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Des visiteurs dans le cellier *
#15
Bonsoir !
Bon, nous sommes dimanche soir, nous avons droit à double dose.

.oOo.
Après un solide petit déjeuner, animé par les perpétuelles récriminations de l’irascible voisine, les enfants se munirent de quelques sacs et paniers, et s’éclipsèrent en plein champs.

A la fin de la matinée, ils avaient laissé à la porte du père Mouloseille, trois gros sacs de cerises glanées, en contrepartie desquels chaque enfant emportait un panier de fruits. Il est vrai que, pour faire le compte, Padigar avait dû quelque peu secouer les cerisiers, mais quelques fruits un peu verts ne gênent pas pour faire des confitures, n’est-ce pas ?

.oOo.
La conscience parfaitement sereine malgré cette transaction imposée à son insu au vieux Mouloseille, les enfants s’en revenaient à la métairie, auréolés de gloire et satisfaits du devoir accompli.
Pimprenelle sautillait sur la sente en chantonnant des ritournelles, lorsqu’elle s’arrêta net.

Elle recula de quelques pas et lança à son frère un regard d’effroi. Pâle comme un linge malgré ses adorables taches de rousseur, le petit visage anxieux semblait incapable d’inspirer. Padigar alarmé la secoua un peu. Pimprenelle reprit le souffle, mais pour déverser son trop-plein de cris et de pleurs.

Entre sanglots et hoquets, la petite hobbite désigna un cadavre d’oiseau, entre deux mottes près du chemin.

Padigar s’approcha. Une bergeronnette grise gisait l’aile étendue. Il s’apprêtait à débarrasser sa petite sœur de ce spectacle affligeant, lorsqu’il se rendit compte que l’oiseau était vivant. Un petit cri plaintif fit tressaillir Pimprenelle, qui passa immédiatement des hoquets d’effroi aux geignements de sympathie :

-« Le pauvre ! Pourquoi y vole plus ?

- Je crois qu’il a une aile cassée.

- Ouinnn ! Ça doit faire mal… Ouinnn ! Je veux pas… »

Padigar, décontenancé, ne comprenait pas pourquoi la petite, qui écrabouillait avec entrain les fourmis au rythme de ses comptines il y a un instant, fondait à présent d’amour pour un passereau blessé.

-« Ecoute, sois raisonnable ! Cela arrive, tu sais… Je vais t’expliquer.
Tu aimes bien Pitouron, le chat de la vieille Biglesec ?

- Oui, il est tout doux…

- Il doit manger, lui aussi. Il attrape les souris et les ois…

- Ouinn ! Je veux pas que Pitouron mange le pauvre petit oiseau malade ! Ouinn… »

Padigar eut beau raisonner, consoler, câliner, user d’autorité, rien n’y fit – il dut ramener l’oiseau blessé.
.oOo.
A suivre...
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