20.09.2007, 17:00
Thrain a écrit :il ne faut cependant pas confondre la complexité du sujet du texte avec la complexité de la langue elle-mêmeTout à fait. Ni confondre d'ailleurs simplification de la langue et simplification (voire déformation) du sujet.
Thrain a écrit :l'idéal étant de rendre compte de la technicité de l’idée en traduisant de manière fluide et fidèle. Et faire ça, c’est très dur."fluide et fidèle" en effet. Et je vois donc revenir la discution des traduction des Vinyar Tengwar dont nous avions précédemment parlé sur un autre fuseau.
Mais les termes employés sont tellement subjectifs que, je pense, un exemple concret s'impose. Je prends donc l'article que nous avons traduit concurremment : The Way to « Revived » Elvish : A Cornish Model? d'Alexei Kondratiev (VT13).
Dans les premières lignes :
Alexei Kondratiev a écrit :and are therefore unwilling to consider any statement in Elvish that was not composed by Tolkien himself.
Thrain a écrit :Ce faisant, ils refusent de prendre en compte les commentaires sur l’elfique qui n’auraient pas été formulés par Tolkien lui-même.
Lomelinde a écrit :et qui refusent par conséquent de considérer toute formulation en elfique qui n’aurait pas été composée par Tolkien lui-même.
Outre le fait que tu scindes la phrase en deux entités distinctes (ce n'est qu'un détail), on passe de composed à formulés, de statement (singulier) à commentaires et de in Elvish à sur l'elfique.
En d'autres termes, dans ce passage, ta traduction signifie que les "fanatiques" des langues de Tolkien refusent les commentaires sur les langues elfiques qui ne sont pas de Tolkien lui-même, alors que c'est totalement faux, cf. Elfling et ses discussions (parfois animées j'en conviens).
Le sens est ici dénaturé puisque l'on passe de la notion de "quelque chose écrit en elfique" à "des choses dites sur l'elfique".
Suivant :
Alexei Kondratiev a écrit :anyone attempting to speak Elvish will soon encounter the necessity of extrapolating, guessing and, in the end, inventing material not found in the written sources.
Thrain a écrit :celui qui essaye de les parler éprouve très vite le besoin d’extrapoler, de deviner, et, finalement, d’inventer ce qui n’est écrit nulle part.
Lomelinde a écrit :quiconque tentant de parler elfique sera rapidement confronté à la nécessité d’extrapoler, conjecturer et, finalement, inventer du matériel absent des sources écrites.Il me semble qu'il y a une différence notable entre "éprouve très vite le besoin" et "sera confronté". Dans le premier cas il y a une envie/un besoin, dans l'autre c'est une fatalité qui n'a rien à voir avec la personne qui décide d'utiliser les langues elfiques.
Lorsque l'on veut utiliser les langues elfiques, il arrive un moment où l'on se rend compte qu'il faut extrapoler ou laisser tomber. Tous ceux qui veulent parler elfique "n'éprouvent" pas le besoin d'extrapoler, certains peuvent s'arrêter là...
Ce ne sont pas les mots de l'auteur, mais les tiens. D'autre part, on voit le terme written sources passer à la trappe sans raisons. Pourquoi ne pas avoir traduit d’inventer ce qu'il ne trouve pas dans les sources écrites.
Encore un autre :
Alexei Kondratiev a écrit :There's also the fact that Tolkien's conception of the Elvish languages evolved over time, so that material drawn from early sources does not necessarily reflect the same structural and etymological premises as material in later sources.
Thrain a écrit :Par ailleurs, Tolkien a révisé ses points de vue sur l’elfique au fil du temps et a de fait rendu ses premières théories plus ou moins caduques vis-à-vis des plus récentes.
Lomelinde a écrit :Il y a également le fait que la conception de Tolkien des langues elfiques évolua dans le temps, ainsi le matériel tiré des anciennes sources ne reflète pas nécessairement les mêmes prémisses structurales et étymologiques que le matériel des sources plus tardives.Pourquoi faire disparaître les "structural and etymological premises" au profit d'un basique "premières théories". D'autant qu'ici les "premises" s'appliquent aussi bien aux plus anciennes qu'aux suivantes, donc pas seulement les premières prémisses.
Voilà ce que j'ai relevé(rapidement) dans le premier paragraphe de cette traduction.
Nous n'avons clairement pas la même conception de la traduction et visiblement ta manière de traduire a tendance à déformer l'intention de l'auteur (du moins pour ce que j'ai pu en juger sur le premier paragraphe de l'article cité ci-dessus).
Personnellement, je me refuse à "fluidifier" le style de l'auteur et si c'est lourd, je ne pense pas en être majoritairement responsable (mais on peut toujours faire des erreurs de traductions, j'en conviens). Sur la même lancée, je suis pour l'usage de termes un peu techniques (tel que dichotomie), afin de proposé au lecteur de (peut-être) enrichir encore un peu son vocabulaire, cela permet ainsi une certaines interaction lecteur/auteur que l'on perd à vouloir trop lisser.
Dans le domaine particulier des articles de VT, il est de toute façon impossible de "fluidifier" tous les termes de linguistiques, ce qui rend d'autant plus dure la lecture de ces articles, même en français.