14.11.2019, 15:54
Pour la question de la valeur du /g/ entre voyelles, l'article de Wikipédia dit en gros ce que je connais.. mais de manière globale seulement car la dépendance entre la valeur du /g/ et le caractère postérieur ou antérieur des voyelles avoisinantes n'est pas parfaite fait de changements dans le cours même de la période du vieil anglais dans la valeur des voyelles. Il y a des considérations compliquées de phonétiques historiques qu'il serait bien long d'exposer... et plus de cas douteux qu'on ne le pense, aussi. Il faut re Cela dit, après voyelle et devant /o/, j'opterais aussi pour la valeur [ɣ]... mais Léo Carruthers n'est pas d'accord pour les cas de Déagol et Sméagol, ce qui m'a à vrai dire surpris. Cela reste pour moir à vérifier dans des manuels spécialisés.
Le /y/ représentait bien le son [y] (u français) à l'origine, mais à partir de la fin du vieil anglais jusqu'au cours du moyen anglais, il a progressivement perdu son arrondissement pour se confondre avec les autres voyelles /i/ ou /e/, selon des modalités et des dates variables selon les dialectes. Éowyn se prononce a priori ['eːo.wyn], mais ['eːo.win] peut se concevoir aussi comme une forme avec évolution précoce du /y/ vers /i/.
La règle de sonorisation du f, þ / ð et s en [v], [ð] et [z] entre voyelles et/ou consonnes sonores est bien valable, mais comporte une exception majeure : elle ne joue pas après un préfixe ou au début du second élément d'un mot composé. Ces positions valent comme une initiale absolue, où f vaut [f], þ / ð vaut [θ] et s vaut [s]. Or c'est le cas de:
* Éothéod = éoh "cheval" + þéod "peuple". donc ['eːo.θeːod]
* Halifirien = hálig "saint" + firgen "montagne boisée", avec une orthographe "à l'oreille" qui se rapproche de celle du moyen anglais ; je pense que JRRT a adopté la graphie en ce sens pour éviter à ses lecteurs des prononciations inappropriées du g. Donc ['hɑː.liː.fir.jen]
Pour Ceorl, c'est a priori ['tʃeːorɫ]. Cela veut dire "homme libre, paysan" et a donné churl "rustre" en anglais moderne.
Scatha est un cas difficile. En position initiale, sc à l'initiale a normalement évolué en /ʃ/ quelle que soit la voyelle suivante au cours du vieil anglais, donnant le sh ... mais pas dans les mots d'origine norroise, ou influencés par le norrois, qui ont conservé la prononciation [sk]. Or c'est vraisemblablement le cas ici puisqu'il existe un mot moderne to scathe "blesser, meurtrir, endommager". Donc a priori, ['skɑðɑ]. Mais à vérifier étymologiquement.
Le /y/ représentait bien le son [y] (u français) à l'origine, mais à partir de la fin du vieil anglais jusqu'au cours du moyen anglais, il a progressivement perdu son arrondissement pour se confondre avec les autres voyelles /i/ ou /e/, selon des modalités et des dates variables selon les dialectes. Éowyn se prononce a priori ['eːo.wyn], mais ['eːo.win] peut se concevoir aussi comme une forme avec évolution précoce du /y/ vers /i/.
La règle de sonorisation du f, þ / ð et s en [v], [ð] et [z] entre voyelles et/ou consonnes sonores est bien valable, mais comporte une exception majeure : elle ne joue pas après un préfixe ou au début du second élément d'un mot composé. Ces positions valent comme une initiale absolue, où f vaut [f], þ / ð vaut [θ] et s vaut [s]. Or c'est le cas de:
* Éothéod = éoh "cheval" + þéod "peuple". donc ['eːo.θeːod]
* Halifirien = hálig "saint" + firgen "montagne boisée", avec une orthographe "à l'oreille" qui se rapproche de celle du moyen anglais ; je pense que JRRT a adopté la graphie en ce sens pour éviter à ses lecteurs des prononciations inappropriées du g. Donc ['hɑː.liː.fir.jen]
Pour Ceorl, c'est a priori ['tʃeːorɫ]. Cela veut dire "homme libre, paysan" et a donné churl "rustre" en anglais moderne.
Scatha est un cas difficile. En position initiale, sc à l'initiale a normalement évolué en /ʃ/ quelle que soit la voyelle suivante au cours du vieil anglais, donnant le sh ... mais pas dans les mots d'origine norroise, ou influencés par le norrois, qui ont conservé la prononciation [sk]. Or c'est vraisemblablement le cas ici puisqu'il existe un mot moderne to scathe "blesser, meurtrir, endommager". Donc a priori, ['skɑðɑ]. Mais à vérifier étymologiquement.
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret