07.11.2006, 00:25
Une tentative de compte-rendu...
Le train s’ébranle doucement dans le pâle matin brumeux de cette saison informe qu’incarne docilement le rythme lent de l’automne. La marche rapide de l’engin, lancé à pleine vitesse à travers les steppes désertées de la banlieue lyonnaise, tranche de sa ligne sombre un paysage aride où, de loin en loin, éclot un bouquet de lampadaires blafards. Destination : Saint-Etienne. Bien vite, les carcasses calcinées d’automobiles volées dans les faubourgs désolés de quelque ville lointaine et improbable cèdent le pas à la douce ordonnance de la vie citadine stéphanoise. La civilisation reprend ses droits. Et mon cœur de Tolkiendil bat plus fort.
Midi et demi sonne au clocher lointain de Saint-Marcellin-des-Eaux-et-Forêts où la tradition exige que l’on cherche midi à quatorze heure. Le train souffle, cahote, peine et se recroqueville finalement dans un silence de mort. Le fond de l’air est frais. Je sors alors dans le pâle matin brumeux de ce début d’après-midi pour apercevoir, l’âme soudain transpercée d’un rayon de joie intense, le visage de Dame Lòrien se dessinant gracieusement dans le flou artistique que veut bien se laisser aller à faire paraître le décor autrement ciselé dans le bronze éternel de la gare en tant qu’abstraction (voire les brillantes études de Sir William Copernhill à ce propos).
Très vite, tout s’enchaîne. Tuor, spationaute, aventurier interstellaire, illustrateur de génie et tolkiendil le reste du temps, est là. Turb, chargé des ans du site, une grande carrière de comme tout le monde s’ouvrant devant lui, est là. Falassar, souriant et plein de verve, est là. Lòrien, notre bijouterie préférée, est là mais si vous suiviez vous vous en seriez aperçus un peu plus haut. Enfin, Thibault et Aravanessë, drôlement moins féminin que d’aucuns pensaient, et drôlement moins bleu que d’autres imaginaient, arrivent.
Les paroles se bousculent, les nouvelles se pressent, les saluts s’entrechoquent, les mauvais jeux de mots se terrent, les rires redoublent, les voix s’entremêlent, la bonne ambiance s’installe et l’ennui fout le camp. En un rien de temps, chacun jurerait avoir toujours côtoyé son voisin… mais toujours, ce n’est pas encore assez.
Arrivés chez Lòrien, dans un intérieur vaste et plaisant où elle nous accorde l’insigne honneur de nous accueillir, les conversations roulent au fil des apéritifs, tandis que nos vies se déroulent lentement. Les sujets sont oscillants, Tolkien parvient tout de même à s’imposer quelque temps, à grand renforts d’ouvrages merveilleux que recèle la riche bibliothèque de notre hôte, dans lesquels je me fais une grande joie de retrouver des traces d’infanterie rohirrim développée au Ouestfold. Aux questions qui surviennent à chaque relecture, Camping-caravanessë ne faillit pas à sa réputation en répondant ma foi bien souvent correctement, mais nous butons tous en fin de compte sur la mention de Féroas Ourouks (CLI3). Cependant, Tolkien est bien vite concurrencé, tantôt par d’autres auteurs, parmi lesquels Hobb, d’Ormesson, Pierre Benoit et NIV (grâces lui soient rendues), tantôt par de l’Histoire grâce au vénérable Gibbon, tantôt par des BD humoristiques mises à notre disposition. Il est plusieurs fois question d’aller jeter un œil à la ville de Saint-Etienne. En définitive, nous eûmes à peine le temps d’esquisser nos causeries.
Les repas offerts par Lòrien furent délicieux, le couchage tout ce qu’il y a de plus honnête, et la qualité de l’hôte sans égal. C’est donc d’un cœur lourd que tous nous avons finalement repris la route de nos régions respectives au cours d’un trop hâtif dimanche, où entraînés par le flot de nos propos je faillis manquer mon train, l’attrapant à quelques secondes près (ce qui m’arriva encore deux fois par la suite des vacances d’ailleurs, je suis l’objet d’une certaine malédiction de l’abbé Rézina, mais j’en causerai une prochaine fois).
J’ai sans doute tu beaucoup de détails dans ce mince compte-rendu, mais je suis sûr que l’on daignera rectifier ces erreurs sans me condamner par avance. En conclusion, je ne dirai qu’une chose : Tolkiendil abrite trop de personnes formidables pour se contenter d’aussi rares réunions (dis-je en m’étant toujours arrangé (non pas exprès je vous jure ^^) pour louper toutes celles qui ont lieu près de chez moi).
Bien à vous,
Divitiac
Le train s’ébranle doucement dans le pâle matin brumeux de cette saison informe qu’incarne docilement le rythme lent de l’automne. La marche rapide de l’engin, lancé à pleine vitesse à travers les steppes désertées de la banlieue lyonnaise, tranche de sa ligne sombre un paysage aride où, de loin en loin, éclot un bouquet de lampadaires blafards. Destination : Saint-Etienne. Bien vite, les carcasses calcinées d’automobiles volées dans les faubourgs désolés de quelque ville lointaine et improbable cèdent le pas à la douce ordonnance de la vie citadine stéphanoise. La civilisation reprend ses droits. Et mon cœur de Tolkiendil bat plus fort.
Midi et demi sonne au clocher lointain de Saint-Marcellin-des-Eaux-et-Forêts où la tradition exige que l’on cherche midi à quatorze heure. Le train souffle, cahote, peine et se recroqueville finalement dans un silence de mort. Le fond de l’air est frais. Je sors alors dans le pâle matin brumeux de ce début d’après-midi pour apercevoir, l’âme soudain transpercée d’un rayon de joie intense, le visage de Dame Lòrien se dessinant gracieusement dans le flou artistique que veut bien se laisser aller à faire paraître le décor autrement ciselé dans le bronze éternel de la gare en tant qu’abstraction (voire les brillantes études de Sir William Copernhill à ce propos).
Très vite, tout s’enchaîne. Tuor, spationaute, aventurier interstellaire, illustrateur de génie et tolkiendil le reste du temps, est là. Turb, chargé des ans du site, une grande carrière de comme tout le monde s’ouvrant devant lui, est là. Falassar, souriant et plein de verve, est là. Lòrien, notre bijouterie préférée, est là mais si vous suiviez vous vous en seriez aperçus un peu plus haut. Enfin, Thibault et Aravanessë, drôlement moins féminin que d’aucuns pensaient, et drôlement moins bleu que d’autres imaginaient, arrivent.
Les paroles se bousculent, les nouvelles se pressent, les saluts s’entrechoquent, les mauvais jeux de mots se terrent, les rires redoublent, les voix s’entremêlent, la bonne ambiance s’installe et l’ennui fout le camp. En un rien de temps, chacun jurerait avoir toujours côtoyé son voisin… mais toujours, ce n’est pas encore assez.
Arrivés chez Lòrien, dans un intérieur vaste et plaisant où elle nous accorde l’insigne honneur de nous accueillir, les conversations roulent au fil des apéritifs, tandis que nos vies se déroulent lentement. Les sujets sont oscillants, Tolkien parvient tout de même à s’imposer quelque temps, à grand renforts d’ouvrages merveilleux que recèle la riche bibliothèque de notre hôte, dans lesquels je me fais une grande joie de retrouver des traces d’infanterie rohirrim développée au Ouestfold. Aux questions qui surviennent à chaque relecture, Camping-caravanessë ne faillit pas à sa réputation en répondant ma foi bien souvent correctement, mais nous butons tous en fin de compte sur la mention de Féroas Ourouks (CLI3). Cependant, Tolkien est bien vite concurrencé, tantôt par d’autres auteurs, parmi lesquels Hobb, d’Ormesson, Pierre Benoit et NIV (grâces lui soient rendues), tantôt par de l’Histoire grâce au vénérable Gibbon, tantôt par des BD humoristiques mises à notre disposition. Il est plusieurs fois question d’aller jeter un œil à la ville de Saint-Etienne. En définitive, nous eûmes à peine le temps d’esquisser nos causeries.
Les repas offerts par Lòrien furent délicieux, le couchage tout ce qu’il y a de plus honnête, et la qualité de l’hôte sans égal. C’est donc d’un cœur lourd que tous nous avons finalement repris la route de nos régions respectives au cours d’un trop hâtif dimanche, où entraînés par le flot de nos propos je faillis manquer mon train, l’attrapant à quelques secondes près (ce qui m’arriva encore deux fois par la suite des vacances d’ailleurs, je suis l’objet d’une certaine malédiction de l’abbé Rézina, mais j’en causerai une prochaine fois).
J’ai sans doute tu beaucoup de détails dans ce mince compte-rendu, mais je suis sûr que l’on daignera rectifier ces erreurs sans me condamner par avance. En conclusion, je ne dirai qu’une chose : Tolkiendil abrite trop de personnes formidables pour se contenter d’aussi rares réunions (dis-je en m’étant toujours arrangé (non pas exprès je vous jure ^^) pour louper toutes celles qui ont lieu près de chez moi).
Bien à vous,
Divitiac