08.11.2004, 13:08
Il n'y a, à ma connaissance, aucun élément permettant d'affirmer, comme le dit Kheldarin, que le nandorin est une langue disparue et qu'elle n'a aucun rapport avec la langue parlée par les Elfes Sylvains de la Forêt Noire ou de la Lórien.
Ainsi, menés par Denethor, certains des Nandor entrèrent en Beleriand et s'installèrent en Ossiriand, région qu'ils renommèrent Lindon, et ils en vinrent à être appelés les Elfes Verts (sindarin Laegil, Laegelrim) par les Sindar.
Selon Unfinished Tales (Contes et Légendes Inachevés), certains des Sindar qui vinrent au royaume de Thranduil, échappant à la destruction de Doriath, adoptèrent la langue nandorine et prirent des noms de forme et de style sylvains, tout comme les Noldor avaient adapté leurs noms quenya en sindarin quelques siècles plus tôt. Ces Sindar « voulaient, en vérité, se faire gens de la forêt, et retrouver la simplicité de vie qui avait été celle des Elfes avant qu'elle ne fût troublée par l'invitation des Valar. » (UT:259, CLI2:142).
Or, Thranduil, bien que d'origine sindarine, vivait en Lindon au début du 2e Age (Lindon qui est ce qui reste de l'Ossiriand après la destruction de Beleriand). Les habitants de Lindon était logiquement les descendants des Nandor d'ossiriand. Il me semble donc assez clair que les Elfes Sylvains de la Forêt Noire et de Lórien sont les descendants des Nandor établis en Ossiriand au 1er Age : il s'agit du même peuple et il semble logique, dans ces conditions, de considérer qu'ils parlaient la même langue (nommée nandorin ou ossiriandeb dans les Etymologies), ou peut-être une forme influencée par le sindarin.
« Vers la fin du Troisième Age, on avait probablement cessé de parler les langues sylvaines dans les deux régions qui avaient eu de l'importance à l'époque de la Guerre de l'Anneau : la Lórien et le royaume de Thranduil au npord de la forêt de Mirkwood. Et dans les chroniques ne survécurent que quelques mots et quelques noms de lieux et de personnes » (UT:257, CLI2:139). Nimrodel aurait exclusivement parlé la langue sylvaine même lorsque cette langue eut cessée d'être usitée parmi les gens de la Lórien ; voir UT:241 (CLI2:115). UT:252-253 (CLI2:130-131) suggère que le mot Lórien lui-même puisse être une altération du Nandorin Lórinand, « Val d'Or (lumière dorée) », ou même de la forme plus ancienne Lindórinand « Val du Pays des Chanteurs (= Lindar, Teleri) ». D'après une note de l'Appendice F, non seulement Lórien, mais aussi les noms Caras Galadhon, Amroth et Nimrodel « sont probablement d'origine sylvaine, adaptés en sindarin ».
(tiré de l'article sur le nandorin d'Ardalambion.fr)
Ainsi, si le statut de la langue sylvaine au 3e Age est incertain, il me semble assez probable, à la vue de ces éléments, d'envisager que celle-ci était d'ascendance nadorine.
Au passage, le nom Legolas est apparemment issue d'une forme sindarine, Laegolas, influencée par la forme sylvaine Lêgolast : ce n'est donc à proprement parler ni du pur sindarin, ni du pur sylvain. Ce qui semble logique pour un Elfe Sylvain originaire d'une lignée royale sindarine.
Enfin, pour ce qui est du statut de HoME par rapport aux Contes et légendes Inachevés, les deux peuvent être considérés comme des "brouillons" puisque aucun n'ont été expressément révisés en vue d'une réelle publication. Seuls les écrits publiés du vivant de Tolkien ont une totale autorité (que ce soit au niveau du légendaire ou au niveau linguistique). A ceci ont peut sans doute ajouter les lettres de Tolkien.
Mais c'est là le lot de tous ceux qui étudient l'oeuvre de Tolkien : rassembler les pièces du puzzle, comparant les différents éléments et accordant plus de crédit aux sources selon leur ancienneté. Mais même les écrits les plus anciens recèlent une part de vérité, et il semble que Tolkien n'a jamais eut réellement l'intention d'unifier tous ses écrits afin de livrer une version "définitive" du Silmarillion. La tâche était sans doute trop longue et fastidieuse, et en tant que philologue il était bien au courant des différentes versions de nombreux manuscrits médiévaux et antiques qui diffèrent et se contredise parfois. C'est donc à nous d'entrer dans le jeu et de considérer les versions différentes comme autant de variantes d'auteurs ou de scribes différents, certaines plus proches de LA vérité, d'autres très déformées et éloignées.
Sébastien
Ainsi, menés par Denethor, certains des Nandor entrèrent en Beleriand et s'installèrent en Ossiriand, région qu'ils renommèrent Lindon, et ils en vinrent à être appelés les Elfes Verts (sindarin Laegil, Laegelrim) par les Sindar.
Selon Unfinished Tales (Contes et Légendes Inachevés), certains des Sindar qui vinrent au royaume de Thranduil, échappant à la destruction de Doriath, adoptèrent la langue nandorine et prirent des noms de forme et de style sylvains, tout comme les Noldor avaient adapté leurs noms quenya en sindarin quelques siècles plus tôt. Ces Sindar « voulaient, en vérité, se faire gens de la forêt, et retrouver la simplicité de vie qui avait été celle des Elfes avant qu'elle ne fût troublée par l'invitation des Valar. » (UT:259, CLI2:142).
Or, Thranduil, bien que d'origine sindarine, vivait en Lindon au début du 2e Age (Lindon qui est ce qui reste de l'Ossiriand après la destruction de Beleriand). Les habitants de Lindon était logiquement les descendants des Nandor d'ossiriand. Il me semble donc assez clair que les Elfes Sylvains de la Forêt Noire et de Lórien sont les descendants des Nandor établis en Ossiriand au 1er Age : il s'agit du même peuple et il semble logique, dans ces conditions, de considérer qu'ils parlaient la même langue (nommée nandorin ou ossiriandeb dans les Etymologies), ou peut-être une forme influencée par le sindarin.
« Vers la fin du Troisième Age, on avait probablement cessé de parler les langues sylvaines dans les deux régions qui avaient eu de l'importance à l'époque de la Guerre de l'Anneau : la Lórien et le royaume de Thranduil au npord de la forêt de Mirkwood. Et dans les chroniques ne survécurent que quelques mots et quelques noms de lieux et de personnes » (UT:257, CLI2:139). Nimrodel aurait exclusivement parlé la langue sylvaine même lorsque cette langue eut cessée d'être usitée parmi les gens de la Lórien ; voir UT:241 (CLI2:115). UT:252-253 (CLI2:130-131) suggère que le mot Lórien lui-même puisse être une altération du Nandorin Lórinand, « Val d'Or (lumière dorée) », ou même de la forme plus ancienne Lindórinand « Val du Pays des Chanteurs (= Lindar, Teleri) ». D'après une note de l'Appendice F, non seulement Lórien, mais aussi les noms Caras Galadhon, Amroth et Nimrodel « sont probablement d'origine sylvaine, adaptés en sindarin ».
(tiré de l'article sur le nandorin d'Ardalambion.fr)
Ainsi, si le statut de la langue sylvaine au 3e Age est incertain, il me semble assez probable, à la vue de ces éléments, d'envisager que celle-ci était d'ascendance nadorine.
Au passage, le nom Legolas est apparemment issue d'une forme sindarine, Laegolas, influencée par la forme sylvaine Lêgolast : ce n'est donc à proprement parler ni du pur sindarin, ni du pur sylvain. Ce qui semble logique pour un Elfe Sylvain originaire d'une lignée royale sindarine.
Enfin, pour ce qui est du statut de HoME par rapport aux Contes et légendes Inachevés, les deux peuvent être considérés comme des "brouillons" puisque aucun n'ont été expressément révisés en vue d'une réelle publication. Seuls les écrits publiés du vivant de Tolkien ont une totale autorité (que ce soit au niveau du légendaire ou au niveau linguistique). A ceci ont peut sans doute ajouter les lettres de Tolkien.
Mais c'est là le lot de tous ceux qui étudient l'oeuvre de Tolkien : rassembler les pièces du puzzle, comparant les différents éléments et accordant plus de crédit aux sources selon leur ancienneté. Mais même les écrits les plus anciens recèlent une part de vérité, et il semble que Tolkien n'a jamais eut réellement l'intention d'unifier tous ses écrits afin de livrer une version "définitive" du Silmarillion. La tâche était sans doute trop longue et fastidieuse, et en tant que philologue il était bien au courant des différentes versions de nombreux manuscrits médiévaux et antiques qui diffèrent et se contredise parfois. C'est donc à nous d'entrer dans le jeu et de considérer les versions différentes comme autant de variantes d'auteurs ou de scribes différents, certaines plus proches de LA vérité, d'autres très déformées et éloignées.
Sébastien