Emmenons-toi alors... Je suis contente d'avoir pu de mettre de belles images en tête! C'est pour moi la plus belle preuve de la qualité d'un texte...
Elrond laissa le Roi prendre un peu de repos dans sa chambre et descendit aux cuisines. L’immense pièce au haut plafond ressemblait à une fourmilière : des Elfes préparaient les plats, d’autres les apportaient dans la salle à manger… Le Semi-Elfe faillit heurter une servante affairée, chargée de beaux verres en cristal, et préféra longer les murs, ce qui était nettement moins dangereux.
Celebrían était penchée sur une grande marmite d’où s’échappait une odeur alléchante. Le Semi-Elfe ne put s'empêcher de sourire: malgré sa noblesse, la jeune femme insistait toujours pour participer à la vie quotidienne de la Cité, comme si elle avait contracté une dette en y habitant en invitée.
-Puis-je t’aider ? proposa Elrond.
-Pourrais-tu m’apporter du bois, s’il te plaît ? Le feu n’est pas assez fort pour réchauffer cette soupe.
-Mais il l’est déjà suffisamment pour te cuire, toi !
Celebrían sourit jusqu’aux oreilles, le visage rougi par la chaleur. Malgré cet inconfort, elle n’aurait donné sa place pour rien au monde ! En plus du fagot demandé, Elrond lui apporta des verres et une jarre d’eau fraîche, qui circulèrent parmi ceux qui s’occupaient du feu. Puis il fit d’innombrables allées et venues jusqu’à la salle à manger, apportant des assiettes, de grands chandeliers d’argent, et des bouquets délicatement parfumés.
La table fut finalement dressée : une cloche au son grave annonça le dîner en même temps que le coucher du soleil. La température se mit enfin à descendre ; il devenait plus facile de respirer et de se mouvoir.
Les Elfes et les Hommes entrèrent dans la salle à manger baignée d’une lumière d’or, et se disposèrent autour de la table. Comment décrire cette atmosphère paisible et bienheureuse, ces beaux visages illuminés par la joie, la table blanche chargée de mets délicieux, et où éclataient çà et là des fleurs colorées et odorantes, le reflet précieux des flammes sur les chandeliers ?
Gil-Galad fut mis à la place d’honneur, en bout de table, avec Elrond à sa droite et Isildur à sa gauche. Les autres se placèrent à leur guise, sans prendre en compte les rangs et lignées. Celeborn s’installa près du groupe de musiciens qui allait jouer pendant la veillée ; Galadriel préféra la discussion du jardinier qui s’occupait des plantes médicinales. Quant à Celebrían, elle s’assit à côté du potier, qui avait façonné tous les plats qui ornaient la table –elle souhaitait apprendre son art-.
Les nombreux enfants de la Cité mangeaient avec les adultes. Les yeux pétillants, grands ouverts devant la beauté de la table, ils s’installèrent entre leurs parents. Les chaises étaient couvertes de piles de coussins pour installer leurs occupants au niveau de la table.
Avant de s’asseoir, ils entonnèrent un chant de remerciement envers Yavanna, la remerciant pour tous ses dons :
Depuis les racines profondes
Jusques aux cimes les plus vertes
Par les collines éventées
Et les vallons frais et ombreux,
Gloire à toi, Reine de la Terre !
Nous, les enfants d’Illuvatar,
Nous qui partageons avec toi
Ce même père qui nous créa,
Nous te chantons dans les futaies
Parmi les arbustes en fleurs
Et dans ce lieu, où nous allons jouir
De tous les dons que tu nous fais
N’oubliant jamais que nos vies
S’attachent à ceux que ta main
Toucha, fit croître et donner fruit.
Elrond aimait beaucoup ce chant, même si la voix rauque des Hommes effaçait un peu sa pureté originelle. Sans l’aide et la protection de la Reine de la Terre, la Cité-Refuge n’aurait jamais existé…
Sur une note aigüe, le harpiste pinça la plus fine corde de son instrument, et la musique cessa. Il sembla pourtant qu’elle n’avait pas disparue tout à fait, flottant silencieusement dans l’air comme un parfum, emplissant les convives d’une reconnaissance et d’une joie si profondes qu’elles avoisinaient la douleur.
Elrond laissa le Roi prendre un peu de repos dans sa chambre et descendit aux cuisines. L’immense pièce au haut plafond ressemblait à une fourmilière : des Elfes préparaient les plats, d’autres les apportaient dans la salle à manger… Le Semi-Elfe faillit heurter une servante affairée, chargée de beaux verres en cristal, et préféra longer les murs, ce qui était nettement moins dangereux.
Celebrían était penchée sur une grande marmite d’où s’échappait une odeur alléchante. Le Semi-Elfe ne put s'empêcher de sourire: malgré sa noblesse, la jeune femme insistait toujours pour participer à la vie quotidienne de la Cité, comme si elle avait contracté une dette en y habitant en invitée.
-Puis-je t’aider ? proposa Elrond.
-Pourrais-tu m’apporter du bois, s’il te plaît ? Le feu n’est pas assez fort pour réchauffer cette soupe.
-Mais il l’est déjà suffisamment pour te cuire, toi !
Celebrían sourit jusqu’aux oreilles, le visage rougi par la chaleur. Malgré cet inconfort, elle n’aurait donné sa place pour rien au monde ! En plus du fagot demandé, Elrond lui apporta des verres et une jarre d’eau fraîche, qui circulèrent parmi ceux qui s’occupaient du feu. Puis il fit d’innombrables allées et venues jusqu’à la salle à manger, apportant des assiettes, de grands chandeliers d’argent, et des bouquets délicatement parfumés.
La table fut finalement dressée : une cloche au son grave annonça le dîner en même temps que le coucher du soleil. La température se mit enfin à descendre ; il devenait plus facile de respirer et de se mouvoir.
Les Elfes et les Hommes entrèrent dans la salle à manger baignée d’une lumière d’or, et se disposèrent autour de la table. Comment décrire cette atmosphère paisible et bienheureuse, ces beaux visages illuminés par la joie, la table blanche chargée de mets délicieux, et où éclataient çà et là des fleurs colorées et odorantes, le reflet précieux des flammes sur les chandeliers ?
Gil-Galad fut mis à la place d’honneur, en bout de table, avec Elrond à sa droite et Isildur à sa gauche. Les autres se placèrent à leur guise, sans prendre en compte les rangs et lignées. Celeborn s’installa près du groupe de musiciens qui allait jouer pendant la veillée ; Galadriel préféra la discussion du jardinier qui s’occupait des plantes médicinales. Quant à Celebrían, elle s’assit à côté du potier, qui avait façonné tous les plats qui ornaient la table –elle souhaitait apprendre son art-.
Les nombreux enfants de la Cité mangeaient avec les adultes. Les yeux pétillants, grands ouverts devant la beauté de la table, ils s’installèrent entre leurs parents. Les chaises étaient couvertes de piles de coussins pour installer leurs occupants au niveau de la table.
Avant de s’asseoir, ils entonnèrent un chant de remerciement envers Yavanna, la remerciant pour tous ses dons :
Depuis les racines profondes
Jusques aux cimes les plus vertes
Par les collines éventées
Et les vallons frais et ombreux,
Gloire à toi, Reine de la Terre !
Nous, les enfants d’Illuvatar,
Nous qui partageons avec toi
Ce même père qui nous créa,
Nous te chantons dans les futaies
Parmi les arbustes en fleurs
Et dans ce lieu, où nous allons jouir
De tous les dons que tu nous fais
N’oubliant jamais que nos vies
S’attachent à ceux que ta main
Toucha, fit croître et donner fruit.
Elrond aimait beaucoup ce chant, même si la voix rauque des Hommes effaçait un peu sa pureté originelle. Sans l’aide et la protection de la Reine de la Terre, la Cité-Refuge n’aurait jamais existé…
Sur une note aigüe, le harpiste pinça la plus fine corde de son instrument, et la musique cessa. Il sembla pourtant qu’elle n’avait pas disparue tout à fait, flottant silencieusement dans l’air comme un parfum, emplissant les convives d’une reconnaissance et d’une joie si profondes qu’elles avoisinaient la douleur.