18.12.2009, 20:13
Je n'ai pas pu être là, alors je me rattrape :
Je ne suis pas d'accord, cette nouvelle est bien allégorique du début à la fin. La position de Tolkien sur l'allégorie (comme sur Shakespeare) est plus complexe qu'il n'y paraît. Voir l'analyse de Tom Shippey à ce propos, dans la section "Allegories, Potatoes, Fantasy and Glamour" du premier chapitre de The Road to Middle-earth.
Toujours pas d'accord : après l'arrivée dans le Pays de Niggle, ce n'est pas aux patates mais aux arbres que Niggle et Parish travaillent. Je pense que la position de Tolkien était plutôt qu'il ne fallait pas que le plus important (la fantasy) ne prenne une place exclusive au détriment du travail sérieux (la philologie). Tolkien n'a quasiment plus rien publié dans ce deuxième domaine après la publication du Hobbit. Tolkien devait bien se rendre compte qu'il changeait radicalement d'orientation.
Je partageais cet avis jusqu'à ce que je lise justement l'analyse de Shippey, pour qui Parish est l'aspect pratique de Tolkien lui-même. Par conséquent, il n'est pas certain que cette partie de la nouvelle traite vraiment du partage de l'œuvre sub-créatrice avec les autres.
(17.12.2009, 18:31)ManThanoMénos a écrit : Je commencerai par ce dernier. D'une manière métaphorique (on va éviter le terme d'allégorie), Tolkien y décrit non pas ce qu'est l'Art, mais plutôt disons sa fonction et y formule un sorte de code de bonne conduite de l'artiste.
Je ne suis pas d'accord, cette nouvelle est bien allégorique du début à la fin. La position de Tolkien sur l'allégorie (comme sur Shakespeare) est plus complexe qu'il n'y paraît. Voir l'analyse de Tom Shippey à ce propos, dans la section "Allegories, Potatoes, Fantasy and Glamour" du premier chapitre de The Road to Middle-earth.
(17.12.2009, 18:31)ManThanoMénos a écrit : La Fantasy a donc son utilité, mais quelle doit être sa place? En fait, Dans Feuille, de Niggle, il apparaît clairement que le "Jardin" a malgré tout priorité sur "l'Arbre". Ainsi à sa mort Niggle est-il condamné pour un temps à rattraper le temps perdu, celui qu'il aurait dû accorder à son "Jardin".
Toujours pas d'accord : après l'arrivée dans le Pays de Niggle, ce n'est pas aux patates mais aux arbres que Niggle et Parish travaillent. Je pense que la position de Tolkien était plutôt qu'il ne fallait pas que le plus important (la fantasy) ne prenne une place exclusive au détriment du travail sérieux (la philologie). Tolkien n'a quasiment plus rien publié dans ce deuxième domaine après la publication du Hobbit. Tolkien devait bien se rendre compte qu'il changeait radicalement d'orientation.
(17.12.2009, 18:31)ManThanoMénos a écrit : Alors Parish, mort lui aussi, rejoint Niggle, et ensemble ils travaillent à l'achèvement de l'oeuvre.
Je partageais cet avis jusqu'à ce que je lise justement l'analyse de Shippey, pour qui Parish est l'aspect pratique de Tolkien lui-même. Par conséquent, il n'est pas certain que cette partie de la nouvelle traite vraiment du partage de l'œuvre sub-créatrice avec les autres.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland