18.04.2022, 00:37
(Modification du message : 18.04.2022, 12:03 par Corchalad.
Raison de la modification: faute d'orthographe
)
La beauté mathématique me paraît un élément auquel Tolkien a pu être sensible. Pour ce qui est d'Eru, eh bien les propriétés mathématiques ressortent du monde tel qu'Il l'a créé, alors 
L'intérêt linguistique de JRRT pour les systèmes numéraux non décimaux est en tout cas manifeste : cf. dans le SdA son usage de la "grosse" en son invention des mots eleventy-one "undécante-et-un / onzante-et-un" et tweens "années intermédiaires / vingtescence". Dans les Etymologies, donc dans les années 30, il existe une racine elfique spécifique RASAT pour "douze", sans lien particulier avec les autres nombres.
En anglais médiéval et en vieux norrois, les mots signifiant aujourd'hui "cent" (hundred, hundrað) signifiaient en fait "douze dizaines" soit 120 : on parle de "grande centaine", par opposition à notre "petite centaine" de dix dizaines, d'usage plus tardif en ces langues. On peut aussi déduire que c'était l'usage en gotique. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Long_hundred Il s'agit d'un mélange de bases 10 et 12 plutôt qu'un vrai système duodécimal, mais Tolkien y a certainement été sensible. C'est peut-être la source de l'idée que les elfes utilisaient à la fois les bases 10 et 12.
D'un point de vue narratif, c'est aussi une façon de caractériser son monde et ses elfes en les éloignant de notre usage ordinaire.
Plus prosaïquement, Tolkien avait une raison quotidienne de pratiquer des comptes sur plusieurs bases : l'argent ! Avant la décimalisation du système monétaire britannique en 1971, la livre sterling était composée de 20 shillings, chaque shilling comptant 12 pence (soit 240 pence dans une livre). Je n'irais pas jusqu'à dire que ce serait la source de l'emploi du système duodécimal par les elfes
Mais peut-être trouvait-t-il effectivement les comptes en base 12 plus simples ?

L'intérêt linguistique de JRRT pour les systèmes numéraux non décimaux est en tout cas manifeste : cf. dans le SdA son usage de la "grosse" en son invention des mots eleventy-one "undécante-et-un / onzante-et-un" et tweens "années intermédiaires / vingtescence". Dans les Etymologies, donc dans les années 30, il existe une racine elfique spécifique RASAT pour "douze", sans lien particulier avec les autres nombres.
En anglais médiéval et en vieux norrois, les mots signifiant aujourd'hui "cent" (hundred, hundrað) signifiaient en fait "douze dizaines" soit 120 : on parle de "grande centaine", par opposition à notre "petite centaine" de dix dizaines, d'usage plus tardif en ces langues. On peut aussi déduire que c'était l'usage en gotique. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Long_hundred Il s'agit d'un mélange de bases 10 et 12 plutôt qu'un vrai système duodécimal, mais Tolkien y a certainement été sensible. C'est peut-être la source de l'idée que les elfes utilisaient à la fois les bases 10 et 12.
D'un point de vue narratif, c'est aussi une façon de caractériser son monde et ses elfes en les éloignant de notre usage ordinaire.
Plus prosaïquement, Tolkien avait une raison quotidienne de pratiquer des comptes sur plusieurs bases : l'argent ! Avant la décimalisation du système monétaire britannique en 1971, la livre sterling était composée de 20 shillings, chaque shilling comptant 12 pence (soit 240 pence dans une livre). Je n'irais pas jusqu'à dire que ce serait la source de l'emploi du système duodécimal par les elfes

Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret