19.08.2004, 20:37
[Quoique le vent claque, quoique que la pluie coule, quoique la grêle frappe, quoique la foudre tombe, quoique la neige s'étale sous le lourd paillasson délabré qui fait face aux briques fendues par le froid et le gel, j'ai saisi mon stylet, j'ai ramassé mon parchemin, et j'ai rédigé (un peu). bref, en cent mots comme en un, voici la tant attendue (ou peut-être complétement oubliée, mais cela importe peu) Antre des Orgueilleux. Que le nivisme soit !]
LAntre des Orgueilleux
La plaine tremblotait sous les rayons hésitant dun soleil hivernal. Lair était froid, et lherbe encore humide de la nuit passée. Dans le ciel pâle luisait encore doucement la lune, et le calme respirait la nature. Au beau Gondor où la paix régnait, une ombre vient de passer. Et cette ombre maléfique, venue du tréfonds de lEst sanglant, cette ombre maudite est venue accompagnée de son cortège ténébreux de malheurs et de malédictions. Sous la forme dun homme, sous la forme dun roi, elle sétend et gagne peu à peu les abords de la grande cité dOsgiliath. Notre reine lavait prédit, et maintenant le mal que nous avions oublié nous offre en présent la mort et la peur. Heureux peuple du Gondor, heureux vraiment êtes-vous, hommes de peu damour. En cette heure redoutable, seule ose encore monter la garde notre douce reine, et la jeune Elenandun elle-même brandira le sceptre qui repoussera le Serviteur revenu.
La plaine frémissait sous la molle caresse du vent, et de mornes feuilles sarrachaient à la terre pour retomber lourdement au sol. Devant les portes closes de la Cité Royale, lombre relevée a clamé sa colère et sa déception, et elle a réclamé les honneurs que son apparence trompeuse méritait ; mais la sage reine eut le cur assez affermi pour résister à la tentation obscure de croire au retour de son cher frère mort au lointain, et laissa de marbre les lourds battants de la ville.
Toutefois le trop jeune Trencavel succomba à la ruse, et en sa qualité de premier héritier du royaume, il demanda à faire justice et honneurs aux visiteurs. Lémoi fut grand de par le palais, mais il fut finalement décidé de soumettre les trois prétendants à une épreuve qui déterminerait leur bravoure et la pureté de leur origine. Ils furent sitôt conviés à pénétrer lAntre des Orgueilleux.
Il est fort connu en Gondor que cette grotte abyssale qui souvre dans les montagnes au Nord a été placée là par quelque force maléfique au commencement des âges, et quelle sest faite la demeure de créatures dont le souvenir sest perdu au fil des siècles. Nul ny a jamais survécu, excepté dit la légende Anarion qui sy serait aventuré au commencement de son règne et en aurait conçu un tel effroi quil avait proclamé par édit que nul ne serait autorisé à y entrer qui ne se sentirait lâme et le sang des plus illustres Numenoréens.
Aussi Bergil fils de Beregond, Eldarion fils dAragorn et Faramir fils de Denethor sy aventurèrent au milieu dune population de noir vêtue et qui gardait un silence de deuil. LAntre était emplie dune obscurité profonde, primordiale ; Bergil le Jeune, Bergil le Dominateur, ordonna à sa monture de sengager dans létroite fissure ; mais elle refusa, toute tremblante, apeurée. Alors il y alla seul, droit et fier, drapé de dédain, et il disparut dans les profondeurs insondables de lAntre. Alors Eldarion le suivit, car il ne voulait être en reste en sa noble condition de Prince Régnant.
LAntre des Orgueilleux
La plaine tremblotait sous les rayons hésitant dun soleil hivernal. Lair était froid, et lherbe encore humide de la nuit passée. Dans le ciel pâle luisait encore doucement la lune, et le calme respirait la nature. Au beau Gondor où la paix régnait, une ombre vient de passer. Et cette ombre maléfique, venue du tréfonds de lEst sanglant, cette ombre maudite est venue accompagnée de son cortège ténébreux de malheurs et de malédictions. Sous la forme dun homme, sous la forme dun roi, elle sétend et gagne peu à peu les abords de la grande cité dOsgiliath. Notre reine lavait prédit, et maintenant le mal que nous avions oublié nous offre en présent la mort et la peur. Heureux peuple du Gondor, heureux vraiment êtes-vous, hommes de peu damour. En cette heure redoutable, seule ose encore monter la garde notre douce reine, et la jeune Elenandun elle-même brandira le sceptre qui repoussera le Serviteur revenu.
La plaine frémissait sous la molle caresse du vent, et de mornes feuilles sarrachaient à la terre pour retomber lourdement au sol. Devant les portes closes de la Cité Royale, lombre relevée a clamé sa colère et sa déception, et elle a réclamé les honneurs que son apparence trompeuse méritait ; mais la sage reine eut le cur assez affermi pour résister à la tentation obscure de croire au retour de son cher frère mort au lointain, et laissa de marbre les lourds battants de la ville.
Toutefois le trop jeune Trencavel succomba à la ruse, et en sa qualité de premier héritier du royaume, il demanda à faire justice et honneurs aux visiteurs. Lémoi fut grand de par le palais, mais il fut finalement décidé de soumettre les trois prétendants à une épreuve qui déterminerait leur bravoure et la pureté de leur origine. Ils furent sitôt conviés à pénétrer lAntre des Orgueilleux.
Il est fort connu en Gondor que cette grotte abyssale qui souvre dans les montagnes au Nord a été placée là par quelque force maléfique au commencement des âges, et quelle sest faite la demeure de créatures dont le souvenir sest perdu au fil des siècles. Nul ny a jamais survécu, excepté dit la légende Anarion qui sy serait aventuré au commencement de son règne et en aurait conçu un tel effroi quil avait proclamé par édit que nul ne serait autorisé à y entrer qui ne se sentirait lâme et le sang des plus illustres Numenoréens.
Aussi Bergil fils de Beregond, Eldarion fils dAragorn et Faramir fils de Denethor sy aventurèrent au milieu dune population de noir vêtue et qui gardait un silence de deuil. LAntre était emplie dune obscurité profonde, primordiale ; Bergil le Jeune, Bergil le Dominateur, ordonna à sa monture de sengager dans létroite fissure ; mais elle refusa, toute tremblante, apeurée. Alors il y alla seul, droit et fier, drapé de dédain, et il disparut dans les profondeurs insondables de lAntre. Alors Eldarion le suivit, car il ne voulait être en reste en sa noble condition de Prince Régnant.