11.04.2009, 09:04
*fait une technique ostéo sur les genoux de Mantha*
CRAC
Euh... tu peux bouger les pieds? Non? Eh ben, ce sont des choses qui arrivent...![Mr. Green Mr. Green](https://forum.tolkiendil.com/images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Bref. Il doit rester une centaine de jours avant la clôture du concours. Sachant qu'il faut un texte d'au moins 80 000 mots et que le mien en fait environ 18 000, ça risque d'être un peu ardu.
Mais ça ne changera rien dans ma motivation d'améliorer le texte! Pendant cette longue absence studieuse, j'ai pu rallonger un peu le début du deuxième chapitre, que je vous soumets. Je crois que la Muse est partie en vacances, mais tant pis.
Et je vais profiter des vacances pour me repencher avec intérêt sur toutes les remarques d'Elendil.
Bonne Pâques à tous!
Chapitre 1 : Ordre de mission
Les deux cavaliers fendaient les hautes herbes de la plaine, traçant derrière eux un sillon noir. Cela faisait déjà plus d’une heure qu’ils voyageaient, silhouettes à peine visibles dans la nuit. La lumière de la lune venait caresser leurs capes qui claquaient au vent, les confondant avec la végétation ondulante.
Elrond ne put s’empêcher de jeter un regard en arrière : ses yeux perçants distinguaient encore un peu sa tranquille demeure, nichée à l’orée d’une forêt. Et dire qu’à peine une heure auparavant, il était paisiblement assis à son bureau, à composer un lai sur Beren ! Mais Iràl, le héraut du Roi, était venu le trouver au milieu de la nuit, disant que Gil-Galad le mandait d'urgence. Le Roi n’avait pas donné plus de détails à son messager ; les deux Elfes voyageaient donc en toute hâte, l’inquiétude grandissant dans leurs cœurs.
La maison s’évanouit dans l’obscurité, et le Semi-Elfe regarda à nouveau en avant. Iràl ouvrait la route ; malgré le double voyage, son cheval allait bon train, ombre souple se glissant dans l’obscurité comme un oiseau de proie qui survole la terre.
Après la plaine grise vint une rangée de collines ; les voyageurs empruntèrent une route pavée, qui montait en serpentant puis redescendait de l’autre côté. Ils s’arrêtèrent un moment au point le plus haut, laissant souffler leurs montures avant l’arrivée dans la Cité. La beauté de la vue amoindrit leurs craintes quelques instants : devant eux s’étendait la grande mer qui séparait la Terre du Milieu du Royaume Béni de Valinor. Les eaux calmes ondulaient gracieusement, moirées au loin de taches scintillantes qui annonçaient l’aurore ; et à leur bordure se dressait une ville ceinte de murailles, recouverte d’ombres. Le calme endormi qui l’envahissait encore montait jusqu’aux deux voyageurs comme un parfum très doux. Leur cœur se serra : c’était le souci qu’ils amenaient avec eux…
Ils restèrent là encore un peu, silencieusement ; et quand le soleil vint dorer les toits finement décorés et les ruelles blanches, alors ils se descendirent vers Mithlond.
La ville était bordée de champs de blé et de lin, en une opulente mosaïque d’or et d’azur, comme la version terrestre des couleurs couvrant l’océan. Le vent agitait doucement les fleurs fragiles qui coloreraient un jour la robe d’une riche dame ; et tandis qu’ils les longeaient, il sembla aux voyageurs que les longues hampes jaunes s’inclinaient sur leur passage.
Ils arrivèrent enfin devant la porte Est de la Cité. En cette heure matinale, elle se dressait majestueusement devant les voyageurs, semblant défier tout intrus désirant la franchir sans permission. Un cygne en plein essor était gravé en son centre, symbole majestueux de tout le peuple elfique : à la fois beau, sensible, courageux et terriblement fier.
Iràl sortit de son manteau une petite clochette d’argent qu’il agita quelques instants ; le son cristallin s’éleva doucement dans l’air frais du matin, jusqu’à atteindre le chemin de ronde. Tout en haut, une silhouette se pencha vers les voyageurs, qui rabattirent leurs capuchons pour se faire reconnaître ; après un signe de reconnaissance, la forme se retourna et disparut. La porte s’ouvrit lentement, sans un grincement, et ils pénétrèrent dans la ville encore endormie qu’ils aimaient tant.
Ils n’avaient jamais vu la Cité ainsi, déserte, ses étals et volets clos ; quand ils traversèrent les ruelles silencieuses, les sabots de leurs montures résonnèrent sourdement sur le sol dallé. Les maisons basses étaient bordées de petits jardins où la verdure foisonnait, semant des taches de vitalité autour des murs et des arches de pierre blanche.
Aucune habitation n’était identique à une autre ; mais elles avaient été bâties une à une, selon son histoire et la volonté de ses habitants. Ainsi, la demeure d’un astronome était pourvue d’une large terrasse sur son toit, tandis qu’une autre s’appuyait contre un arbre séculaire. Une troisième, minuscule, disparaissait presque sous des plantes au parfum puissant: la maison d’un soigneur. Malgré leur différence, chacune était infiniment gracieuse et s’harmonisait agréablement avec ses voisines.
Ce spectacle de la ville endormie fortifia avec douceur les deux Elfes las du voyage. Elle était belle, belle et puissante ; et de la voir ainsi, rayonnant muettement de pureté et de paix, leur amour pour elle s’accrût encore un peu.
Le palais royal se situait au cœur de la ville, la dominant de toute la hauteur de ses tours altières. Ils franchirent un porche bas et arrivèrent dans une vaste cour bordée d’arbres élancés. De l’autre côté de l’espace vide montait un large escalier. Deux serviteurs, alertés par le bruit, le descendaient déjà. Les voyageurs confièrent leurs chevaux à l’un d’eux, puis Iràl se dirigea vers sa demeure, juste à l’extérieur du palais : sa mission s’arrêtait là.
L’autre serviteur semblait au courant de la venue d’Elrond ; il le conduisit non pas vers le grand escalier, mais vers une petite porte de service : le trajet était peu connu, mais, selon ses dires, le plus court pour se rendre aux appartements du Roi.
Elrond n’avait jamais emprunté ce chemin, et l’impression d’urgence qu’il pressentait depuis l’arrivée d’Iràl chez lui augmenta encore.
Ils gravirent plusieurs volées de marches, puis traversèrent de longs couloirs ornés de tapisseries, pour arriver enfin devant une belle porte de bronze, que le Semi-Elfe connaissait bien pour l'avoir franchie de nombreuses fois: celle de la salle où travaillait le Roi. Le serviteur s'inclina devant Elrond et s'en alla sans bruit.
Elrond eut juste le temps d'épousseter son manteau couvert de poussière, et la porte s'ouvrit sans un grincement. Il entra dans la pièce claire.
Gil-Galad était assis derrière une table, et compulsait d’anciennes cartes avec un air soucieux.
Le Semi-Elfe se rapprocha en faisant résonner ses pas contre le dallage coloré, mais le roi, absorbé par ses réflexions, gardait la tête baissée.
Elrond s’arrêta devant la table, et, s’inclinant, il dit :
-Tu m’as appelé, mon seigneur ? Que puis-je faire pour te servir ?
Gil-Galad releva brusquement la tête, et son visage tiré par les préoccupations s’éclaira d’un sourire quand il vit son héraut debout devant lui. Il l’appréciait beaucoup, non seulement grâce à ses nobles origines et le destin de ses parents, désormais présents dans chaque chant ou légende, mais aussi pour son courage et sa grande habileté à mener des soldats.
CRAC
Euh... tu peux bouger les pieds? Non? Eh ben, ce sont des choses qui arrivent...
![Mr. Green Mr. Green](https://forum.tolkiendil.com/images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Bref. Il doit rester une centaine de jours avant la clôture du concours. Sachant qu'il faut un texte d'au moins 80 000 mots et que le mien en fait environ 18 000, ça risque d'être un peu ardu.
Mais ça ne changera rien dans ma motivation d'améliorer le texte! Pendant cette longue absence studieuse, j'ai pu rallonger un peu le début du deuxième chapitre, que je vous soumets. Je crois que la Muse est partie en vacances, mais tant pis.
Et je vais profiter des vacances pour me repencher avec intérêt sur toutes les remarques d'Elendil.
Bonne Pâques à tous!
Chapitre 1 : Ordre de mission
Les deux cavaliers fendaient les hautes herbes de la plaine, traçant derrière eux un sillon noir. Cela faisait déjà plus d’une heure qu’ils voyageaient, silhouettes à peine visibles dans la nuit. La lumière de la lune venait caresser leurs capes qui claquaient au vent, les confondant avec la végétation ondulante.
Elrond ne put s’empêcher de jeter un regard en arrière : ses yeux perçants distinguaient encore un peu sa tranquille demeure, nichée à l’orée d’une forêt. Et dire qu’à peine une heure auparavant, il était paisiblement assis à son bureau, à composer un lai sur Beren ! Mais Iràl, le héraut du Roi, était venu le trouver au milieu de la nuit, disant que Gil-Galad le mandait d'urgence. Le Roi n’avait pas donné plus de détails à son messager ; les deux Elfes voyageaient donc en toute hâte, l’inquiétude grandissant dans leurs cœurs.
La maison s’évanouit dans l’obscurité, et le Semi-Elfe regarda à nouveau en avant. Iràl ouvrait la route ; malgré le double voyage, son cheval allait bon train, ombre souple se glissant dans l’obscurité comme un oiseau de proie qui survole la terre.
Après la plaine grise vint une rangée de collines ; les voyageurs empruntèrent une route pavée, qui montait en serpentant puis redescendait de l’autre côté. Ils s’arrêtèrent un moment au point le plus haut, laissant souffler leurs montures avant l’arrivée dans la Cité. La beauté de la vue amoindrit leurs craintes quelques instants : devant eux s’étendait la grande mer qui séparait la Terre du Milieu du Royaume Béni de Valinor. Les eaux calmes ondulaient gracieusement, moirées au loin de taches scintillantes qui annonçaient l’aurore ; et à leur bordure se dressait une ville ceinte de murailles, recouverte d’ombres. Le calme endormi qui l’envahissait encore montait jusqu’aux deux voyageurs comme un parfum très doux. Leur cœur se serra : c’était le souci qu’ils amenaient avec eux…
Ils restèrent là encore un peu, silencieusement ; et quand le soleil vint dorer les toits finement décorés et les ruelles blanches, alors ils se descendirent vers Mithlond.
La ville était bordée de champs de blé et de lin, en une opulente mosaïque d’or et d’azur, comme la version terrestre des couleurs couvrant l’océan. Le vent agitait doucement les fleurs fragiles qui coloreraient un jour la robe d’une riche dame ; et tandis qu’ils les longeaient, il sembla aux voyageurs que les longues hampes jaunes s’inclinaient sur leur passage.
Ils arrivèrent enfin devant la porte Est de la Cité. En cette heure matinale, elle se dressait majestueusement devant les voyageurs, semblant défier tout intrus désirant la franchir sans permission. Un cygne en plein essor était gravé en son centre, symbole majestueux de tout le peuple elfique : à la fois beau, sensible, courageux et terriblement fier.
Iràl sortit de son manteau une petite clochette d’argent qu’il agita quelques instants ; le son cristallin s’éleva doucement dans l’air frais du matin, jusqu’à atteindre le chemin de ronde. Tout en haut, une silhouette se pencha vers les voyageurs, qui rabattirent leurs capuchons pour se faire reconnaître ; après un signe de reconnaissance, la forme se retourna et disparut. La porte s’ouvrit lentement, sans un grincement, et ils pénétrèrent dans la ville encore endormie qu’ils aimaient tant.
Ils n’avaient jamais vu la Cité ainsi, déserte, ses étals et volets clos ; quand ils traversèrent les ruelles silencieuses, les sabots de leurs montures résonnèrent sourdement sur le sol dallé. Les maisons basses étaient bordées de petits jardins où la verdure foisonnait, semant des taches de vitalité autour des murs et des arches de pierre blanche.
Aucune habitation n’était identique à une autre ; mais elles avaient été bâties une à une, selon son histoire et la volonté de ses habitants. Ainsi, la demeure d’un astronome était pourvue d’une large terrasse sur son toit, tandis qu’une autre s’appuyait contre un arbre séculaire. Une troisième, minuscule, disparaissait presque sous des plantes au parfum puissant: la maison d’un soigneur. Malgré leur différence, chacune était infiniment gracieuse et s’harmonisait agréablement avec ses voisines.
Ce spectacle de la ville endormie fortifia avec douceur les deux Elfes las du voyage. Elle était belle, belle et puissante ; et de la voir ainsi, rayonnant muettement de pureté et de paix, leur amour pour elle s’accrût encore un peu.
Le palais royal se situait au cœur de la ville, la dominant de toute la hauteur de ses tours altières. Ils franchirent un porche bas et arrivèrent dans une vaste cour bordée d’arbres élancés. De l’autre côté de l’espace vide montait un large escalier. Deux serviteurs, alertés par le bruit, le descendaient déjà. Les voyageurs confièrent leurs chevaux à l’un d’eux, puis Iràl se dirigea vers sa demeure, juste à l’extérieur du palais : sa mission s’arrêtait là.
L’autre serviteur semblait au courant de la venue d’Elrond ; il le conduisit non pas vers le grand escalier, mais vers une petite porte de service : le trajet était peu connu, mais, selon ses dires, le plus court pour se rendre aux appartements du Roi.
Elrond n’avait jamais emprunté ce chemin, et l’impression d’urgence qu’il pressentait depuis l’arrivée d’Iràl chez lui augmenta encore.
Ils gravirent plusieurs volées de marches, puis traversèrent de longs couloirs ornés de tapisseries, pour arriver enfin devant une belle porte de bronze, que le Semi-Elfe connaissait bien pour l'avoir franchie de nombreuses fois: celle de la salle où travaillait le Roi. Le serviteur s'inclina devant Elrond et s'en alla sans bruit.
Elrond eut juste le temps d'épousseter son manteau couvert de poussière, et la porte s'ouvrit sans un grincement. Il entra dans la pièce claire.
Gil-Galad était assis derrière une table, et compulsait d’anciennes cartes avec un air soucieux.
Le Semi-Elfe se rapprocha en faisant résonner ses pas contre le dallage coloré, mais le roi, absorbé par ses réflexions, gardait la tête baissée.
Elrond s’arrêta devant la table, et, s’inclinant, il dit :
-Tu m’as appelé, mon seigneur ? Que puis-je faire pour te servir ?
Gil-Galad releva brusquement la tête, et son visage tiré par les préoccupations s’éclaira d’un sourire quand il vit son héraut debout devant lui. Il l’appréciait beaucoup, non seulement grâce à ses nobles origines et le destin de ses parents, désormais présents dans chaque chant ou légende, mais aussi pour son courage et sa grande habileté à mener des soldats.