30.12.2018, 04:01
(Modification du message : 30.12.2018, 04:04 par Chiara Cadrich.)
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Son instinct guidait les pas de Baranwë. Les orques se terraient le jour, de préférence dans les caves ou les taillis les plus sombres. Une colère sourde, étrange pour un rôdeur de son expérience, le poussait en avant, prêt à attaquer de front une compagnie entière de gobelins. Il longea le chemin – prudemment tout de même - se coulant d’arbre en arbre dans l’ombre de la forêt. Il approchait de l’ennemi, il le sentait. Devant lui frissonnaient dans la brise, de sombres frondaisons qui surplombaient l’allée. Lent et silencieux, le rôdeur contourna le massif, se plaçant sous le vent. À l’orée du taillis, il s’immobilisa et laissa ses yeux s’accoutumer à la pénombre.
Le rôdeur avait eu raison. Son odorat détectait un relent désagréable, à mi-chemin de l’étable et du putois. À quelques toises devant lui, une lueur glauque et malveillante clignotait sous l’ombre du feuillage, dans un marmottement indistinct.
Le désir de tuer guida sa flèche. La pointe de guerre perfora l’orbite de l’orque et la hampe traversa toute entière la boite crânienne. La masse de chair fétide s’effondra dans un gargouillement répugnant.
Une onde de satisfaction courut le long de l’échine du rôdeur – mais il resta sur ses gardes, armant à nouveau son arc à demi. Baranwë fouilla rapidement du regard le poste de guet : personne. Les autres devaient être à l’intérieur, terrés dans les caves.
Le rôdeur resta un long moment à l’orée du bois, à observer les abords du manoir. Un clocheton fissuré surplombait une grande cour, entourée de quelques corps de logis. Mais c’est la bâtisse principale qui retint son attention : ses murailles, de belle maçonnerie, s’arc-boutaient sur d’indestructibles sous-bassements, faits de grands blocs de pierre à présent calcinés. Une marée de lierre avait recouvert le mur qui lui faisait face, mais Baranwë pouvait voir à travers les feuilles, quelques fenêtres, hautes et minces, qui ne laissaient filtrer aucune lumière. La structure interne du bâtiment avait donc probablement résisté au feu.
Tout était calme depuis plusieurs minutes. Pourtant le rôdeur sentait une présence, une conscience aux aguets. De temps à autres, il croyait entendre une sorte de plainte étouffée, un peu comme si le manoir, tenu captif par la soldatesque orque, en appelait à lui.
Évidemment, c’était ridicule… Mais Baranwë ne supportait pas cette présence ennemie au cœur de l’ancien Arthedain. Il finit par sortir du bois ; évitant le pont de poutres à demi écroulé, il s’avança aussi prudemment que possible à travers les buissons qui avaient envahi le fossé de défense du manoir. Avec mille précautions, le rôdeur longea les formidables fondations, puis remonta le fossé le long des poutres du pont, effondrées et mangées par les champignons.
Le rôdeur avait eu raison. Son odorat détectait un relent désagréable, à mi-chemin de l’étable et du putois. À quelques toises devant lui, une lueur glauque et malveillante clignotait sous l’ombre du feuillage, dans un marmottement indistinct.
Le désir de tuer guida sa flèche. La pointe de guerre perfora l’orbite de l’orque et la hampe traversa toute entière la boite crânienne. La masse de chair fétide s’effondra dans un gargouillement répugnant.
Une onde de satisfaction courut le long de l’échine du rôdeur – mais il resta sur ses gardes, armant à nouveau son arc à demi. Baranwë fouilla rapidement du regard le poste de guet : personne. Les autres devaient être à l’intérieur, terrés dans les caves.
Le rôdeur resta un long moment à l’orée du bois, à observer les abords du manoir. Un clocheton fissuré surplombait une grande cour, entourée de quelques corps de logis. Mais c’est la bâtisse principale qui retint son attention : ses murailles, de belle maçonnerie, s’arc-boutaient sur d’indestructibles sous-bassements, faits de grands blocs de pierre à présent calcinés. Une marée de lierre avait recouvert le mur qui lui faisait face, mais Baranwë pouvait voir à travers les feuilles, quelques fenêtres, hautes et minces, qui ne laissaient filtrer aucune lumière. La structure interne du bâtiment avait donc probablement résisté au feu.
Tout était calme depuis plusieurs minutes. Pourtant le rôdeur sentait une présence, une conscience aux aguets. De temps à autres, il croyait entendre une sorte de plainte étouffée, un peu comme si le manoir, tenu captif par la soldatesque orque, en appelait à lui.
Évidemment, c’était ridicule… Mais Baranwë ne supportait pas cette présence ennemie au cœur de l’ancien Arthedain. Il finit par sortir du bois ; évitant le pont de poutres à demi écroulé, il s’avança aussi prudemment que possible à travers les buissons qui avaient envahi le fossé de défense du manoir. Avec mille précautions, le rôdeur longea les formidables fondations, puis remonta le fossé le long des poutres du pont, effondrées et mangées par les champignons.
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A suivre...