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Saga de Geberic
#13
Au matin, la compagnie prit la route et commença à remonter la piste qui menait à la forêt. Ils y pénétrèrent et s’enfoncèrent au milieu des chênes, des noisetiers et des ronces.

Suivre la piste fut aisé, elle était récente et l’araignée chargée de sa proie laissait une trace bien visible si bien que Geberic qui était à la tête du groupe n’eut aucun mal à les guider et à permettre aux compagnons de trouver le nid aussi discrètement que possible et cela avant même la tombée de la nuit car ce dernier était proche de l’orée de la forêt.

Arrivé à proximité de l’ennemi, ils purent découvrir le réseau de toiles tissées entre les arbres et au cœur de l’une d’elle, une immense arachnide au corps flasque et pourtant vive et agile. Une vision d’horreur qui les fit frissonner d’une sourde angoisse liée aux peurs ancestrales transmises à travers les plus sombres histoires.

Ils devisèrent brièvement et discrètement de la marche à suivre puis convinrent, après s’être assurés qu’il n’y avait pas d’autres araignées à proximité, de donner l’assaut vivement.

Aucun n’ayant d’arme de jet, ils se précipitèrent et commencèrent à taillader la toile où était située la bête pour l’obliger à réagir et si possible à venir les affronter au sol. Waleran, ce faisant, lançait des pierres pour l’asticoter et piquer son orgueil.

Cette dernière fut surprise et hésita car ils étaient quatre et elle n’était pas stupide. Fallait-il fuir ? Les piéger pour les manger plus tard ? Ou leur faire payer leur insolence. Elle finit pas opter pour la dernière option car c’était une représentante de son espèce particulièrement imposante et robuste qui ne craignait pas ces petits humains qui seraient probablement bien juteux et qui finalement tombaient à pic pour calmer sa faim inextinguible.

Elle descendit et attaqua Geberic qui était le plus proche des quatre guerriers. Celui-ci tenta une parade mais fut surpris par la vivacité du monstre. Elle le renversa et pénétra, de son dard, son armure. Il hurla de douleur et de désespoir avant de sombrer dans l’inconscience.

Hilduara, Ragnacar et Waleran se portèrent à son secours mais seul Waleran pu donner un coup de sa longue hache et ainsi la blesser.

Elle frémit de douleur et sa haine n’en fut que décuplée à l’encontre du Beornide qui avait osé lui infliger la douleur. Elle projeta sa toile sur lui et l’enveloppa d’un filet qui bien qu’incomplet l’empêtra et gêna ses mouvements sans qu’il ne put rien y faire. Elle tenta ensuite de l’empaler de son dard acéré mais malgré la toile il put l’esquiver.

Hilduara et Ragnacar s’étaient mis en position défensive, profitant de l’allonge de leurs lances pour maintenir l’ennemi à distance raisonnable, regrettant la témérité de leur attaque car il semblait que cette araignée là était plus coriace qu’ils ne l’avaient prévu. Ils cherchèrent bien à la percer mais leurs coups furent trop timorés pour être efficaces.

Ils réussirent toutefois à attirer son attention et elle lança sa toile en direction d’Hilduara qui fut à son tour empêtrée. Ragnacar et Waleran, enfin débarrassé, contre-attaquèrent sans résultat. Pire Ragnacar qui avait porté un coup de lance trop appuyé se trouvait désormais exposé. La Rusée se jeta sur lui et de son dard le perça. Il tomba à son tour.

Hilduara et Waleran étaient seuls en bien mauvaise posture. La hache de Waleran ne trouva que le vide mais Hilduara puisant dans son courage et lançant un cri de guerre piqua de sa lance et la perça, cette dernière vacilla et recula cherchant au fond de sa haine la capacité de continuer le combat ou de fuir.

Waleran profita de ce moment d’hésitation et de sa hache trancha dans la chair putride de l’ennemi qui cherchait à s’enfuir. Ne voyant pas d’échappatoire elle se fit menaçante et terrible et dans un élan de désespoir, rassemblant ses dernières forces, elle parvint à s’échapper.

Les deux guerriers hésitèrent à poursuivre la créature mais à la vue des deux compagnons blessés et à terre, ils renoncèrent. Ils tentèrent de soigner leurs blessures mais ces dernières étaient au-delà de leur science.

Le crépuscule étendait ses ombres dans une forêt déjà sombre. Ils établirent un feu où ils étaient et se reposèrent. Ils craignirent que leur proie ne se transforme en chasseuse la nuit venue alors Waleran dit : « J’ai le don, lorsque la lune est levée, haute dans le ciel, de quitter mon corps sous la forme d’un ours. Pendant que tu montes la garde, je vais pister notre ennemi. »

Hilduara qui connaissait le don de Waleran ne fut pas surprise et accepta. Elle monta la garde près du feu tandis que Waleran s’allongea et sembla entrer dans un sommeil agité.

Sous son aspect animal, Waleran voyait dans la nuit comme en plein jour. Il lui fut facile de remonter la piste de l’arachnide qui sévèrement blessée s’était affaissée au pied d’un arbre non loin du camp improvisé.

Il s’éveilla tout à coup et dit à Hilduara : « Reste ici et veille sur nos compagnons, je serai de retour sous peu. » puis il s’en alla.

Il suivit la piste discrètement si bien que l’araignée épuisée et endormie au creux des racines d’un arbre ne l’entendit pas et ne le vit pas soulever sa longue hache et lui asséner le coup de grâce.

Il revint au camp : « Notre ennemi n’est plus, nous pourrons dormir sans craindre de sa part quelques mauvaises actions. »

Le jour se leva, Waleran et Hilduara étaient sensiblement reposés du combat de la veille mais Geberic et Ragnacar étaient toujours blessés bien que revenus à la conscience.

Ils tentèrent d’alléger leur souffrance puis se résolurent à rentrer, le voyage fut long et pénible pour Geberic et Ragnacar qui souffraient à chacun de leur pas. Ils ne purent rejoindre la ferme avant la fin de la journée et durent se résoudre à passer une autre nuit dans l’oppressante forêt.

Ce fut le lendemain matin qu’ils arrivèrent à destination. Hilduara et Waleran durent transporter sur des brancards improvisés Geberic et Ragnacar qui ne pouvaient plus marcher, à demi inconscients.

Ils franchirent la porte de la demeure et les deux blessés furent alités tandis qu’Hilduara et Waleran purent enfin se reposer et conter l’affrontement au reste de la famille.

Il fallut trois jours de repos complet pour qu’Hilduara et Waleran se remettent complètement de leur périple mais il fallut cinq jours pour soigner la blessure de Geberic et cinq autres pour qu’il se repose quant à Ragnacar, deux jours furent nécessaires pour le soigner ainsi que cinq jours également de repos.

Tous purent constater que Geberic était depuis sa blessure un peu plus renfermé, parlant peu. Il prit congé de la maisonnée sitôt rétabli. Il se reprochait au fond de son cœur d’avoir failli au combat, il n’en parla à personne.

Waleran lui aussi avait la mine sombre sans que personne ne put se l’expliquer et bien qu’il tentât de le cacher. Il se reprochait d’avoir tué un ennemi sans défense et se disait par devers lui : « Voilà un acte digne d’un orque. »

Hilduara, au moment du départ, remercia le jeune guerrier et lui remit une tapisserie tissée par sa mère et ses sœurs Beranhild et Radegund, don pour Beorn.

Il rentra chez son seigneur, lui remit la tapisserie et lui conta son aventure. Beorn écouta et dit : « Tu as mérité de prendre du repos jeune Geberic car je pressens que ce combat t’a éprouvé au-delà des blessures physiques. Rentre chez toi et repose-toi, tu reviendras me voir au printemps. »

Geberic rentra chez ses parents et y passa l’hiver.
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Saga de Geberic - par Widor - 07.04.2018, 18:08

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