22.08.2022, 23:13
(Modification du message : 22.08.2022, 23:26 par ISENGAR.
Raison de la modification: corrections et post scriptum
)
Ne refermons pas trop vite la parenthèse, cher Octave.
Ne pas désirer le pouvoir et ne pas le désirer pour soi-même, c'est très différent.
Que le script de Jackson prête des doutes à son personnage au travers d'une expression du style "je ne veux pas de ce pouvoir", grand bien lui fasse, mais ça reste une jacksonnerie.
Tolkien ne prête pas ce type de réflexion à Aragorn. Lorsqu'on rencontre Aragorn dans l'auberge de Bree, il est déjà dans sa maturité et prêt depuis longtemps à assumer ce pouvoir, pour les autres, comme pour lui-même. Il n'a pas de doutes, et chaque pas qui l'éloigne de son destin est pour lui une souffrance :
Le seul moment du récit ou ce personnage est en proie au doute en ce qui concerne la royauté, c'est lorsqu'il est sur la montagne avec Gandalf et qu'il s'interroge sur la pérennité de sa royauté, interrogation à laquelle Gandalf répond en l'orientant vers la découverte du rejeton de l'arbre blanc :
Les autres moments de trouble ont justement lieu lorsque un autre choix vient perturber la droite ligne qu'il s'était fixé. Par exemple quand il réalise qu'il va devoir guider Frodo à la place de Gandalf, alors que son projet a toujours été de se rendre en Gondor.
Rien n'empêche bien sûr au lecteur d'interprêter la personnalité d'Aragorn selon ses propres critères, car derrière une volonté ferme, une bienveillance manifeste, une haute conscience de son devoir, etc. Tolkien laisse finalement peu d’aspérité pour analyser "ce bon monarque" plus en profondeur. Mais utiliser du Jackson pour creuser une facette non exprimée par Tolkien, ce n'est vraiment pas une idée heureuse. Ça contribue à installer un amalgame non souhaitable dans l'esprit des lecteurs
Mais comme je l'ai dit dans le forum d’à côté à propos des illustrations de la revue, ce détail n'enlève rien à la qualité de l'ensemble.
I.
PS : Et merci à toi de te rendre autant disponible pour tous ces échanges
Ne pas désirer le pouvoir et ne pas le désirer pour soi-même, c'est très différent.
Que le script de Jackson prête des doutes à son personnage au travers d'une expression du style "je ne veux pas de ce pouvoir", grand bien lui fasse, mais ça reste une jacksonnerie.
Tolkien ne prête pas ce type de réflexion à Aragorn. Lorsqu'on rencontre Aragorn dans l'auberge de Bree, il est déjà dans sa maturité et prêt depuis longtemps à assumer ce pouvoir, pour les autres, comme pour lui-même. Il n'a pas de doutes, et chaque pas qui l'éloigne de son destin est pour lui une souffrance :
Citation :"Gondor ! Gondor ! s’écria Aragorn. Plût au Ciel que je te contemple de nouveau en une heure plus heureuse ! Ce n’est pas encore que ma route se dirige au sud vers tes claires rivières" (SDA, livre 3, chap II)
Le seul moment du récit ou ce personnage est en proie au doute en ce qui concerne la royauté, c'est lorsqu'il est sur la montagne avec Gandalf et qu'il s'interroge sur la pérennité de sa royauté, interrogation à laquelle Gandalf répond en l'orientant vers la découverte du rejeton de l'arbre blanc :
Citation :Mais je mourrai, dit Aragorn. Car je suis un mortel, et tout en étant ce que je suis et de la race de l’Ouest à l’état pur, j’aurai une vie beaucoup plus longue que celle des autres hommes (...) Qui, alors, gouvernera le Gondor et ceux qui regardent vers cette Cité comme vers leur reine, si mon désir n’est pas exaucé ? L’Arbre de la Cour de la Fontaine est encore desséché et stérile. Quand verrai-je un signe qu’il doive jamais être autrement ? (SDA, livre 6, chap V)
Les autres moments de trouble ont justement lieu lorsque un autre choix vient perturber la droite ligne qu'il s'était fixé. Par exemple quand il réalise qu'il va devoir guider Frodo à la place de Gandalf, alors que son projet a toujours été de se rendre en Gondor.
Citation :Les autres ne dirent rien, et Aragorn eut l’air indécis et troublé.
— Je vois que vous ne savez que faire, dit Celeborn. Il ne m’appartient pas de choisir pour vous ; mais je vous aiderai comme je le pourrai. (SDA, livre 2, chap VIII)
Rien n'empêche bien sûr au lecteur d'interprêter la personnalité d'Aragorn selon ses propres critères, car derrière une volonté ferme, une bienveillance manifeste, une haute conscience de son devoir, etc. Tolkien laisse finalement peu d’aspérité pour analyser "ce bon monarque" plus en profondeur. Mais utiliser du Jackson pour creuser une facette non exprimée par Tolkien, ce n'est vraiment pas une idée heureuse. Ça contribue à installer un amalgame non souhaitable dans l'esprit des lecteurs
Mais comme je l'ai dit dans le forum d’à côté à propos des illustrations de la revue, ce détail n'enlève rien à la qualité de l'ensemble.
I.
PS : Et merci à toi de te rendre autant disponible pour tous ces échanges