22.10.2018, 21:47
(Modification du message : 24.10.2018, 23:18 par Chiara Cadrich.)
Bonsoir à tous ! A la demande générale - Oh ben si, deux sur deux c'est général ! - je m'en vais vous narrer les tribulations du beau Gerry.
Merci pour vos encouragements !
Merci pour vos encouragements !
.oOo.
Lorsque Odrazàr le rutilant reparut, rafraichi et pimpant, une jacquerie royale menaçait au château de l’ogre. La diète princière, une demi-douzaine de petites hobbites, bafouées et affamées, criait vengeance avec une surenchère inquiétante de châtiments !
Même les princesses les plus éprises du beau Gerry avaient bien du mal à lui donner raison. Seule la petite Priscilla, la fille de Harold Sonnecor, gardait intacte sa foi en son Odrazàr. Evidemment, les plus proches parentes du joli-coeur – cousines et petite sœur - se montraient les plus virulentes.
Mais c’est dans les revers que l’on reconnait le véritable héros. Sous les huées mêlées de petits cris d’espoir aigus, Odrazàr le superbe s’avança d’un air résolu, sûr de son fait, portant devant lui comme une relique, une magnifique tarte aux prunes :
-« Oyez, mes Belles ! Je m’en fus quérer… - quéroir ? -... chercher l’antidote au poison que l’ogre vous fit boire ! »
Après une révérence spectaculaire, Gerry passa le plat par le carreau cassé – pardon, il lança l’antidote par une meurtrière - et les jacquettes courroucées se jetèrent sur le gâteau. Pendant plusieurs minutes de gloutonnerie peu princière mais bien pardonnable, les récriminations cessèrent dans un silence délicieux – telle était la magie des tartes de Grand-mère Touque !
Odrazàr le madré attendit sagement que la colère s’apaisât complètement, songeant malgré lui à la fessée qui sanctionnerait probablement son larcin. Mais le spectacle devait continuer…
Après leur seconde part de tarte aux prunes, même ses détractrices les plus furieuses, reconnurent que le héros ne manquait ni d’à-propos, ni de panache.
Gerry sut alors qu’il était temps de relancer l’intensité dramatique de son conte. Car il avait l’âme d’un saltimbanque, et savait inventer sur-le-champ toutes sortes d’histoires, de stratagèmes, d’excuses et de faux-fuyants, avec un aplomb inimitable, un sens inné de la répartie et une syntaxe… en constant progrès.
En galant fils du Thain, il avait même imaginé un épisode pour mettre en valeur la finesse et l’esprit romanesque des princesses :
-« Taa Taratataaa ! Douces damoiselles, filles de rois ! Vous venez d’échapper au péril le plus… abominoriable… qui soit ! Mais voici l’épreuve la plus terrible, qui va décider du bonheur de votre vie de femme ! »
Cette réplique ronflante, ponctuée d’un dévastateur regard de braise, avait été répétée minutieusement devant le miroir –même les approximations de langage, involontaires, en renforçaient les effets !
Les petites hobbites, à nouveau prises au jeu et papillonnant à qui mieux-mieux, jouaient des coudes pour présenter leur doux minois au carreau de la vieille remise. Le charmeur décocha un sourire désarmant et lança :
-« L’ogre m’a volé la bague que le bijoutier elfe avait ouvrageonnée… euh... fabriquée pour mes fiançailles. L’ignoble créature l’a dissimulée dans ce donjon ! J’accorderai mon cœur à celle qui, la première, trouvera ce témoignage de mon amour éternel ! »
Même les princesses les plus éprises du beau Gerry avaient bien du mal à lui donner raison. Seule la petite Priscilla, la fille de Harold Sonnecor, gardait intacte sa foi en son Odrazàr. Evidemment, les plus proches parentes du joli-coeur – cousines et petite sœur - se montraient les plus virulentes.
Mais c’est dans les revers que l’on reconnait le véritable héros. Sous les huées mêlées de petits cris d’espoir aigus, Odrazàr le superbe s’avança d’un air résolu, sûr de son fait, portant devant lui comme une relique, une magnifique tarte aux prunes :
-« Oyez, mes Belles ! Je m’en fus quérer… - quéroir ? -... chercher l’antidote au poison que l’ogre vous fit boire ! »
Après une révérence spectaculaire, Gerry passa le plat par le carreau cassé – pardon, il lança l’antidote par une meurtrière - et les jacquettes courroucées se jetèrent sur le gâteau. Pendant plusieurs minutes de gloutonnerie peu princière mais bien pardonnable, les récriminations cessèrent dans un silence délicieux – telle était la magie des tartes de Grand-mère Touque !
Odrazàr le madré attendit sagement que la colère s’apaisât complètement, songeant malgré lui à la fessée qui sanctionnerait probablement son larcin. Mais le spectacle devait continuer…
Après leur seconde part de tarte aux prunes, même ses détractrices les plus furieuses, reconnurent que le héros ne manquait ni d’à-propos, ni de panache.
Gerry sut alors qu’il était temps de relancer l’intensité dramatique de son conte. Car il avait l’âme d’un saltimbanque, et savait inventer sur-le-champ toutes sortes d’histoires, de stratagèmes, d’excuses et de faux-fuyants, avec un aplomb inimitable, un sens inné de la répartie et une syntaxe… en constant progrès.
En galant fils du Thain, il avait même imaginé un épisode pour mettre en valeur la finesse et l’esprit romanesque des princesses :
-« Taa Taratataaa ! Douces damoiselles, filles de rois ! Vous venez d’échapper au péril le plus… abominoriable… qui soit ! Mais voici l’épreuve la plus terrible, qui va décider du bonheur de votre vie de femme ! »
Cette réplique ronflante, ponctuée d’un dévastateur regard de braise, avait été répétée minutieusement devant le miroir –même les approximations de langage, involontaires, en renforçaient les effets !
Les petites hobbites, à nouveau prises au jeu et papillonnant à qui mieux-mieux, jouaient des coudes pour présenter leur doux minois au carreau de la vieille remise. Le charmeur décocha un sourire désarmant et lança :
-« L’ogre m’a volé la bague que le bijoutier elfe avait ouvrageonnée… euh... fabriquée pour mes fiançailles. L’ignoble créature l’a dissimulée dans ce donjon ! J’accorderai mon cœur à celle qui, la première, trouvera ce témoignage de mon amour éternel ! »
.oOo.
A suivre...