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Quand la folie domine la passion
#6
Pour être précis, l'univers du Silmarillion n'existe que pour donner un prétexte à Tolkien pour utiliser ses langues. Il a d'ailleurs commencer à utiliser ses langues en écrivant son journal intime avec si je ne me trompe pas (enfin intime ça fait peut-être un peu trop famillier et pas assez sérieux Smile ).
C'est vraiment le monde qui est venu pour les langues.
Je te recommande la lecture de la biographie de Tolkien par Humphrey Carpenter, c'est très enrichissant Smile.
Mais il est vrai qu'on pourrait difficilement se douter que sa création ait germée dans son esprit ainsi, cependant il ne faut pas oublier qu'il était philologue.

Edit :
Chapitre II : 1892-1916 LES PREMIERES ANNEES
6 : Réunion
- on découvre le premier poème parlant d'Earendel, il date de 1914 environ -
A la fin de ces longues vacances, il alla passer quelques jours dans le Nottinghamshire, dans la ferme que sa tante Jane tenait avec les Brookes-Smith et son frère Hilary. A la ferme, il écrivit un poème qui commençait par ce vers du Crist de Cynewulf qui l'avait fasciné : Eala Earendel engla beohtast ! Comme titre : "The Voyage of Earendel the Evening Star (Le Voyage d'Earendel, l'Etoile du Soir)", et en voici le début :
Earendel s'élança de la coupe océane
Dans les ténèbres autour du milieu du monde ;
Des portes de la nuit comme un rai de lumière
Qui bondit hors du cercle crépusculaire,
Il lança son esquif comme un éclair d'argent
Depuis la rive au sable d'or mourant,
Le long du souffle ardent qui fait la mort du jour,
Il fuit la Terre Occidentale.

7 : La guerre
Bientôt, il se mit à penser que des poèmes sans lien, sans thème commun, cela ne lui convenait plus. Au début de 1915, il reprit son poème sur Earendel et en garda l'argument pour une histoire plus longue. Il avait montré le poème originale à G.B. Smith qui lui avait dit aimer ces vers mais ne pas comprendre de quoi il s'agissait. Tolkien lui avait répondu : " Je ne sais pas. Je vais tâcher de trouver." Pas d'inventer : tâcher de trouver. Il ne se considérait pas comme celui qui invente une histoire mais comme celui qui découvre une légende. Et cela tenait en fait à ses langages inventés.
Il travaillait depuis quelque temps à son langage influencé par le finnois, et, en 1915, il l'avait amené à une certaine complexité. IL trouvait que c'était "un passe-temps de dingue" et n'espérait pas y intéresser quiconque. Mais paroifs il écrivait des poèmes dans cette langue, et plus il y a travaillait plus il sentait qu'il lui fallait une "histoire" pour lui servir de base. En d'autres termes, il n'y a pas de langage sans un peuple pour le parler. Il mettait ce langage au point, maintenant il lui fallait trouver les gens dont ce serait la langue.
Quand il en parlait à Edith, il appelait cela "mon absurde langage de conte de fées". Voici quelques vers d'un poème écrit dans cette langue daté "novembre 1915, mars 1916". Il n'en reste aucune traduction, bien que les mots Lasselanta ("feuille-chute", d'où automne) et Eldamar (la "patrie des Elfes" à l'Ouest) dussent être repris par Tolkien dans des contextes différents :
Ai lintulinda Lasselanta
Pilingeve suyer nalla ganta
Kuluwi ya karnevalinar
V'ematte singi Eldamar.
En 1915, tout devint plus clair dans son esprit. Ce langage, décida-t-il, serait celui que parleraient les fées ou les elfes que rencontrerait Earendel pendant son étrange voyage. Il se mit à composer un "Lai d'Earendel" qui décrivait les voyages du marin autour du monde, avant que son navire ne fût changé en étoile. Le lai devait se composer de plusieurs poèmes dont les premiers, "The Shores of Faery", parlent du mystérieux pays de Valinor où poussent les Deux Arbres (un qui porte des pommes d'or et l'autre des pommes d'argent), et où arrive Earendel.

Chapitre III : 1917-1925 LA NAISSANCE D'UNE MYTHOLOGIE
1 : Le Livre des Contes Perdus.
L'idée était d'abord venue de son plaisir a inventé des langages. Puis il avait découvert que pour ammener ses inventions à une certaine complexité, il devait inventer pour ses langages une "histoire" où ils pourraient être développés. Déjà dans les premiers poèmes d'Earendel, il avait esquissé quelque chose de cette histoire
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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