25.07.2018, 19:49
(Modification du message : 25.07.2018, 19:55 par Chiara Cadrich.)
Merci, Sam et Baradon !
et je crois que vous êtes un public particulièrement affûté en matière d'imaginaire…
Ou alors on pourrait imaginer le point de vue de Poiredebeurré ? ou d'un Nazgûl ?
et je crois que vous êtes un public particulièrement affûté en matière d'imaginaire…
.oOo.
Des volontés hostiles s’assemblaient, cernaient l’auberge de leur convoitise acerbe. Une onde de froid, une nappe d’effroi se répandit dans la pièce. Alerté, le Dunadan se leva, vérifia la porte et ranima le feu. Au dehors la nuit noyait d’encre les mouvements de ses ennemis, mais il percevait la haine impitoyable des assaillants.
Plusieurs Nazgûls… Pourquoi Gandalf, pour la première fois, lui faisait-il défaut ? Que signifiait son absence, sinon l’impérieuse nécessité de forcer le destin ? Aragorn avait juré de protéger le porteur de l’Anneau, mais ce freluquet maladroit de Frodon s’avèrerait-il en valoir le risque ? Qu’adviendrait-il si le porteur succombait – Aragorn devrait-il assumer lui-même le fardeau ? N’était-il pas plus sage d’en libérer Frodon dès à présent ?
Le regard d’Aragorn s’attarda un instant sur les quatre compères, courtaudes formes endormies dont il avait la charge - aimables créatures, grassouillettes et insouciantes… dont les spectres de l’Anneau ne feraient qu’une bouchée… Comment les protéger avec cette meute assoiffée à leurs trousses ? Et comment racheter la faute d’Isildur sans affronter son fléau ?
L’étage inférieur de l’auberge était investi, inexorablement. La malveillance s’insinuait dans la demeure des hommes, y glaçant les cœurs et dévorant l’espoir. Le Dunadan brandit son épée. Tiré du fourreau, le tronçon de Narsil luisait dans la nuit d’un éclat funeste. Pendant de longues minutes, oppressé par le doute, le Dunadan resta immobile, tous les sens en alerte. Aragorn se plierait à l’honneur – sa vaillance préserverait les hobbits et l’Anneau, quoi qu’il en coûte. Il puiserait la force où le destin le commandait.
Une bûche craqua dans l’âtre, le tirant de son état second – il se découvrit en nage dans l’air glacé, son gant de cuir serrant un anneau imaginaire au bout de sa chaine.
Décrispant son poing, il reconnut la broche elfique qu’Etoile du Soir lui avait confiée sur la colline de Cerin Amroth. Une lumière intérieure adoucit son visage, comme s’envolait le doute oppressant son cœur.
Aragorn saisit un brandon et se campa devant la porte.
Soudain la haine déferla dans la chambre de l’entresol, irrésistible mais vaine. Un cri déchira l’air – une plainte rageuse, portant aux hommes la promesse de leur mort et la menace de tourments sans fin. L’ennemi dupé appelait à la vengeance.
Mais un coq chanta au loin. L’étau de terreur desserra son étreinte. L’agresseur battit en retraite devant l’aube.
Aragorn rentra en lui-même – il avait été près de faillir et s’approprier l’Anneau. Avait-il eu de la chance ou du mérite à s'abstenir de cette faute, et n'était-ce pas déjà en être coupable ?
Au plus sombre de la longue nuit, les véritables épreuves sont solitaires. Mais désormais, le Dunadan ne se sentait plus seul – une étoile veillait avec lui.
Plusieurs Nazgûls… Pourquoi Gandalf, pour la première fois, lui faisait-il défaut ? Que signifiait son absence, sinon l’impérieuse nécessité de forcer le destin ? Aragorn avait juré de protéger le porteur de l’Anneau, mais ce freluquet maladroit de Frodon s’avèrerait-il en valoir le risque ? Qu’adviendrait-il si le porteur succombait – Aragorn devrait-il assumer lui-même le fardeau ? N’était-il pas plus sage d’en libérer Frodon dès à présent ?
Le regard d’Aragorn s’attarda un instant sur les quatre compères, courtaudes formes endormies dont il avait la charge - aimables créatures, grassouillettes et insouciantes… dont les spectres de l’Anneau ne feraient qu’une bouchée… Comment les protéger avec cette meute assoiffée à leurs trousses ? Et comment racheter la faute d’Isildur sans affronter son fléau ?
L’étage inférieur de l’auberge était investi, inexorablement. La malveillance s’insinuait dans la demeure des hommes, y glaçant les cœurs et dévorant l’espoir. Le Dunadan brandit son épée. Tiré du fourreau, le tronçon de Narsil luisait dans la nuit d’un éclat funeste. Pendant de longues minutes, oppressé par le doute, le Dunadan resta immobile, tous les sens en alerte. Aragorn se plierait à l’honneur – sa vaillance préserverait les hobbits et l’Anneau, quoi qu’il en coûte. Il puiserait la force où le destin le commandait.
Une bûche craqua dans l’âtre, le tirant de son état second – il se découvrit en nage dans l’air glacé, son gant de cuir serrant un anneau imaginaire au bout de sa chaine.
Décrispant son poing, il reconnut la broche elfique qu’Etoile du Soir lui avait confiée sur la colline de Cerin Amroth. Une lumière intérieure adoucit son visage, comme s’envolait le doute oppressant son cœur.
Aragorn saisit un brandon et se campa devant la porte.
Soudain la haine déferla dans la chambre de l’entresol, irrésistible mais vaine. Un cri déchira l’air – une plainte rageuse, portant aux hommes la promesse de leur mort et la menace de tourments sans fin. L’ennemi dupé appelait à la vengeance.
Mais un coq chanta au loin. L’étau de terreur desserra son étreinte. L’agresseur battit en retraite devant l’aube.
Aragorn rentra en lui-même – il avait été près de faillir et s’approprier l’Anneau. Avait-il eu de la chance ou du mérite à s'abstenir de cette faute, et n'était-ce pas déjà en être coupable ?
Au plus sombre de la longue nuit, les véritables épreuves sont solitaires. Mais désormais, le Dunadan ne se sentait plus seul – une étoile veillait avec lui.
.oOo.
FinOu alors on pourrait imaginer le point de vue de Poiredebeurré ? ou d'un Nazgûl ?