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19.09.2024, 18:52
(Modification du message : 19.09.2024, 18:53 par Fierpeton.)
Bonjour tout le monde,
Je vais vous faire une confession : je regarde la saison 2 des anneaux de pouvoir.
Ah ! Oh ! Vos tomates me font mal ! Arrêtez !
Mais ce n'est pas pour ça que je publie ici, vous pensez bien. Sinon j'aurais fait les choses correctement et je serai aller dans le canal approprié.
Non, si je regarde la saison 2, c'est que l'arc de Sauron m'intéresse. En fait, tout écrit à propos de Sauron et de son processus de pensée me fascine et m'intéresse. Je ne peux pas reprocher à cette adaptation de tenter au moins de creuser les pensées de Mairon.
Donc ma question est la suivante : à part les Indices glanés ici et là, le Sda, les appendices, le deuxième âge dans le silmarillion, qu'avons nous a disposition sur les pensées et motivations de Sauron par Tolkien et fils ? Une lettre éventuellement ?
Merci à vous et de votre temps
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Bonjour, la question est plus vaste qu'elle en a l'air : les pensées de Sauron, à l'origine, au 2e âge, au 3e ? à propos des Anneaux ? Il y a beaucoup de textes qui pourraient être rassemblés ou écartés selon.
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Aiya Fierpeton,
Il se trouve que ta question a fait l'objet de réflexions plutôt nombreuses de la part de Tolkien, notamment dans un ensemble d'écrits regroupés sous l'appellation Myths Transformed (HoMe X) dans lesquels J.R.R. Tolkien interroge - parmi tant d'autres - les motivations de Morgoth et Sauron, et leurs différences.
Dans le texte VII, Tolkien affirme que Sauron n'a jamais atteint le degré de nihilisme qui était celui de Morgoth, mais qu'il était plutôt un tyran dont la volonté était de dominer, et non de détruire. Cette volonté de domination venait de sa prétention à croire qu'il était le plus à même à mettre de l'ordre dans le monde, et donc d'une certaine manière de le rendre meilleur, au mépris même de la liberté de ses sujets.
Pour illustrer cette idée, il est notable que Sauron n'a pas créé les grands anneaux de pouvoir pour détruire les Elfes, les Hommes et les Nains, mais pour les contrôler ; et il apparaît bien que durant de larges parts du 2e et du 3e Âge, des Hommes notamment, mais aussi des Nains, sont sous sa tutelle ou ralliés durablement, sans compter bien sûr les Orcs et les Trolls. Pas éliminés.
Dans ce même textes il est question aussi de son goût de l'ordre, de l'organisation et de l'efficacité, Tolkien dressant même la comparaison avec Saroumane dont les motivations sont comparables ; poussé à l'extrême, ce penchant de Sauron est devenu un prétexte à la tyrannie. Cette appétence a également été alimentée selon Tolkien par sa longue proximité avec Morgoth, et par goût du pouvoir qu'il avait sous son règne.
Si tu lis l'anglais, beaucoup est encore dit dans ce texte sur son cynisme à croire que Manwë n'a pas d'autres motivations que les mêmes que les siennes, sur sa conviction que de l'abandon du monde par les Valar et par Eru, mais aussi dans d'autres textes, des éléments sur son sincère repentir à la fin de la Guerre du colère, bien que motivé par la peur et inabouti par fierté.
Tu trouveras aussi des éléments dans les Lettres, par exemple la 131 qui évoque brièvement le pouvoir de Sauron au 2e Âge sous l'angle de la théocratie. Bref, comme le dit Tikidiki, une vaste question pour le personnage qui a évolué à plusieurs reprises, à la fois dans le légendaire et dans l'esprit de Tolkien où il avait une grand importance car, après tout, c'est bien lui le Seigneur des Anneaux.
aravanessë
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Bonjour Tikidiki et Aravanessë, merci de vos retours.
Effectivement la portee de ma curiosité était assez large, je m'en suis réduit compte ensuite. Mais en même temps, je suis un grand curieux ^^
C'est effectivement principalement sur la dualité de ses motivations, le va et vient, le repentir puis la rechute dans l'attrait du pouvoir. C'est le fait que ce n'est pas un être absolument mauvais. Donc envie de comprendre le pourquoi de cela.
Et ta réponse, Aravanessë, me comble de joie. J'espère pouvoir mettre la main sur ces lettres !
Un grand merci !
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25.09.2024, 18:13
(Modification du message : 25.09.2024, 19:05 par Tikidiki.)
Pour aller plus loin après la synthèse quasi parfaite d'aravanessë, on peut présenter le texte des Mythes Transformés qui compare Sauron à Melkor :
Citation :Sauron had never reached this stage of nihilistic madness. He did not object to the existence of the world, so long as he could do what he liked with it. He still had the relics of positive purposes, that descended from the good of the nature in which he began: it had been his virtue (and therefore also the cause of his fall, and of his relapse) that he loved order and coordination, and disliked all confusion and wasteful friction. (It was the apparent will and power of Melkor to effect his designs quickly and masterfully that had first attracted Sauron to him.) Sauron had, in fact, been very like Saruman, and so still understood him quickly and could guess what he would be likely to think and do, even without the aid of palantiri or of spies; whereas Gandalf eluded and puzzled him. But like all minds of this cast, Sauron's love (originally) or (later) mere understanding of other individual intelligences was correspondingly weaker; and though the only real good in, or rational motive for, all this ordering and planning and organization was the good of all inhabitants of Arda (even admitting Sauron's right to be their supreme lord), his 'plans', the idea coming from his own isolated mind, became the sole object of his will, and an end, the End, in itself.
"Sauron n'atteignit jamais ce niveau de folie nihiliste. Il n'avait rien contre l'existence du monde, du moment qu'il pouvait en faire ce qu'il voulait. Il avait toujours les restes de buts positifs qui étaient issus de la nature bonne qu'il avait à ses débuts : sa vertu (et donc aussi la raison de sa chute, et de son relaps) avait été l'amour de l'ordre et de la coordination, et la haine de toute confusion et friction inutile. (Ce furent l'apparente volonté et pouvoir de Melkor de réaliser ses plans rapidement et magistralement qui attirèrent Sauron à lui au début.) Sauron ressemblait en fait beaucoup à Saruman, ce pourquoi il le comprenait rapidement et pouvait deviner ce qu'il était probable qu'il penserait ou ferait, même sans l'aide des palantíri ou d'espions ; tandis que Gandalf lui échappait et le laissait perplexe. Mais comme tous les esprits de cette caste, l'amour (à l'origine) ou (par la suite) la simple compréhension d'autres intelligences individuelles était proportionnellement plus faible, et bien que le seul bien, ou le seul motif rationnel, de tout cet ordonnancement et planification et organisation était le bien de tous les habitants d'Arda (même en admettant le droit de Sauron à être leur souverain suprême), ses « plans », l'idée venant de son seul esprit propre, devint le seul objet de sa volonté, et une fin, la Fin en soi."
L'Anneau de Morgoth, Mythes Transformés, 7
Sauron était donc un amoureux de l'organisation : tant autour des projets ("ordering and planning and organization) que des groupes censés les mettre en oeuvre ("he loved order and coordination") : on pourrait dire administrateur et un manager mais à un niveau total, celui "du meilleur système possible". Ce caractère se retrouve dans la bureaucratie du Mordor où l'on voit que les Orques portent un matricule, tandis que son manque d'empathie et son incompréhension de toute psyché différente se retrouvent dans son incapacité à prévoir les actions de Gandalf ou des Hobbits.
Il comprend Saruman, mais une différence peut être établie : Saruman était versé dans la connaissance, il est une sorte de savant transformé en homme politique. Il était un imitateur de Sauron de la même manière qu'il était un imitateur de Gandalf. Tandis que Sauron était un pur politique (pur organisateur) dans le Seigneur des Anneaux et donc le véritable opposant de Gandalf.
On peut trouver que la description a peu à voir avec le Sauron du Silmarillion. De la même façon, les Anneaux de Pouvoir s'y rattachent imparfaitement. La création des Anneaux par tromperie des Noldor (détaillée par les CLI avec la création du personnage d'Aulendil ou Artano, désigné comme Annatar dans les Anneaux de Pouvoir), et la thématique du changement d'apparence, peuvent davantage ressembler au Sauron qui trompe Gorlim pour trouver Barahir et est capable de se transformer en chauve-souris. Cela dit la thématique de la tromperie se retrouve dans le SdA dans l'artifice-sortilège du Marais des Morts, et dans la proposition faite aux Nains de récupérer un de leurs anneaux, par exemple.
La description des Mythes Transformés permet donc de donner une cohérence d'ensemble au personnage malgré ses nombreux "avatars" correspondant à presque autant de noms différents (jusqu'au Nécromancien).
Noter la ressemblance entre Sauron oeuvrant pour le bien des habitants d'Arda, et Gandalf (porteur de l'Anneau) cherchant à gouverner et "ordonner" pour le bien, mais le rendant insupportable :
Citation : Gandalf as Ring-Lord would have been far worse than Sauron. He would have remained 'righteous', but self-righteous. He would have continued to rule and order things for 'good', and the benefit of his subjects according to his wisdom (which was and would have remained great).
[The draft ends here. In the margin Tolkien wrote: 'Thus while Sauron multiplied [illegible word] evil, he left "good" clearly distinguishable from it. Gandalf would have made good detestable and seem evil.']
Lettre 246, 1963
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Globalement d'accord avec ce qui a été dit ci dessuis mais par curiosité, quand Sauron se transforme t il en chauve souris?
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Après avoir été vaincu par Huan et Lúthien, Sauron prend la forme d'une chauve-souris géante (et blessée, forcément) et part se réfugier à Taur-nu-Fuin, qu'il rend encore plus épouvantable qu'avant. Apparemment, Sauron n'en bouge plus jusqu'à la fin du P.Â., ce qui explique sans doute pourquoi il ne put être capturé.
Rollant est proz e Oliver est sage.
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26.09.2024, 15:40
(Modification du message : 26.09.2024, 15:41 par jean.)
dans mon souvenir, dans cet épisode c'est Luthien qui se change en chauve souris, et Sauron se transforme en loup garou, mais je vais relire ce soir.
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(26.09.2024, 15:40)jean a écrit : dans mon souvenir, dans cet épisode c'est Luthien qui se change en chauve souris, et Sauron se transforme en loup garou, mais je vais relire ce soir.
Ce sont Beren et Lúthien qui prennent ces apparences sans se transformer mais en se déguisant, ceci dans l'espoir de pouvoir pénétrer dans Angband.
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27.09.2024, 10:44
(Modification du message : 28.09.2024, 11:40 par Mairon.)
Quelques impressions par rapport à Sauron au Deuxième âge.
Le plan même des Anneaux de pouvoir montre que Sauron espérait initialement, dans la première partie du Deuxième âge, régner sur la Terre du milieu en minimisant le recours à la violence et à la guerre. Il est vrai qu'il cherchait en même temps à augmenter sa puissance militaire, plutôt en vain, mais c'est peut-être moins par pure volonté belliqueuse que par peur des Númenóréens. Tolkien ne dit pas grand chose des Hommes vassaux de Sauron à cette époque, mais on peut supposer qu'ils n'étaient pas spécialement malheureux... à moins, sans doute, qu'ils refusent les commandements de Sauron. Bien entendu, ils n'étaient pas libres, mais ils n'avaient sans doute pas conscience d'être détournés du "droit chemin" et d'Eru, puisque Sauron les maintenait dans l'ignorance de cela ! Comme l'écrit Tolkien, Sauron se préoccupait sans doute à cette époque du "bien-être matériel" de ses sujets. J'ajoute que Tolkien ne nous dit pas que Sauron était en train de ravager le Sud et l'Est ou espérait les transformer en extensions du Mordor.
Tout change à partir du moment où les espoirs de Sauron tombent à l'eau, alors même qu'il vient de forger l'Unique : il devient évident que les Elfes sont en réalité indomptables et s'opposeront forcément à lui. Ce qui restait peut-être jusqu'alors latent resurgit dès que Sauron se voit opposer un refus par Celebrimbor de récupérer les Anneaux. Jusqu'alors, Tolkien n'a pas évoqué spécialement de conflits liés au règne de Sauron. Or, la guerre qu'il déclenche contre les Elfes est totale. Sauron sombre de nouveau complètement dans ce qu'il a connu jadis, à savoir le meurtre et la destruction. On en tire facilement l'idée que sa vision de "l'ordre" est devenue encore plus viciée et pécheresse qu'auparavant, puisqu'il se sent légitime pour éliminer les Elfes et ravager l'Eriador, doublant le génocide par l'écocide, pour ainsi dire. Il est évident que dans cet épisode, sa cruauté et sa façon de conduire la guerre n'ont rien à envier aux façons de Morgoth lui-même.
Cependant, cette rage meurtrière n'empêche pas Sauron de continuer à espérer régir les autres peuples, certes par le mensonge et le subterfuge, mais d'une façon qui lui reste propre et qui ne correspond pas, en effet, au nihilisme de son ancien maître. Et pourtant, Sauron de chuter de nouveau dans un versant du Mal évident et assassin, dans son côté Gorthaur du premier âge, à savoir la cruauté et le goût même pour la torture... J'ajoute que la création de l'Anneau unique a sans doute bloqué Sauron dans son idée fixe de domination et l'a définitivement empêché d'atteindre la capacité même de reconsidérer son choix.
Parallèlement, Sauron est aussi caractérisé par sa haine et par son désir de vengeance à partir de ce moment, les Númenóréens prenant même la première place dans sa détestation, vu l'infâme déroute qu'ils lui ont fait subir à la bataille de la Gwathló. On peut aussi supposer que son rapport à Númenor est aussi marqué par l'envie, par la jalousie, vu que cette civilisation dépasse de loin sa propre puissance.
Le fait que l'empire sauronien soit peu de choses face au pouvoir de Númenor est un choix intéressant de la part de Tolkien, comme la mention du fait qu'Ar-Pharazôn se hisse au-dessus de Sauron en termes de tyrannie et de malfaisance (certes, c'est encore plus vrai une fois que Sauron est devenu son conseiller le plus proche !). Númenor illustre la capacité de l'humanité à dépasser les attentes, à la fois dans le bien (si on pense aux Fidèles) et dans le mal (si on pense aux partisans du Roi) : comme si le libre arbitre des Hommes permettait d'aller au-delà des thèmes de la Musique des Ainur, au risque de briser complètement l'histoire d'Arda (certes, en partie à cause du choix des Valar d'une part, qui ont peut-être gâté excessivement les Edain en leur donnant cette île, et de l'influence de Sauron, qui parachève la chute de ce peuple). Númenor permet de constater que Sauron privilégie sa volonté de vengeance à une approche plus raisonnable : alors même qu'il contrôle presque toute cette société, il préfère l'envoyer à sa perte contre les Valar plutôt que de prendre complètement le pouvoir et d'utiliser les Númenóréens à sa guise, par exemple pour aller régler son compte à Gil-Galad. Tolkien nous montre d'ailleurs un Sauron occupé à rire de la situation, juste avant la ruine de Númenor : sa vengeance contre Númenor va se réaliser, il en profite de façon tout à fait sadique, et il rit aussi de la magnitude de ses propres blasphèmes, et peut-être même du fait qu'il se sent malgré tout protégé des vaines menaces envoyées par les Valar (les aigles ou encore les éclairs qui sont peut-être une émanation de Manwë).
Après sa mort à Númenor, j'ai l'impression que Sauron prend un véritable coup et devient sacrément bête à la fin du Deuxième Âge. Il est enragé en découvrant la survie des Fidèles, puis leur alliance avec les Elfes - peut-être parce que ça signale l'échec de son propre projet. Il n'a pas réussi à éradiquer complètement les Fidèles et surtout à empêcher une nouvelle alliance entre les Hommes et les Elfes. Il lance sa guerre trop tôt et sous-estime sans doute ses adversaires...
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Aiya Mairon,
Je fais ce message pour revenir sur certains points de ton message et les appuyer sur les textes de Tolkien, sûrement pas pour te contredire car ton message semble bien résumer la trajectoire de Sauron.
Pour faire pièce à ton premier paragraphe sur les intentions de Sauron concernant les Hommes du Sud et de l'Est qui l'acceptaient comme chef au Deuxième âge, son envie de dominer plutôt que de détruire les Elfes et sa crainte des hommes de Númenor, le dernier chapitre du Silmarillion sur les Anneaux de pouvoir revient sur tout ceci à plusieurs reprises en expliquant que Sauron les encourage à s'armer et se développer. Pour en citer un extrait :
Citation :And in the south and in the further east Men multiplied; and most of them turned to evil, for Sauron was at work. Seeing the desolation of the world, Sauron said in his heart that the Valar, having overthrown Morgoth, had again forgotten Middle-earth; and his pride grew apace. He looked with hatred on the Eldar, and he feared the Men of Númenor who came back at whiles in their ships to the shores of Middle-earth [...] Men he found the easiest to sway of all the peoples of the Earth; but long he sought to persuade the Elves to his service, for he knew that the Firstborn had the greater power
Dans HoMe XII, aux pp. 304-05, pour cette fois donner du corps à ton deuxième paragraphe, nous pouvons lire tout un développement sur le fait que Sauron cherchait (sincèrement) l'amitié des Elfes au début du Deuxième Âge en dédaignant les Hommes et les Nains, mais que peu à peu il a délaissé cette ambition au profit d'une volonté de domination, asservissant les Hommes de l'Est à qui il promet de s'enrichir en allant attaquer l'Ouest.
Il est partout question du fait que Sauron s'est d'abord élevé comme un nouveau maître mais n'est retombé qu'après et progressivement dans le Mal ; ainsi, dans l'Akallabêth, il est bien dit qu'il turned back au mal auquel Morgoth l'avait élevé mais dont il s'était un temps éloigné ; et que cela doit beaucoup à la haine et à l'envie qui l'habitent :
Citation :In this Age, as is elsewhere told, Sauron arose again in Middle-earth, and grew, and turned back to the evil in which he was nurtured by Morgoth, becoming mighty in his service. [...] And Sauron passed over the sea and looked upon the land of Númenor, and on the city of Armenelos in the days of its glory, and he was astounded; but his heart within was filled the more with envy and hate
Dans le Valaquenta, il est dit que finalement Sauron devint au fil des âges aussi cruel que son maître, et qu'il emprunta le même chemin que Morgoth conduisant le monde à la ruine et se condamnant lui-même au Vide, ce qui le rapproche du nihilisme de Melkor. Quant au fait qu'il devienne bête, Tolkien le déclare en effet finir par devenir tellement mauvais qu'il en devint "stupide", c'est son mot, dans HoMe XII à propos de son incapacité à comprendre les intentions de Gandalf.
aravanessë
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En effet, aravanessë, merci d'avoir remis les références (j'avoue honteusement que j'avais la flemme de le faire).
Il est dommage que Tolkien n'ait pas élaboré un peu davantage sur la "haine" que Sauron ressentait en voyant le royaume de Gil-Galad s'élever au début du Deuxième âge (et peut-être aussi les autres royaumes elfiques, mais on sent que c'est le Lindon et l'Eregion qui l'intéressaient au premier chef). Sans doute était-ce là aussi le résultat de l'envie, comme plus tard face à Númenor : Sauron illustre classiquement l'orgueil, l'envie et ensuite la colère, si on reprend la liste des péchés capitaux.
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Bonjour à tous,
Je souhaitais vous remercier (avec beaucoup de retard j'en conviens) pour toutes vos réponses très complètes et instructives.
J'en viens à me dire que la 'cruauté' de Sauron (même Morgoth), n'est en fait que desir de vengeance, 'faire payer' aux autres le fait qu'ils ne font pas confiance à la bienveillance de Sauron. J'aime cette idée qu'il a une vision biaisée. Le mal qu'il fait n'est qu'une 'punition' pour enseigner.
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