19.07.2019, 12:12
.oOo.
Les deux amis se réfugient dans une alcôve, chargés des brocs abandonnés par leurs compagnons.
- Heureusement que tu es arrivé, Torgil ! Sinon j’aurais fait un carnage…
Son ami ne relève pas la fanfaronnade :
- Moi aussi, je l’ai mauvaise… Tu sais pas ce qu’elle a inventé ?
Eothor glisse un regard inquiet vers Torgil. Il va encore lui parler d’ « Elle ». Il va encore se plaindre de cette fille si divine qu’elle hante toutes ses heures de conscience et de sommeil. Eothor a toujours été amoureux fou de Blodwen, qui en retour, n’a jamais vu en lui qu’un grand frère protecteur, un bon gros maladroit, l’éternel meilleur ami et faire-valoir du beau Torgil.
Le romantique géant un peu ventru cache l’immense blessure de sa vie sous des dehors gouailleurs, une rhétorique volubile, une morgue vindicative qui ont désormais trouvé leur cause – la défense du Cardolan moribond contre son voisin rapace Arthedain. Mais pour l’heure Eothor ressent un étrange malaise. Il aime Torgil comme un frère, et jamais encore la jalousie ne lui a montré son rictus abject.
Pourtant ce soir l’attitude égoïste de Torgil l’irrite. Peut-être même lui en veut-il un peu de son sauvetage in extremis. Le jeune père déballe ses problèmes sur la table comme l’on vide une poubelle sans fond.
Décidément, il ne mérite pas Blodwen, se dit l’amoureux transi.
Après la quatrième tournée générale, dans l’auberge quasiment vidée par l’intervention de la patrouille, Torgil ressasse encore ses conflits domestiques. Mais son vis-à-vis n’a plus qu’une idée en tête : donner une leçon à ce petit prétentieux inconscient de sa propre chance…
- Tu sais quoi ?, l’interrompt Eothor excédé, on va aller le chercher ton petit arbre !
- Tu ferais ça ?
- Ben tiens ! Ca sert à quoi les amis ?
Et voilà les compères en carriole, Eothor aux rênes, Torgil assis dans les patates, qui bientôt ronfle comme un ivrogne !
Outré, Eothor s’arrête dès que possible et déterre le premier jeune plant venu qui ressemble un tant soit peu à un orme.
- Ca fera bien l’affaire de cet égoïste !, grommelle-t-il en déposant le plant dans le giron de l’ivrogne assoupi.
- Heureusement que tu es arrivé, Torgil ! Sinon j’aurais fait un carnage…
Son ami ne relève pas la fanfaronnade :
- Moi aussi, je l’ai mauvaise… Tu sais pas ce qu’elle a inventé ?
Eothor glisse un regard inquiet vers Torgil. Il va encore lui parler d’ « Elle ». Il va encore se plaindre de cette fille si divine qu’elle hante toutes ses heures de conscience et de sommeil. Eothor a toujours été amoureux fou de Blodwen, qui en retour, n’a jamais vu en lui qu’un grand frère protecteur, un bon gros maladroit, l’éternel meilleur ami et faire-valoir du beau Torgil.
Le romantique géant un peu ventru cache l’immense blessure de sa vie sous des dehors gouailleurs, une rhétorique volubile, une morgue vindicative qui ont désormais trouvé leur cause – la défense du Cardolan moribond contre son voisin rapace Arthedain. Mais pour l’heure Eothor ressent un étrange malaise. Il aime Torgil comme un frère, et jamais encore la jalousie ne lui a montré son rictus abject.
Pourtant ce soir l’attitude égoïste de Torgil l’irrite. Peut-être même lui en veut-il un peu de son sauvetage in extremis. Le jeune père déballe ses problèmes sur la table comme l’on vide une poubelle sans fond.
Décidément, il ne mérite pas Blodwen, se dit l’amoureux transi.
Après la quatrième tournée générale, dans l’auberge quasiment vidée par l’intervention de la patrouille, Torgil ressasse encore ses conflits domestiques. Mais son vis-à-vis n’a plus qu’une idée en tête : donner une leçon à ce petit prétentieux inconscient de sa propre chance…
- Tu sais quoi ?, l’interrompt Eothor excédé, on va aller le chercher ton petit arbre !
- Tu ferais ça ?
- Ben tiens ! Ca sert à quoi les amis ?
Et voilà les compères en carriole, Eothor aux rênes, Torgil assis dans les patates, qui bientôt ronfle comme un ivrogne !
Outré, Eothor s’arrête dès que possible et déterre le premier jeune plant venu qui ressemble un tant soit peu à un orme.
- Ca fera bien l’affaire de cet égoïste !, grommelle-t-il en déposant le plant dans le giron de l’ivrogne assoupi.
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A suivre...