27.11.2008, 18:09
Commentaire par partie.
Le Prologue :
Rien à redire sur le scénario. Je réitère mes félicitations quant à cette partie !
Quelques remarques sur le vocabulaire et l’orthographe :
> « haut dans le ciel, le soleil envoyait impitoyablement sa morsure brûlante sur la Cité-Refuge d’Imladris, cachée en pleine montagne. »
Impitoyablement est un mot bien trop long, bien trop pesant dans une phrase.
> « Enfin-Elbereth soit louée !-, un faible claquement de sabots monta dans le silence moite, tandis que la petite forme d’un cavalier se faufilait entre les arbres, loin dans les collines. »
Tu peux dire main moite, ou chaleur moite, mais silence moite, ça fait bizarre parce que ça signifierait silence imprégné d’humidité.
> « Il était très grand, revêtu de son armure étincelante marquetée d’étoiles d’argent, et de son manteau bleu, couleur de Manwë, symbole de son autorité. »
Là aussi, contre-sens. Marqueter signifie revêtir, orner de marqueterie, les marqueteries étant un assemblage décoratif de lamelles de bois ou de métaux employé en revêtement.
> « -Oui, mon Roi. Je ferai de mon mieux, répondit Elrond en essayant de sourire. Et toi, tâche de te reposer après ce long voyage »
C’est un peu familier comme expression de la part d’un héraut envers son souverain…
> « malgré sa noblesse, la jeune femme insistait toujours pour participer à la vie quotidienne de la Cité, comme si elle avait contracté une dette en y habitant en invitée. »
Répétition succesive du en qui rend la phrase un peu maladroite.
> « Les Elfes et les Hommes entrèrent dans la salle à manger baignée d’une lumière d’or, et se disposèrent autour de la table. »
Là ce n’est qu’une question de goût, mais je pense que lumière doré sonnerait mieux que lumière d’or.
> « mais ils savent mieux que quiconque apprécier les plaisirs que nous, les Hommes, nous connaissons pourtant bien.
Trop souvent, nous passons à côté des petites choses qui procurent tant de joie au peuple des Premiers-Nés ; malgré leur immortalité, ils ont le don, si difficile à acquérir pour nous, de profiter du parfum fugace d’une rose, la fraîcheur caressante des sous-bois, ou la simple et saine nourriture de tous les jours. »
Simple rappel, puisque je t’avais déjà dit plus haut dans la discussion que l’emploi de la deuxième personne du pluriel et la subite insertion d’un narrateur humain passaient mal.
> « Quand tous furent finalement rassasiés, tant de nourriture et de boisson que de la compagnie des autres convives, vint l’heure de la veillée. »
Du fait de l’insertion au milieu de la phrase « Quand tous furent finalement rassasiés vint l’heure de la veillée », le verbe se trouve finalement trop loin et la phrase est un peu longue.
> « Quand aux enfants, ils se couchèrent à moitié sur d’épaisses peaux de mouton, tout près du foyer, fourrant avec plaisir leurs petites mains dans les boucles soyeuses. »
Quant au lieu de quand.
> « L’Elfe s’inclina et retourna s’asseoir. Les hôtes semblaient apprécier son choix, eux aussi : ils remuèrent légèrement dans l’obscurité, et des dizaines de paires de prunelles se mirent à briller davantage. »
Tu peux supprimer le « eux aussi », ça allègera le tout.
Comme tu les vois, les remarques que je te fais ne sont que question de goût, des choses qui à mon oreille sonnent mal, mais ce n’est que mon oreille.
Chapitre 1 :
Concernant le scénario, tu voulais insérer en tout début l’épisode du cavalier nocturne qui vient chercher Elrond en toute hâte. Très bonne idée ! Cela renforcera l’effet de césure entre un présent paisible du prologue, et un passé en proie à l’urgence.
Donc là aussi, rien à rajouter concernant le scénario.
Et là aussi, je me contenterai de parler du vocabulaire et de l’orthographe :
> « Il l’appréciait beaucoup, non seulement grâce à ses nobles origines et le destin de ses parents, désormais présents dans chaque chant et chaque légende, mais aussi pour son courage et sa grande habileté à mener des hommes. »
Deux remarques : tu peux simplent dire chaque chant et légende ; et ensuite, le terme d’hommes est un peu inapproprié étant donné que les guerriers sont des elfes.
> « Des messagers m’ont appris que Sauron remontait l’Eriador avec de grandes troupes, dans le but de conquérir le pays. Il a déjà ravagée bien des cités, et beaucoup de familles pleurent un proche ou un ami. »
Ravagé sans e
> « Celebrimbor les a envoyés ici pour les soumettre à l’avidité de Sauron. »
Soustraire au lieu de soumettre.
C’est tout!
Chapitre 2 :
Là, c’est une autre histoire, parce que je vais te chambouler pas mal le scénario –sans pour autant m’imposer, libre à toi de choisir ce qui te convient le mieux
Pour commencer gentillement, juste une remarque concernant Erestor :
« Erestor se détacha du groupe et s’empara d’une chaise. Il s’assit sans vergogne devant Elrond puis lui sourit jusqu’aux oreilles :
-Le bruit court dans la ville que tu recrutes des hommes ? demanda-t-il en affectant un ton de reproche. Nous n’étions pas en faction aujourd’hui et nous venons de l’apprendre. Nous réquisitionnons une place parmi ton armée ! »
Plutôt qu’un ton de reproche, je verrais plus un ton malicieux…
Ensuite, et c’est là le principal, je serais plus pour supprimer tout à fait l’épisode du temple! (va-t-elle me crier dessus? )
Pour trois raisons : il est à la fois long, ne constitue pas un élément vraiment essentiel du récit, et surtout risque d’être un peu en décalage avec la notion de religion qu’a Tolkien concernant la pratique religieuse. A savoir qu’il n’y a en TdM aucun temple, aucune église, aucun prêtre, aucun rituel religieux. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Faudrait que je cherche…
Ce qui ne veut pas dire qu’il faut pas tout supprimer. La discussion avec Erestor est essentielle, et l’épisode du marché est à la fois bien rédigé et nous permet d’en savoir un peu plus concernant Elrond. A toi d’adapter.
Voilà, la suite pour la prochaine fois.
Sinon, une dernière chose : je vais nécessairement te donner des conseils de scénario pour les chapitres suivants, mais il faut que tu saches que je ne suis pas un littéraire. Quand je construis un scénario, je m’inspire du procédé filmique. C’est-à-dire que je n’insère que les épisodes principaux, voire symboliques, et que je coupe les scènes qui cassent inutilement le rythme de l’histoire. A l’inverse, d’autres pensent que le roman est justement là pour tout raconter. Peut-être, mais je trouve ça ennuyeux si l’auteur manque de style ou de créativité dans ces passages qui figureraient au chapitre des « scènes coupées » dans un film.
Maintenant, j’aimerais savoir quel est ton parti, que je puisse m’y adapter.
(En même temps, j’ai remarqué que tu aimais souvent adopter un style un peu de chroniqueur à côtés des épisodes plus narratifs avec dialogue et tout. D’où une petite idée qui germe et dont je te ferais part pour le chapitre 3… Surprise, surprise! )
Le Prologue :
Rien à redire sur le scénario. Je réitère mes félicitations quant à cette partie !
Quelques remarques sur le vocabulaire et l’orthographe :
> « haut dans le ciel, le soleil envoyait impitoyablement sa morsure brûlante sur la Cité-Refuge d’Imladris, cachée en pleine montagne. »
Impitoyablement est un mot bien trop long, bien trop pesant dans une phrase.
> « Enfin-Elbereth soit louée !-, un faible claquement de sabots monta dans le silence moite, tandis que la petite forme d’un cavalier se faufilait entre les arbres, loin dans les collines. »
Tu peux dire main moite, ou chaleur moite, mais silence moite, ça fait bizarre parce que ça signifierait silence imprégné d’humidité.
> « Il était très grand, revêtu de son armure étincelante marquetée d’étoiles d’argent, et de son manteau bleu, couleur de Manwë, symbole de son autorité. »
Là aussi, contre-sens. Marqueter signifie revêtir, orner de marqueterie, les marqueteries étant un assemblage décoratif de lamelles de bois ou de métaux employé en revêtement.
> « -Oui, mon Roi. Je ferai de mon mieux, répondit Elrond en essayant de sourire. Et toi, tâche de te reposer après ce long voyage »
C’est un peu familier comme expression de la part d’un héraut envers son souverain…
> « malgré sa noblesse, la jeune femme insistait toujours pour participer à la vie quotidienne de la Cité, comme si elle avait contracté une dette en y habitant en invitée. »
Répétition succesive du en qui rend la phrase un peu maladroite.
> « Les Elfes et les Hommes entrèrent dans la salle à manger baignée d’une lumière d’or, et se disposèrent autour de la table. »
Là ce n’est qu’une question de goût, mais je pense que lumière doré sonnerait mieux que lumière d’or.
> « mais ils savent mieux que quiconque apprécier les plaisirs que nous, les Hommes, nous connaissons pourtant bien.
Trop souvent, nous passons à côté des petites choses qui procurent tant de joie au peuple des Premiers-Nés ; malgré leur immortalité, ils ont le don, si difficile à acquérir pour nous, de profiter du parfum fugace d’une rose, la fraîcheur caressante des sous-bois, ou la simple et saine nourriture de tous les jours. »
Simple rappel, puisque je t’avais déjà dit plus haut dans la discussion que l’emploi de la deuxième personne du pluriel et la subite insertion d’un narrateur humain passaient mal.
> « Quand tous furent finalement rassasiés, tant de nourriture et de boisson que de la compagnie des autres convives, vint l’heure de la veillée. »
Du fait de l’insertion au milieu de la phrase « Quand tous furent finalement rassasiés vint l’heure de la veillée », le verbe se trouve finalement trop loin et la phrase est un peu longue.
> « Quand aux enfants, ils se couchèrent à moitié sur d’épaisses peaux de mouton, tout près du foyer, fourrant avec plaisir leurs petites mains dans les boucles soyeuses. »
Quant au lieu de quand.
> « L’Elfe s’inclina et retourna s’asseoir. Les hôtes semblaient apprécier son choix, eux aussi : ils remuèrent légèrement dans l’obscurité, et des dizaines de paires de prunelles se mirent à briller davantage. »
Tu peux supprimer le « eux aussi », ça allègera le tout.
Comme tu les vois, les remarques que je te fais ne sont que question de goût, des choses qui à mon oreille sonnent mal, mais ce n’est que mon oreille.
Chapitre 1 :
Concernant le scénario, tu voulais insérer en tout début l’épisode du cavalier nocturne qui vient chercher Elrond en toute hâte. Très bonne idée ! Cela renforcera l’effet de césure entre un présent paisible du prologue, et un passé en proie à l’urgence.
Donc là aussi, rien à rajouter concernant le scénario.
Et là aussi, je me contenterai de parler du vocabulaire et de l’orthographe :
> « Il l’appréciait beaucoup, non seulement grâce à ses nobles origines et le destin de ses parents, désormais présents dans chaque chant et chaque légende, mais aussi pour son courage et sa grande habileté à mener des hommes. »
Deux remarques : tu peux simplent dire chaque chant et légende ; et ensuite, le terme d’hommes est un peu inapproprié étant donné que les guerriers sont des elfes.
> « Des messagers m’ont appris que Sauron remontait l’Eriador avec de grandes troupes, dans le but de conquérir le pays. Il a déjà ravagée bien des cités, et beaucoup de familles pleurent un proche ou un ami. »
Ravagé sans e
> « Celebrimbor les a envoyés ici pour les soumettre à l’avidité de Sauron. »
Soustraire au lieu de soumettre.
C’est tout!
Chapitre 2 :
Là, c’est une autre histoire, parce que je vais te chambouler pas mal le scénario –sans pour autant m’imposer, libre à toi de choisir ce qui te convient le mieux
Pour commencer gentillement, juste une remarque concernant Erestor :
« Erestor se détacha du groupe et s’empara d’une chaise. Il s’assit sans vergogne devant Elrond puis lui sourit jusqu’aux oreilles :
-Le bruit court dans la ville que tu recrutes des hommes ? demanda-t-il en affectant un ton de reproche. Nous n’étions pas en faction aujourd’hui et nous venons de l’apprendre. Nous réquisitionnons une place parmi ton armée ! »
Plutôt qu’un ton de reproche, je verrais plus un ton malicieux…
Ensuite, et c’est là le principal, je serais plus pour supprimer tout à fait l’épisode du temple! (va-t-elle me crier dessus? )
Pour trois raisons : il est à la fois long, ne constitue pas un élément vraiment essentiel du récit, et surtout risque d’être un peu en décalage avec la notion de religion qu’a Tolkien concernant la pratique religieuse. A savoir qu’il n’y a en TdM aucun temple, aucune église, aucun prêtre, aucun rituel religieux. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Faudrait que je cherche…
Ce qui ne veut pas dire qu’il faut pas tout supprimer. La discussion avec Erestor est essentielle, et l’épisode du marché est à la fois bien rédigé et nous permet d’en savoir un peu plus concernant Elrond. A toi d’adapter.
Voilà, la suite pour la prochaine fois.
Sinon, une dernière chose : je vais nécessairement te donner des conseils de scénario pour les chapitres suivants, mais il faut que tu saches que je ne suis pas un littéraire. Quand je construis un scénario, je m’inspire du procédé filmique. C’est-à-dire que je n’insère que les épisodes principaux, voire symboliques, et que je coupe les scènes qui cassent inutilement le rythme de l’histoire. A l’inverse, d’autres pensent que le roman est justement là pour tout raconter. Peut-être, mais je trouve ça ennuyeux si l’auteur manque de style ou de créativité dans ces passages qui figureraient au chapitre des « scènes coupées » dans un film.
Maintenant, j’aimerais savoir quel est ton parti, que je puisse m’y adapter.
(En même temps, j’ai remarqué que tu aimais souvent adopter un style un peu de chroniqueur à côtés des épisodes plus narratifs avec dialogue et tout. D’où une petite idée qui germe et dont je te ferais part pour le chapitre 3… Surprise, surprise! )