13.03.2008, 16:29
Un grand merci pour cette réponse!
Je ne sais pas trop quoi dire au sujet des descriptions... Qu'aurais-tu mis pour Yavanna, toi?
Ensuite, je trouve le Silm bien plus concis que mon style! A mon avis, je m'étends un peu plus, même si ce n'est pas autant que dans ton exemple (super ton style!!). Je peux essayer de mieux faire, mais j'ai l'impression que le rythme serait moins dynamique. Après, chacun ses goûts...
Je fais un peu comme toi: j'ai un film et des images qui se succèdent, et tout le problème est de mettre des mots dessus. Ils viennent quelquefois d'un coup, c'est ça que j'appelle pompeusement "l'inspiration". Après, le génie... à chacun de juger (comment ai-je fait pour avoir une note potable au bac de philo??).
Voici deux chapitres beaucoup plus courts que les autres, qui achèvent le premier jour d'Imladris (ah ah ah, Imladris au Mordor! ). Bonne lecture!
Chapitre 6 : L’attente dans la tente
Le soleil se coucha, caché sous les épais nuages menaçants. Le vent redoubla de violence tandis que la neige se mettait à tomber en gros flocons tourbillonnants. On n’entendait au-dehors que le bruit feutré de la neige qui tombait ; quelquefois, un grand souffle naissait de nulle part, gagnait en puissance, puis venait s’abattre sur les tentes avec fureur. Il leur semblait que la montagne elle-même, après une grande inspiration, soufflait de toutes ses forces sur les fragiles abris, qui se mettaient à claquer comme des étendards. Dans la tente des officiers, une lampe posée au sol projetait les ombres des soldats sur les parois mouvantes. Tous étaient allongés sur leurs couchettes ; malgré leurs couvertures, le froid les tenaillait autant que la pensée des deux absents. Quelquefois, l’un d’eux se levait, pour tuer le temps, essayer de se réchauffer en bougeant, et secouer la neige qui alourdissait le toit de l’abri. Ils se posaient mille questions : que faisaient les Orques ? Sadorhen et Erestor avaient-ils été capturés par eux, ou avaient-ils péri dans la tempête ?
Lindir à l’ouïe fine fut le premier à sauter de son lit. Au-dehors, enfin ! des pas hésitants et irréguliers venaient de rompre le bruit monotone de la tempête.
Tandis que les autres sortaient avec peine de leur engourdissement anxieux, Elrond s’assit sur le rebord de son lit et s’empara de la lampe. Lindir entrouvrit un pan de la toile. Une bourrasque s’y engouffra, déposant des paquets de neige sur les lits, et faillit éteindre la flamme vacillante, mais les Elfes n’y prêtèrent aucune attention : ils s’avancèrent juste à temps pour recevoir dans leurs bras les deux formes titubantes et couvertes de neige.
Chapitre 7 : Retour des éclaireurs
Chancelants, transis de froid, les arrivants furent happés à l’intérieur de la tente et transportés par des bras robustes jusqu’à leurs couchettes. Leurs beaux visages étaient gris de fatigue, et dans leurs yeux se lisait la peur rétrospective de ceux qui ont échappé de justesse à un grave danger. Sadorhen avait le poignet droit serré dans un bandage taché de sang.
Elrond leur fit boire un cordial qui, après une bonne quinte de toux, colora leurs joues pâlies par le froid.
Après quelques minutes de repos, ils purent enfin répondre aux interrogations muettes de ceux qui les entouraient. Sadorhen fut le premier à rompre le silence :
-Les Orques ne se sont pas déplacés. En les épiant, nous avons pu entendre des conversations : ils pensent nous vaincre aisément dès le dégel, mais ils attendront d’ici-là.
-Cela nous laisse environ deux mois pour renforcer nos positions, répondit Elrond, agenouillé devant lui pour soigner sa blessure. Et cela laisse aussi deux mois à Gil-Galad pour arriver jusqu’ici.
Erestor but une longue gorgée de cordial et laissa sa chaleur se propager dans son corps, puis il ajouta :
-Ce ne sera pas aussi simple. Des loups sont descendus des plateaux du nord pour renforcer les rangs ennemis. Ignorant cela, nous nous sommes approchés trop près du camp, et ils nous ont repérés. Nous en avons tué quatre avant de nous éloigner ; mais ils nous suivaient de près, et l’un d’eux a réussi à mordre Sadorhen. Nous avons alors traversé une rivière gelée, et trois autres sont morts en voulant nous suivre, la glace trop fine se brisant sous leurs pas. Le reste a fait demi-tour en sentant la tempête arriver, et nous sommes rentrés ici en toute hâte.
-Mais cela n’a pas suffi, dit amicalement Limtal en leur apportant chacun une couverture supplémentaire.
Elrond acheva de panser la large entaille de l’Elfe. Elle avait peu saigné grâce au froid, mais était empoisonnée, comme le sont trop souvent les morsures de loup. Gil-Galad avait découvert quelle plante permettait de neutraliser l’effet du poison, et avait transmis ce précieux savoir à son héraut, qui emportait toujours avec lui quelques plantes séchées susceptibles de sauver la vie de nombreux soldats. Elrond ne craignait donc rien pour Sadorhen.
Ils se couchèrent encore un peu plus tard, car les deux éclaireurs avaient des renseignements à donner à leur chef sur le nombre, l’armement et le moral des troupes d’Orques. Ils étaient toujours beaucoup plus nombreux que leur propre armée, mais l’hiver les avaient affaiblis tout de même, et rendus maussades, si bien qu’ils étaient à la fois moins dangereux et plus irascibles. Erestor dut finir seul son rapport, car Sadorhen, qui n’arrêtait pas de bâiller, s’endormit brusquement contre son épaule. Limtal le réveilla à demi et le conduisit à son lit. Voyant que tous le regardaient d’un air envieux, Elrond ne fit pas durer la discussion. Quand il éteignit précautionneusement la lampe au milieu des Elfes endormis, le soleil commençait à faire pâlir le ciel à l’Est.
Je ne sais pas trop quoi dire au sujet des descriptions... Qu'aurais-tu mis pour Yavanna, toi?
Ensuite, je trouve le Silm bien plus concis que mon style! A mon avis, je m'étends un peu plus, même si ce n'est pas autant que dans ton exemple (super ton style!!). Je peux essayer de mieux faire, mais j'ai l'impression que le rythme serait moins dynamique. Après, chacun ses goûts...
Je fais un peu comme toi: j'ai un film et des images qui se succèdent, et tout le problème est de mettre des mots dessus. Ils viennent quelquefois d'un coup, c'est ça que j'appelle pompeusement "l'inspiration". Après, le génie... à chacun de juger (comment ai-je fait pour avoir une note potable au bac de philo??).
Voici deux chapitres beaucoup plus courts que les autres, qui achèvent le premier jour d'Imladris (ah ah ah, Imladris au Mordor! ). Bonne lecture!
Chapitre 6 : L’attente dans la tente
Le soleil se coucha, caché sous les épais nuages menaçants. Le vent redoubla de violence tandis que la neige se mettait à tomber en gros flocons tourbillonnants. On n’entendait au-dehors que le bruit feutré de la neige qui tombait ; quelquefois, un grand souffle naissait de nulle part, gagnait en puissance, puis venait s’abattre sur les tentes avec fureur. Il leur semblait que la montagne elle-même, après une grande inspiration, soufflait de toutes ses forces sur les fragiles abris, qui se mettaient à claquer comme des étendards. Dans la tente des officiers, une lampe posée au sol projetait les ombres des soldats sur les parois mouvantes. Tous étaient allongés sur leurs couchettes ; malgré leurs couvertures, le froid les tenaillait autant que la pensée des deux absents. Quelquefois, l’un d’eux se levait, pour tuer le temps, essayer de se réchauffer en bougeant, et secouer la neige qui alourdissait le toit de l’abri. Ils se posaient mille questions : que faisaient les Orques ? Sadorhen et Erestor avaient-ils été capturés par eux, ou avaient-ils péri dans la tempête ?
Lindir à l’ouïe fine fut le premier à sauter de son lit. Au-dehors, enfin ! des pas hésitants et irréguliers venaient de rompre le bruit monotone de la tempête.
Tandis que les autres sortaient avec peine de leur engourdissement anxieux, Elrond s’assit sur le rebord de son lit et s’empara de la lampe. Lindir entrouvrit un pan de la toile. Une bourrasque s’y engouffra, déposant des paquets de neige sur les lits, et faillit éteindre la flamme vacillante, mais les Elfes n’y prêtèrent aucune attention : ils s’avancèrent juste à temps pour recevoir dans leurs bras les deux formes titubantes et couvertes de neige.
Chapitre 7 : Retour des éclaireurs
Chancelants, transis de froid, les arrivants furent happés à l’intérieur de la tente et transportés par des bras robustes jusqu’à leurs couchettes. Leurs beaux visages étaient gris de fatigue, et dans leurs yeux se lisait la peur rétrospective de ceux qui ont échappé de justesse à un grave danger. Sadorhen avait le poignet droit serré dans un bandage taché de sang.
Elrond leur fit boire un cordial qui, après une bonne quinte de toux, colora leurs joues pâlies par le froid.
Après quelques minutes de repos, ils purent enfin répondre aux interrogations muettes de ceux qui les entouraient. Sadorhen fut le premier à rompre le silence :
-Les Orques ne se sont pas déplacés. En les épiant, nous avons pu entendre des conversations : ils pensent nous vaincre aisément dès le dégel, mais ils attendront d’ici-là.
-Cela nous laisse environ deux mois pour renforcer nos positions, répondit Elrond, agenouillé devant lui pour soigner sa blessure. Et cela laisse aussi deux mois à Gil-Galad pour arriver jusqu’ici.
Erestor but une longue gorgée de cordial et laissa sa chaleur se propager dans son corps, puis il ajouta :
-Ce ne sera pas aussi simple. Des loups sont descendus des plateaux du nord pour renforcer les rangs ennemis. Ignorant cela, nous nous sommes approchés trop près du camp, et ils nous ont repérés. Nous en avons tué quatre avant de nous éloigner ; mais ils nous suivaient de près, et l’un d’eux a réussi à mordre Sadorhen. Nous avons alors traversé une rivière gelée, et trois autres sont morts en voulant nous suivre, la glace trop fine se brisant sous leurs pas. Le reste a fait demi-tour en sentant la tempête arriver, et nous sommes rentrés ici en toute hâte.
-Mais cela n’a pas suffi, dit amicalement Limtal en leur apportant chacun une couverture supplémentaire.
Elrond acheva de panser la large entaille de l’Elfe. Elle avait peu saigné grâce au froid, mais était empoisonnée, comme le sont trop souvent les morsures de loup. Gil-Galad avait découvert quelle plante permettait de neutraliser l’effet du poison, et avait transmis ce précieux savoir à son héraut, qui emportait toujours avec lui quelques plantes séchées susceptibles de sauver la vie de nombreux soldats. Elrond ne craignait donc rien pour Sadorhen.
Ils se couchèrent encore un peu plus tard, car les deux éclaireurs avaient des renseignements à donner à leur chef sur le nombre, l’armement et le moral des troupes d’Orques. Ils étaient toujours beaucoup plus nombreux que leur propre armée, mais l’hiver les avaient affaiblis tout de même, et rendus maussades, si bien qu’ils étaient à la fois moins dangereux et plus irascibles. Erestor dut finir seul son rapport, car Sadorhen, qui n’arrêtait pas de bâiller, s’endormit brusquement contre son épaule. Limtal le réveilla à demi et le conduisit à son lit. Voyant que tous le regardaient d’un air envieux, Elrond ne fit pas durer la discussion. Quand il éteignit précautionneusement la lampe au milieu des Elfes endormis, le soleil commençait à faire pâlir le ciel à l’Est.