02.09.2004, 18:49
Plongé dans son ombre froide tant elle était épaisse, Eldarion mesurait du regard la créature. Cétait un énorme loup dont les onze gueules abritaient chacune un brasier ardent. Son pelage, long et lisse, constellé de perles dune sueur à lodeur âcre et fauve, irradiait sa propre lueur. Ses vingt-deux yeux parcouraient létendue rocheuse qui formait le sol de la caverne en tout sens et repéraient le plus infime mouvement. Mais Eldarion était immobile, indécelable pour le monstre.
Pourtant ce dernier avait senti une odeur étrange, des effluves inhabituels remontaient jusquà ses nombreuses narines. Lhomme. Cétait un homme. Il sétait écoulé près de deux siècles depuis la dernière fois quil avait rongé des os humains. Il sétait agi dun vagabond, dun errant qui avait cru sauvegarder ses jours en se réfugiant dans cette grotte quil ignorait être lAntre des Orgueilleux.
Mais lodeur différait. Ses onze crânes et le calme de sa vie conféraient à la créature une mémoire prodigieuse. Lhomme dil y a deux siècles avait des relents de peur, suait abondamment et était parcouru de frissons dhorreur et de gestes nerveux, peu avant son trépas. Cétait un homme facile à chasser, une proie toute désignée. Mais celui dà présent
Lhomme dà présent ne bougeait pas. Il ne suait pas, il ne tremblait pas. Il était immobile et serein. Lhomme dà présent savait quil allait le tuer.
Le tuer ? Etait-il mortel ? Limmense loup avait vu passer tant et tant de temps, il avait ressenti dans les plis de la terre tant de changement à sa surface quil sétait senti lié au monde, lié à sa course. La mort, cétait len dissocier. Le pouvait-on ? Il naurait pas douter que non, peu auparavant. Mais si lhomme dà présent navait pas peur, cest quil allait le tuer, cest quil pouvait le tuer. Il allait mourir, et cette pensée laffola. Ses yeux, dans lesquels était passé un noir nuage dinquiétude, tournèrent sur eux-mêmes, parcoururent en tout sens létendue rocheuse calme et silencieuse.
Divitiac
Pourtant ce dernier avait senti une odeur étrange, des effluves inhabituels remontaient jusquà ses nombreuses narines. Lhomme. Cétait un homme. Il sétait écoulé près de deux siècles depuis la dernière fois quil avait rongé des os humains. Il sétait agi dun vagabond, dun errant qui avait cru sauvegarder ses jours en se réfugiant dans cette grotte quil ignorait être lAntre des Orgueilleux.
Mais lodeur différait. Ses onze crânes et le calme de sa vie conféraient à la créature une mémoire prodigieuse. Lhomme dil y a deux siècles avait des relents de peur, suait abondamment et était parcouru de frissons dhorreur et de gestes nerveux, peu avant son trépas. Cétait un homme facile à chasser, une proie toute désignée. Mais celui dà présent
Lhomme dà présent ne bougeait pas. Il ne suait pas, il ne tremblait pas. Il était immobile et serein. Lhomme dà présent savait quil allait le tuer.
Le tuer ? Etait-il mortel ? Limmense loup avait vu passer tant et tant de temps, il avait ressenti dans les plis de la terre tant de changement à sa surface quil sétait senti lié au monde, lié à sa course. La mort, cétait len dissocier. Le pouvait-on ? Il naurait pas douter que non, peu auparavant. Mais si lhomme dà présent navait pas peur, cest quil allait le tuer, cest quil pouvait le tuer. Il allait mourir, et cette pensée laffola. Ses yeux, dans lesquels était passé un noir nuage dinquiétude, tournèrent sur eux-mêmes, parcoururent en tout sens létendue rocheuse calme et silencieuse.
Divitiac