07.11.2004, 19:23
En ce qui concerne la graphie Lhûn sur la carte du Seigneur des Anneaux, nous sommes face à un cas problématique.
Lhûn semble effectivement dater du stade où la langue qui allait devenir le sindarin était encore envisagé comme étant en fait le "noldorin" (comme c'est le cas dans les Etymologies). Le problème de LH vs. L est abordé dans l'article LH et RH, sur Ardalambion.fr.
Pour résumer, au stade du "noldorin" des Etymologies, les racines en L- évoluaient lh- en "noldorin". On a donc la racine LUG2- qui produit la forme primitive *lugni qui elle-même aboutit au noldorin lhûn.
Mais Tolkien changea d'idée et, selon les Appendices du SdA, LH- en sindarin (qui est un L non voisé) "est généralement dérivé d'un sl- initial" (et c'est également le cas en quenya).
Donc, on pourrait à priori se dire que le sindarin Lhûn proviendrait en fait d'une racine *SLUG (non attestée).
Le problème est que nous avons des noms comme Ered Luin « Montagnes Bleues » et Lhûn qui cohabitent dans le SdA (Namárie donne le quenya luine pour « bleu », au pl. luini dans la chanson). Enfin, le Silmarillion semble préciser que le sindarin pour « bleu » est bel et bien luin.
La solution serait peut-être d'envisager que Lhûn et luin ne sont pas apparenté et dérivent de racines différentes, *SLUG et LUG2-, respectivement. Ce qui impliquerait que le sens de Lhûn soit inconnu pour l'instant. Ainsi, si l'on peut considérer Lhûn comme un archaïsme, c'est uniquement d'un point de vue externe puisqu'au niveau interne ils ne peuvent, à priori, avoir une origine commune (à moins d'envisager un usage dialectal).
Enfin, pour ce qui est de l'accord des adjectifs en elfique, ils ne s'accordent qu'en nombre, en quenya comme en sindarin.
Sébastien
Lhûn semble effectivement dater du stade où la langue qui allait devenir le sindarin était encore envisagé comme étant en fait le "noldorin" (comme c'est le cas dans les Etymologies). Le problème de LH vs. L est abordé dans l'article LH et RH, sur Ardalambion.fr.
Pour résumer, au stade du "noldorin" des Etymologies, les racines en L- évoluaient lh- en "noldorin". On a donc la racine LUG2- qui produit la forme primitive *lugni qui elle-même aboutit au noldorin lhûn.
Mais Tolkien changea d'idée et, selon les Appendices du SdA, LH- en sindarin (qui est un L non voisé) "est généralement dérivé d'un sl- initial" (et c'est également le cas en quenya).
Donc, on pourrait à priori se dire que le sindarin Lhûn proviendrait en fait d'une racine *SLUG (non attestée).
Le problème est que nous avons des noms comme Ered Luin « Montagnes Bleues » et Lhûn qui cohabitent dans le SdA (Namárie donne le quenya luine pour « bleu », au pl. luini dans la chanson). Enfin, le Silmarillion semble préciser que le sindarin pour « bleu » est bel et bien luin.
La solution serait peut-être d'envisager que Lhûn et luin ne sont pas apparenté et dérivent de racines différentes, *SLUG et LUG2-, respectivement. Ce qui impliquerait que le sens de Lhûn soit inconnu pour l'instant. Ainsi, si l'on peut considérer Lhûn comme un archaïsme, c'est uniquement d'un point de vue externe puisqu'au niveau interne ils ne peuvent, à priori, avoir une origine commune (à moins d'envisager un usage dialectal).
Enfin, pour ce qui est de l'accord des adjectifs en elfique, ils ne s'accordent qu'en nombre, en quenya comme en sindarin.
Sébastien