05.06.2018, 13:30
(05.06.2018, 08:23)Hofnarr Felder a écrit : (si je ne m'abuse, le Silmarillion publié est essentiellement basé sur les écrits de cette période, moins sur les transformations ultérieures, mais je me trompe sans doute)
Ce n'est pas tout à fait cela : en termes structurels, l'essentiel de l'intrigue est certes déjà en place depuis les années 1930, mais en ce qui concerne la quantité de texte, les détails pertinents (comme le Ban de Thingol, les chefs de la maison de Haleth, l'introduction de Galadriel...) ce sont les textes rédigés postérieurement au SdA qui forment la majorité. Ces textes proviennent en grand partie des Annales d'Aman et des Annales Grises, qui datent de la période 1950-1960.
(05.06.2018, 08:23)Hofnarr Felder a écrit : Et donc, en suivant cette ligne de pensée, que les modifications ultérieures à cette œuvre ne sont que l'expression d'un maniérisme excessif dans le souci de cohérence, qu'ils résultent de ce que l'auteur s'est trouvé emporté dans son propre élan créateur et a dépassé, en quelque sorte, le pinacle d'aboutissement et d'achèvement qu'il avait atteint à travers son œuvre publiée.
C'est peut-être vrai pour les textes très tardifs, des années 1970, bien que la solution à la résurrection des Elfes date de cette époque, comme la décision finale sur l'origine des Orques (l'un ayant été intégré au Silm., l'autre non), mais cela me semble très difficile à soutenir pour les textes des années 1950-1960.
(05.06.2018, 08:23)Hofnarr Felder a écrit : Dans ces conditions, on peut considérer que le lecteur, finalement, a une meilleure compréhension des limites et de la logique de l'œuvre que son propre auteur, qui s'est lui-même égaré dans une quête créatrice sans fin, et, parce que soucieuse de perfection, vouée à une sorte de destruction, de délayage, de relâchement d'une trame pourtant déjà énergiquement tissée.
On peut en effet le considérer, mais c'est loin d'être démontré et il ne s'agit donc, comme tu le soulignes dans ta conclusion, que d'une opinion, d'un choix de lecteur, qui relève d'une appropriation de l'oeuvre. Et Tolkien ne met-il pas fréquemment en garde contre les dangers de l'appropriation ?
(05.06.2018, 11:04)Vinyamar a écrit : Elendil : je t'invite à te renseigner sur ce qu'est réellement une analogie
Je doute que cela soit dans une "théorie de l'art intermédiaire" que je trouverai des renseignements pertinents à ce sujet. J'ai plutôt tendance à me renseigner chez Aristote ou chez Eco, dont je recommande l'excellent (mais complexe) essai, Sémiotique et philosophie du langage.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland