08.07.2019, 21:50
(Modification du message : 08.07.2019, 21:50 par Chiara Cadrich.)
.oOo.
- « Allez, Torgil, ça te fera le plus grand bien ! », lance Blodwen en riant.
Le nourrisson emmailloté dans ses bras, semble acquiescer avec ébahissement aux injonctions de sa maman.
- « Mais c’est super froid ! », rétorque l’intéressé, grelottant entièrement nu, dans l’eau glacée jusqu’aux chevilles.
- « Allez ! Un peu de courage devant ton fils ! »
Le papa, au courage un peu engourdi, ne perçoit plus de sensation émanant d’aucune de ses extrémités, bleuies et ratatinées par le froid, et fait piteusement remarquer qu’un tel traitement serait bien de nature à priver son fils des frères et sœurs que la nature aurait pu lui donner.
- « Au printemps la sève remonte dans toutes les branches, mon homme… », insinue-t-elle malicieusement en réprimant un sourire devant les modestes et frileuses dispositions de son époux.
Torgil doit s’exécuter. Après quelques pas dans le courant, il s’immerge complètement pendant quelques secondes. Puis il ressort de l’eau précipitamment et, tout dégouttant, court jusqu’à un jeune arbre qu’il avait mis deux heures à fendre dans sa hauteur. Il se glisse prestement entre les deux arcs sous les regards effarés du bébé et les yeux attendris de sa femme.
- « Regarde, Tuismir !, chantonne-t-elle. La Déesse te donne un papa tout neuf… »
Ainsi Torgil renait-il en Arda, franchissant la vulve symbolique de la Déesse, purifié, ruisselant de la source du monde, nu et innocent comme à son premier jour.
Posant le bébé dans un panier d’orme et d’osier, Blodwen sèche énergiquement son mari avec un tartan de son clan. Puis elle dépose un tendre baiser sur les lèvres bleuies :
- Habille-toi vite !
- Il faudra faire ça à chaque anniversaire ?
- Non, mais à chaque fois que tu ne fais pas ce que je dis !, dit-elle d’un air espiègle.
- Blodwen, n’en profite pas !, rétorque le mari en aidant son épouse à redresser et panser l’arbre torturé.
- Torgil, c’est important pour moi, de protéger ma famille comme le faisaient mes ancêtres. Le monde est plein de forces que nous ne comprenons pas. Et les anciens ont su s’en protéger. Je te demande juste de trouver un joli petit plant d’orme ! Il faut le transplanter aujourd’hui, un an après sa naissance, et il n’y a que toi qui puisse le faire. Ce sera l’arbre protecteur de ton fils, celui du jour où il est venu au monde. Tout le monde en a un, même toi ! J’ai planté un frêne pour toi, le jour de notre mariage.
- Je ne t’ai jamais demandé de planter un arbre pour moi ! Je sais très bien me défendre tout seul ! À quoi rime de perpétuer des gestes que tu ne comprends plus ?
Piquée au vif, la jeune dunéenne répond :
- Qui te dit que je ne les comprends pas ?
Elle ajoute sournoisement, un sourire vengeur aux lèvres :
- Regarde comme les traditions ont du bon ! Tu es frigorifié ? Tu vas pouvoir courir en forêt et choisir un joli petit orme pour protéger mon fils ! Allez, à tout à l’heure ! Il est temps que je lui donne son repas !
- Tu ne peux pas lui donner ici ?
- Tu es fou ? Lui donner le sein ici ? Tu veux que j’attrape une pneumonie ?
Le nourrisson emmailloté dans ses bras, semble acquiescer avec ébahissement aux injonctions de sa maman.
- « Mais c’est super froid ! », rétorque l’intéressé, grelottant entièrement nu, dans l’eau glacée jusqu’aux chevilles.
- « Allez ! Un peu de courage devant ton fils ! »
Le papa, au courage un peu engourdi, ne perçoit plus de sensation émanant d’aucune de ses extrémités, bleuies et ratatinées par le froid, et fait piteusement remarquer qu’un tel traitement serait bien de nature à priver son fils des frères et sœurs que la nature aurait pu lui donner.
- « Au printemps la sève remonte dans toutes les branches, mon homme… », insinue-t-elle malicieusement en réprimant un sourire devant les modestes et frileuses dispositions de son époux.
Torgil doit s’exécuter. Après quelques pas dans le courant, il s’immerge complètement pendant quelques secondes. Puis il ressort de l’eau précipitamment et, tout dégouttant, court jusqu’à un jeune arbre qu’il avait mis deux heures à fendre dans sa hauteur. Il se glisse prestement entre les deux arcs sous les regards effarés du bébé et les yeux attendris de sa femme.
- « Regarde, Tuismir !, chantonne-t-elle. La Déesse te donne un papa tout neuf… »
Ainsi Torgil renait-il en Arda, franchissant la vulve symbolique de la Déesse, purifié, ruisselant de la source du monde, nu et innocent comme à son premier jour.
Posant le bébé dans un panier d’orme et d’osier, Blodwen sèche énergiquement son mari avec un tartan de son clan. Puis elle dépose un tendre baiser sur les lèvres bleuies :
- Habille-toi vite !
- Il faudra faire ça à chaque anniversaire ?
- Non, mais à chaque fois que tu ne fais pas ce que je dis !, dit-elle d’un air espiègle.
- Blodwen, n’en profite pas !, rétorque le mari en aidant son épouse à redresser et panser l’arbre torturé.
- Torgil, c’est important pour moi, de protéger ma famille comme le faisaient mes ancêtres. Le monde est plein de forces que nous ne comprenons pas. Et les anciens ont su s’en protéger. Je te demande juste de trouver un joli petit plant d’orme ! Il faut le transplanter aujourd’hui, un an après sa naissance, et il n’y a que toi qui puisse le faire. Ce sera l’arbre protecteur de ton fils, celui du jour où il est venu au monde. Tout le monde en a un, même toi ! J’ai planté un frêne pour toi, le jour de notre mariage.
- Je ne t’ai jamais demandé de planter un arbre pour moi ! Je sais très bien me défendre tout seul ! À quoi rime de perpétuer des gestes que tu ne comprends plus ?
Piquée au vif, la jeune dunéenne répond :
- Qui te dit que je ne les comprends pas ?
Elle ajoute sournoisement, un sourire vengeur aux lèvres :
- Regarde comme les traditions ont du bon ! Tu es frigorifié ? Tu vas pouvoir courir en forêt et choisir un joli petit orme pour protéger mon fils ! Allez, à tout à l’heure ! Il est temps que je lui donne son repas !
- Tu ne peux pas lui donner ici ?
- Tu es fou ? Lui donner le sein ici ? Tu veux que j’attrape une pneumonie ?
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A suivre...