les serres de l’animal, les serra et les brisa, tuant net l’oiseau de proie.
Son énergie revenait. Il ne savait encore d’où il puisait cette énergie fabuleuse, mais elle le guidait dans tous ses choix. Il récupéra son souffle un certain temps, et repris ensuite son ascension. Il croisa encore quelques temps après une autre crevasse, mais cette fois-ci, les restes desséchés d’une chèvre sauvage, entièrement dévorée par les charognards, lui firent savoir que ceux-ci, n’étaient certainement pas loin. Tout autour de lui, le brouillard s’était fait plus dense et plus traître, et il lui était de plus en plus difficile de grimper sans savoir s’il allait ou non être attaqué.

Il grimpa encore et encore, sans n’avoir aucune idée de l’heure du jour que fixait la Soleil au dehors. Soudain, il s’arrêta. Un nouveau vide semblait se trouver au dessus de lui. Avait-il atteint le sommet ? Après quelques hésitations, la réponse lui sembla claire. Oui. Cependant, dans les échos de la brume, il percevait maintenant des bruits sourds et graves, des grognements rauques, qu’il connaissait. Il huma un peu autour, puis, il compris : des Wargs avaient pris possession de la caverne et surveillaient dorénavant le lieu. Ils devaient être une dizaine environ.
Il se releva alors doucement, et la brume se dégagea. Les Wargs n’avaient pas eu besoin de beaucoup de temps pour humer leur nouveau compagnon, et une meute de loups affamés et remplis de haine féroce observaient maintenant de leur esprit démoniaque l’ancien ours devenu un homme. Mais Béorn n’allait pas s’en laisser compter. Il se rua alors sur le premier loup, qu’il bota d’un coup de pied en attrapa deux autres dans ses grosses mains poilues, puis les lança se fracasser sur le gros rocher de son ancienne caverne.

Un autre Loup l’attrapa alors à la jambe au mollet, tandis qu’un autre lui mordait le bras enfonçant ses crocs et son infecte poison dans le sang de sa victime. Et soudain la colère de Béorn se déchaîna, sa rage se déchaîna et ses yeux devinrent vite si forts de la haine contre les loups qu’une force surhumaine l’anima et fit envoya voltiger les deux loups qui s’accrochaient à ses avants-bras dans le ravin. C’est alors qu’il se retourna. Devnat lui, les quatres Wargs restant commençèrent à reculer. L’homme avait encore une fois changé de forme et c’était désormais un effroyable ours noir, hurlant de rage qui se trouvait devant eux prêt à les pourfendre et à les faire rejoindre les enfers. Et préférant la honte, à l’horrible destin qui s’amorçait devant eux les Wargs fuirent d’un seul coup, la queue basse.

Béorn était content. Désormais, il avait retrouvé sa forme initiale. Il le sentait. Il était de nouveau redevenu un Ours. Cependant, il était désormais seul et isolé, il alla de nouveau voir sa caverne et trouva les restes des os et des corps décharnés de ses enfants. Il vit alors les Wargs, et les jeta de côté. Il passa sa nuit de nouveau en ces lieux, mais au beau milieu de celle-ci un étrange rêve l’emporta.
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