05.09.2018, 19:25
(Modification du message : 09.10.2018, 22:53 par Chiara Cadrich.)
.oOo.
Calimaïte enfourcha le banc sur lequel était assis le capitaine, et lui chuchota à l’oreille, pendant que son interlocuteur sirotait sa bière pour se donner une contenance :
- Alors la relique d’Uinen est sous la garde de Madame ton épouse ? Sais-tu qu’elle m’a fait les honneurs de sa conque ?
Le capitaine de vaisseau fronça les sourcils. Le second degré, c’était pas trop son truc, mais là, il le sentait, il y avait quelque chose qui lui échappait…
- Dans tes rêves!, souffla-t-il pour gagner du temps.
- C'est vrai depuis j'en rêve souvent… la finesse de ses lèvres de corail rose…
Le doute s’insinuait dans l’esprit un peu lent de Karbuzahar.
- … la tiédeur veloutée de sa nacre… poursuivait le Grand Maître avec un rictus ambigu, la main sur le pommeau de son fleuret.
Les yeux fous de Karbuzahar lancèrent des éclairs. Cette fois il avait compris.
- Et ses soupirs, ajouta Calimaïte en geignant presque - quelle profondeur dans ce son de gorge, pour qui sait faire frémir pareille conque ! Tu ne trouves pas ? Quoi, tu ne connais pas les soupirs ?
Le capitaine brandit son cimeterre - Rébellion armée ! s’écria joyeusement le Grand Maître en saluant de son arme. Il avait parfaitement manœuvré et mené le vieux requin dans la nasse.
Les deux hommes se firent face, comme des fauves se jaugeant avant l’assaut.
- Alors la relique d’Uinen est sous la garde de Madame ton épouse ? Sais-tu qu’elle m’a fait les honneurs de sa conque ?
Le capitaine de vaisseau fronça les sourcils. Le second degré, c’était pas trop son truc, mais là, il le sentait, il y avait quelque chose qui lui échappait…
- Dans tes rêves!, souffla-t-il pour gagner du temps.
- C'est vrai depuis j'en rêve souvent… la finesse de ses lèvres de corail rose…
Le doute s’insinuait dans l’esprit un peu lent de Karbuzahar.
- … la tiédeur veloutée de sa nacre… poursuivait le Grand Maître avec un rictus ambigu, la main sur le pommeau de son fleuret.
Les yeux fous de Karbuzahar lancèrent des éclairs. Cette fois il avait compris.
- Et ses soupirs, ajouta Calimaïte en geignant presque - quelle profondeur dans ce son de gorge, pour qui sait faire frémir pareille conque ! Tu ne trouves pas ? Quoi, tu ne connais pas les soupirs ?
Le capitaine brandit son cimeterre - Rébellion armée ! s’écria joyeusement le Grand Maître en saluant de son arme. Il avait parfaitement manœuvré et mené le vieux requin dans la nasse.
Les deux hommes se firent face, comme des fauves se jaugeant avant l’assaut.
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Faire-part de funérailles d’état.
Faire-part de funérailles d’état.
Le Capitaine Karbuzahar a succombé à une soudaine poussée de fièvre maligne, à son retour d’expédition en Belfalas. Sa dépouille a été incinérée, par crainte de la contagion.
Le défunt est élevé à la dignité de Commodore à titre posthume, pour les services inestimables rendus par lui à la cause corsaire.
Sur son lit de mort, le commodore Karbuzahar a légué au conseil de la Rade, la conque d’Uinen, relique capturée aux dépens de l’usurpateur Gondorien. Cette corne sacrée, gage des faveurs de la Dame des mers, sera désormais enchâssée sous le dôme de la grande tour de Tol Cirya, afin d’être ouïe des hâvres et de la cité, et d’y répandre sa bénédiction.
La veuve du commodore Karbuzahar, que le Gouverneur du Port assure de sa profonde sympathie et prend sous sa protection, vous prie de vous joindre au convoi qui amènera les cendres de son valeureux époux, au caveau familial d’An Karagmir.
Le défunt est élevé à la dignité de Commodore à titre posthume, pour les services inestimables rendus par lui à la cause corsaire.
Sur son lit de mort, le commodore Karbuzahar a légué au conseil de la Rade, la conque d’Uinen, relique capturée aux dépens de l’usurpateur Gondorien. Cette corne sacrée, gage des faveurs de la Dame des mers, sera désormais enchâssée sous le dôme de la grande tour de Tol Cirya, afin d’être ouïe des hâvres et de la cité, et d’y répandre sa bénédiction.
La veuve du commodore Karbuzahar, que le Gouverneur du Port assure de sa profonde sympathie et prend sous sa protection, vous prie de vous joindre au convoi qui amènera les cendres de son valeureux époux, au caveau familial d’An Karagmir.
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Fin