04.01.2009, 22:44
Bon, je n'avais pas consulté ce sujet depuis mon premier commentaire.
Il faut donc me pardonner, mais j'ai bien peur de devoir repartir du début dans mes remarques (lesquelles seront mises à jour au fur et à mesure de ma progression dans la lecture).
Les remarques sont par force assez brêves, et sans doute assez sèches. Mais je n'ai pas souvenir que Lewis ait été plus tendre vis-à-vis de Tolkien (et réciproquement). Quant à leur quantité, songe que Tolkien alla jusqu'à réécrire cinq fois le premier chapitre du SdA, que beaucoup trouvent pourtant passablement ennuyeux. Le génie tient en grande partie dans la transpiration.
Chapitre 1 : Ordre de mission
Iràl : nom bizarre, qui ferait de toute façon mieux d'être orthographié Irál.
son manteau couvert de poussière quand la porte s'ouvrit : la préposition correcte serait "avant que"
avec dix mille soldats : à moins que ça ne soit un chiffre authentique, ça me paraît particulièrement élevé pour le Roi du Lindon. Ça représente quand même la totalité de l'armée de Turgon à la Nirnaeth.
Celebrimbor les a envoyés ici pour les soumettre à l’avidité de Sauron. : ce ne serait pas plutôt soustraire ?
C'est une mission dangereuse, dont certains ne reviendront pas. : non. Honnêtement, non. Vraiment pas. Même dans un jdr improvisé sur la WWII, j'aurais honte de sortir une telle phrase. {1}
D'une façon générale, je trouve la manière dont sont amenées les éléments descriptifs passible de révision (ex : la carte dont on ne parle qu'au moment où elle devient nécessaire me fait penser à certains auteurs de SF passablement maladroits). Ce qui est dommage, parce que l'inventivité semble plutôt au rendez-vous.
Quant à la portraiture de Gil-Galad en tant que roi réticent, elle me laisse très dubitatif. Je ne me représente pas ainsi le pourfendeur de Sauron, surtout quant il porte Narya au doigt.
Chapitre 2 : Départ pour la guerre
les quatre casernes qui entouraient le palais royal : je ne vois pas les Elfes avoir des casernes (concept inventé par les Romains). Les Grecs s'en passaient très bien, pourquoi pas eux ?
à cause de la couleur de ses yeux. : qui sont gris, comme ceux de tous les Ñoldor, sans doute fort nombreux au Lindon ? Allons donc. Si Elrond devait avoir un surnom, il mettrait sans doute en valeur son héritage mixte. Comme Peredhel.
-‘dolt ! : peux-tu imaginer une telle interjection dans la bouche d'un Elfe dans le SdA ? Qu'en penserait Tolkien ?
Même Glorfindel, au milieu d'un péril mortel, prend le temps de dire : Ai na vedui Dúnadan! Mae govannen!
Nous n’avons pas peur de te suivre, même si la mort est probable ! : non. Toujours pas. Cf. {1}.
Il y vit l’angoisse de la souffrance et de la mort : Hors de caractère. L'angoisse de la mort chez les Elfes est celle de la mort finale. Pas d'un petit séjour chez Mandos. Où Tolkien mentionne-t-il qu'un seul Elfe ait eu peur d'aller au combat, même dans des conditions où la victoire semble impossible (Fingon pour délivrer Maedhros, Fingolfin contre Morgoth, Gwindor pendant la Nirnaeth, etc.) ?
nous le ferons pour sauvegarder la paix en Terre du Milieu : pas trop l'impression que les Elfes s'occupe de la TdM. Uniquement de leurs royaumes.
le poissonnier vantait à grands cris le produit de son étal, : qu'il y ait des poissonniers Elfes, je veux bien. Mais qu'ils vantent leurs produits, alors là non. On n'est pas sur le marché de Quimperlé, quand même.
un désordre indescriptible de bruits, d’odeurs et de couleurs qui étourdissait. : idem. Jamais Tolkien n'a associé ce genre de descriptions avec les Elfes. Peut-être y a-t-il une raison...
à son ancêtre Tuor : c'est juste son grand-père. Aïeul serait meilleur.
Yavanna, les bras tendus vers le ciel, en faisait descendre une lumière dorée qui redonnait vie à la terre infertile. : là, je reste ébahis. Les Elfes doivent être doués s'ils arrivent à sculpter "une lumière dorée"...
Il y a des problèmes de niveau de langue particulièrement dans ce chapitre. Par exemple, je ne pense pas qu'un seul Elfe de Tolkien, quel qu'il soit, puisse être qualifié de "gai luron". "Joyeux drille" passerait mieux, si le personnage s'y prêtait vraiment. C'est de toute façon hors de caractère pour un Ñoldo, qui a sans doute vu une majeure partie de sa famille et de ses amis massacrés par les Orques pendant les guerres de Beleriand. Imagines utiliser ce terme pour un rescapé des camps de la Mort ou un des soldats allemands envoyés à Stalingrad...
Il me semble en fait que tu "plies" certains personnages connus pour leur donner le caractère qui te plaît. C'est regrettable. Quand on voit le peu de changement entre la Galadriel du Premier Âge et celle qui accueille la Communauté en Lórien, il apparaît que le caractère des Elfes reste relativement constant au cours de leur vie.
Chapitre 3 : Soir d’hiver
Varya : sic. Narya
Le massacre était proche, mais Sauron avait appris la présence de Varya et Vilya au Lindon. : exemple type de la phrase qui pose problème. (1) Comment Sauron peut-il "apprendre" la présence des deux Anneaux au Lindon ? Un traître ? Allons donc. Un espion ? Ridicule. Il a deviné ? Impossible de savoir leur identité exacte. Il l'a vu a distance ? Impossible d'expliquer comment l'identité des porteurs des Trois Anneaux reste un mystère pour Sauron et Saroumane au TA. (2) Comment les Elfes (puisque l'on vient d'adopter leur point de vue) pourraient-ils savoir quelle est la cause des changements de plan de Sauron ?
en cas de combat (d’attaque). : que veut dire cette parenthèse ?
Limtal et Sadorhen : problème de composition des noms sindarin. Ces constructions omettent les mutations qui adviennent nécessairement dans les noms composés.
Je ne suis pas un expert en la matière, loin de là, mais j'ai comme l'impression qu'il faudrait les orthographier Limdâl et Sadorchen. David serait sans doute la personne à consulter.
Une fois de plus, apparence d'un fait (les deux envoyés de Celebrimbor) juste au moment où on en a besoin. C'est regrettable comme méthode, je trouve.
aucun Elfe, plus léger, n’aurait fait autant de bruit en marchant ! : où Tolkien suggère-t-il qu'Elrond diffère physiquement des Elfes ?
Pourtant, ils murmuraient entre eux depuis qu’il avait ordonné la retraite, car l’idée d’une déroute les humiliait profondément. : Imagines-tu semblable protestation après la retraite de Turgon de la Nirnaeth ? Pourquoi ici, alors ?
Malgré l’orgueil qu’il partageait avec les troupes, il s’était comme elles soumis à l’ordre de retraite, bien qu’il préférât de loin périr au combat (eût de loin préférer périr au combat). : la parenthèse ?
Mais je me suis trompé, car ils ont de nombreux alliés dans cette région, des trolls et des géants qui leur fournissent assez de vivres et de combustibles pour vaincre le froid. : Implique une improbable coordination des ennemis. Quand on voit que deux Orques envoyés sur la même mission n'arrivent déjà pas à s'entendre...
Les Elfes n’aiment pas dormir trop près du sol ; : référence ?
Chapitre 4 : Le don de Yavanna
Beaucoup de gens croient que les Elfes ne connaissent pas le sommeil comme nous l’entendons [...] confirmer ces dires. : Problème de narrateur. Jusqu'à présent, aucune intervention directe du narrateur, et point de vue strictement elfique. Soudain, inversion complète. Pourquoi ?
Etrangement, la vallée était orientée d’ouest en est, presque perpendiculairement à l’orientation de la chaîne de montagnes : Pourquoi étrangement ?
Il faut donc me pardonner, mais j'ai bien peur de devoir repartir du début dans mes remarques (lesquelles seront mises à jour au fur et à mesure de ma progression dans la lecture).
Les remarques sont par force assez brêves, et sans doute assez sèches. Mais je n'ai pas souvenir que Lewis ait été plus tendre vis-à-vis de Tolkien (et réciproquement). Quant à leur quantité, songe que Tolkien alla jusqu'à réécrire cinq fois le premier chapitre du SdA, que beaucoup trouvent pourtant passablement ennuyeux. Le génie tient en grande partie dans la transpiration.
Chapitre 1 : Ordre de mission
Iràl : nom bizarre, qui ferait de toute façon mieux d'être orthographié Irál.
son manteau couvert de poussière quand la porte s'ouvrit : la préposition correcte serait "avant que"
avec dix mille soldats : à moins que ça ne soit un chiffre authentique, ça me paraît particulièrement élevé pour le Roi du Lindon. Ça représente quand même la totalité de l'armée de Turgon à la Nirnaeth.
Celebrimbor les a envoyés ici pour les soumettre à l’avidité de Sauron. : ce ne serait pas plutôt soustraire ?
C'est une mission dangereuse, dont certains ne reviendront pas. : non. Honnêtement, non. Vraiment pas. Même dans un jdr improvisé sur la WWII, j'aurais honte de sortir une telle phrase. {1}
D'une façon générale, je trouve la manière dont sont amenées les éléments descriptifs passible de révision (ex : la carte dont on ne parle qu'au moment où elle devient nécessaire me fait penser à certains auteurs de SF passablement maladroits). Ce qui est dommage, parce que l'inventivité semble plutôt au rendez-vous.
Quant à la portraiture de Gil-Galad en tant que roi réticent, elle me laisse très dubitatif. Je ne me représente pas ainsi le pourfendeur de Sauron, surtout quant il porte Narya au doigt.
Chapitre 2 : Départ pour la guerre
les quatre casernes qui entouraient le palais royal : je ne vois pas les Elfes avoir des casernes (concept inventé par les Romains). Les Grecs s'en passaient très bien, pourquoi pas eux ?
à cause de la couleur de ses yeux. : qui sont gris, comme ceux de tous les Ñoldor, sans doute fort nombreux au Lindon ? Allons donc. Si Elrond devait avoir un surnom, il mettrait sans doute en valeur son héritage mixte. Comme Peredhel.
-‘dolt ! : peux-tu imaginer une telle interjection dans la bouche d'un Elfe dans le SdA ? Qu'en penserait Tolkien ?
Même Glorfindel, au milieu d'un péril mortel, prend le temps de dire : Ai na vedui Dúnadan! Mae govannen!
Nous n’avons pas peur de te suivre, même si la mort est probable ! : non. Toujours pas. Cf. {1}.
Il y vit l’angoisse de la souffrance et de la mort : Hors de caractère. L'angoisse de la mort chez les Elfes est celle de la mort finale. Pas d'un petit séjour chez Mandos. Où Tolkien mentionne-t-il qu'un seul Elfe ait eu peur d'aller au combat, même dans des conditions où la victoire semble impossible (Fingon pour délivrer Maedhros, Fingolfin contre Morgoth, Gwindor pendant la Nirnaeth, etc.) ?
nous le ferons pour sauvegarder la paix en Terre du Milieu : pas trop l'impression que les Elfes s'occupe de la TdM. Uniquement de leurs royaumes.
le poissonnier vantait à grands cris le produit de son étal, : qu'il y ait des poissonniers Elfes, je veux bien. Mais qu'ils vantent leurs produits, alors là non. On n'est pas sur le marché de Quimperlé, quand même.
un désordre indescriptible de bruits, d’odeurs et de couleurs qui étourdissait. : idem. Jamais Tolkien n'a associé ce genre de descriptions avec les Elfes. Peut-être y a-t-il une raison...
à son ancêtre Tuor : c'est juste son grand-père. Aïeul serait meilleur.
Yavanna, les bras tendus vers le ciel, en faisait descendre une lumière dorée qui redonnait vie à la terre infertile. : là, je reste ébahis. Les Elfes doivent être doués s'ils arrivent à sculpter "une lumière dorée"...
Il y a des problèmes de niveau de langue particulièrement dans ce chapitre. Par exemple, je ne pense pas qu'un seul Elfe de Tolkien, quel qu'il soit, puisse être qualifié de "gai luron". "Joyeux drille" passerait mieux, si le personnage s'y prêtait vraiment. C'est de toute façon hors de caractère pour un Ñoldo, qui a sans doute vu une majeure partie de sa famille et de ses amis massacrés par les Orques pendant les guerres de Beleriand. Imagines utiliser ce terme pour un rescapé des camps de la Mort ou un des soldats allemands envoyés à Stalingrad...
Il me semble en fait que tu "plies" certains personnages connus pour leur donner le caractère qui te plaît. C'est regrettable. Quand on voit le peu de changement entre la Galadriel du Premier Âge et celle qui accueille la Communauté en Lórien, il apparaît que le caractère des Elfes reste relativement constant au cours de leur vie.
Chapitre 3 : Soir d’hiver
Varya : sic. Narya
Le massacre était proche, mais Sauron avait appris la présence de Varya et Vilya au Lindon. : exemple type de la phrase qui pose problème. (1) Comment Sauron peut-il "apprendre" la présence des deux Anneaux au Lindon ? Un traître ? Allons donc. Un espion ? Ridicule. Il a deviné ? Impossible de savoir leur identité exacte. Il l'a vu a distance ? Impossible d'expliquer comment l'identité des porteurs des Trois Anneaux reste un mystère pour Sauron et Saroumane au TA. (2) Comment les Elfes (puisque l'on vient d'adopter leur point de vue) pourraient-ils savoir quelle est la cause des changements de plan de Sauron ?
en cas de combat (d’attaque). : que veut dire cette parenthèse ?
Limtal et Sadorhen : problème de composition des noms sindarin. Ces constructions omettent les mutations qui adviennent nécessairement dans les noms composés.
Je ne suis pas un expert en la matière, loin de là, mais j'ai comme l'impression qu'il faudrait les orthographier Limdâl et Sadorchen. David serait sans doute la personne à consulter.
Une fois de plus, apparence d'un fait (les deux envoyés de Celebrimbor) juste au moment où on en a besoin. C'est regrettable comme méthode, je trouve.
aucun Elfe, plus léger, n’aurait fait autant de bruit en marchant ! : où Tolkien suggère-t-il qu'Elrond diffère physiquement des Elfes ?
Pourtant, ils murmuraient entre eux depuis qu’il avait ordonné la retraite, car l’idée d’une déroute les humiliait profondément. : Imagines-tu semblable protestation après la retraite de Turgon de la Nirnaeth ? Pourquoi ici, alors ?
Malgré l’orgueil qu’il partageait avec les troupes, il s’était comme elles soumis à l’ordre de retraite, bien qu’il préférât de loin périr au combat (eût de loin préférer périr au combat). : la parenthèse ?
Mais je me suis trompé, car ils ont de nombreux alliés dans cette région, des trolls et des géants qui leur fournissent assez de vivres et de combustibles pour vaincre le froid. : Implique une improbable coordination des ennemis. Quand on voit que deux Orques envoyés sur la même mission n'arrivent déjà pas à s'entendre...
Les Elfes n’aiment pas dormir trop près du sol ; : référence ?
Chapitre 4 : Le don de Yavanna
Beaucoup de gens croient que les Elfes ne connaissent pas le sommeil comme nous l’entendons [...] confirmer ces dires. : Problème de narrateur. Jusqu'à présent, aucune intervention directe du narrateur, et point de vue strictement elfique. Soudain, inversion complète. Pourquoi ?
Etrangement, la vallée était orientée d’ouest en est, presque perpendiculairement à l’orientation de la chaîne de montagnes : Pourquoi étrangement ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland