29.11.2018, 14:49
(Modification du message : 30.11.2018, 01:37 par Chiara Cadrich.)
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Au passage de Beorn, les frondaisons verdoyantes, les arbres et les fougères géantes, les rongeurs et les oiseaux, le gibier fauve ou noir, tout le sous-bois semblait saluer son maître, son rejeton devenu homme par la grâce d’esprits sylvains, pour régner sur la forêt sauvage. L’humus aux pieds des grands frênes, fumait en volutes aux senteurs de fonges. Le soleil filtrait à travers la canopée vert sombre et dorait la brume sylvestre, enroulant son fils d’une tendre écharpe de lumière.
À la suite du changeur de peau, le clan pénétra dans un vaste espace, ceint de grands chênes centenaires dont les hautes branches s’entrelaçaient comme un immense toit végétal. Leurs pas sur le tapis de feuilles résonnaient sous la voute protectrice, comme dans la grande salle d’un château ancestral. Au centre de la clairière, on distinguait un peu du ciel limpide. Un rayon de soleil pénétrait en oblique par l’ouverture, illuminant de son pinceau pastel, des essaims bourdonnants et le gazon semé de fougères. Une douzaine d’arbres avaient succombé aux coups d’on ne sait quel titan, laissant là leurs souches, gigantesques trônes de bois aux dossiers de tigelles fleuries. De petites campanules émaillaient de scintillements d’argent, le vert tendre de l’herbe, qui perçait le tapis de feuilles dentelées.
Beorn s’assit en tailleur sur une des souches, invitant le clan à s’approcher, réuni dans le recueillement solennel du sanctuaire et la majesté de l’instant. Le maître régnait en son royaume, il avait un devoir sacré à accomplir.
Femmes et hommes firent cercle autour de lui, à distance respectueuse. Un broussin rougeâtre se dressait au flanc de la souche-chaise de Beorn, excroissance creuse qui dégouttait de miel.
Les abeilles vaquaient autour de cette ruche, indifférentes aux desseins des humains. Les deux jeunes gens vinrent s’accroupir devant le trône de Beorn, entourés de leurs proches. Une lente psalmodie s’éleva, tour à tour berceuse rassurante et complainte funèbre, chantonnée en sourdine par le clan.
Beorn s’installa en tailleur, posa ses coudes sur ses genoux et ferma les yeux. Le changeur de peau se recueillit profondément, se joignant au chant. Au bout de quelques minutes, une grosse abeille vint se poser sur son énorme poing, exposé au-dessus de la ruche. Quelques instants plus tard, des myriades d’insectes se mirent à sortir du broussin, s’agglutinant par bouffées aux abeilles déjà rassemblées sur l’avant-bras de Beorn.
À la suite du changeur de peau, le clan pénétra dans un vaste espace, ceint de grands chênes centenaires dont les hautes branches s’entrelaçaient comme un immense toit végétal. Leurs pas sur le tapis de feuilles résonnaient sous la voute protectrice, comme dans la grande salle d’un château ancestral. Au centre de la clairière, on distinguait un peu du ciel limpide. Un rayon de soleil pénétrait en oblique par l’ouverture, illuminant de son pinceau pastel, des essaims bourdonnants et le gazon semé de fougères. Une douzaine d’arbres avaient succombé aux coups d’on ne sait quel titan, laissant là leurs souches, gigantesques trônes de bois aux dossiers de tigelles fleuries. De petites campanules émaillaient de scintillements d’argent, le vert tendre de l’herbe, qui perçait le tapis de feuilles dentelées.
Beorn s’assit en tailleur sur une des souches, invitant le clan à s’approcher, réuni dans le recueillement solennel du sanctuaire et la majesté de l’instant. Le maître régnait en son royaume, il avait un devoir sacré à accomplir.
Femmes et hommes firent cercle autour de lui, à distance respectueuse. Un broussin rougeâtre se dressait au flanc de la souche-chaise de Beorn, excroissance creuse qui dégouttait de miel.
Les abeilles vaquaient autour de cette ruche, indifférentes aux desseins des humains. Les deux jeunes gens vinrent s’accroupir devant le trône de Beorn, entourés de leurs proches. Une lente psalmodie s’éleva, tour à tour berceuse rassurante et complainte funèbre, chantonnée en sourdine par le clan.
Beorn s’installa en tailleur, posa ses coudes sur ses genoux et ferma les yeux. Le changeur de peau se recueillit profondément, se joignant au chant. Au bout de quelques minutes, une grosse abeille vint se poser sur son énorme poing, exposé au-dessus de la ruche. Quelques instants plus tard, des myriades d’insectes se mirent à sortir du broussin, s’agglutinant par bouffées aux abeilles déjà rassemblées sur l’avant-bras de Beorn.
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A suivre...