23.12.2021, 11:27
(Modification du message : 24.12.2021, 11:17 par Chiara Cadrich.)
C'est assez bien vu, Bladorthin ! Mais nous autres humains n'avons pas sur les épaules un fardeau aussi considérable que notre porteur de Narya...
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Souffrance. Sourde, lancinante et insupportable.
Egale à elle-même, l’aube monte pâle et désespérante, répétant sans fin douleur, remords et impuissance.
Sur les plaines du Rohan, chevauchent les neuf cavaliers. Et il n’y a rien que je puisse faire.
Maudissant mes erreurs, je gis, atterré et affamé, sur la pierre dure et froide.
Solennel et majestueux, Saroumane le Blanc se tient devant la sortie entrouverte. Le Seigneur de l’Isengard me présente un cordial et une miche de pain, d’un air magnanime.
Lorsque je m’en saisis, je vois que le pain, qui m’avait paru doré, grouille de vers se repaissant de mie noire, lardée de chair humaine.
Rejetant la collation corrompue, je porte aux lèvres le tonique.
Les Elfes l’ont lentement distillé, nul avilissement ne souille ce breuvage béni ! Les fragrances d’un lointain printemps fleurissent en ma mémoire. Des reflets de miel et d’eau claire font miroiter le temps d’avant la fêlure du monde. Un ordre de beauté qui parait encore à portée…
Je repousse à regret ces hallucinations trompeuses et me tourne vers mon bourreau.
Mais je suis seul sur la cime d’Orthanc.
La faim et le froid ne me quittent plus.
Néant.
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