Citation :Vinyamar nous montre que dans le cas des religions des versions différentes relèvent d'un enjeu politiquenon, non absolument pas.
Je n'ai jamais écrit que l'évolution du Coran avait eu, dans l'exemple, des motivations politiques, mais au contraire un contexte politique différent (qui permettait cette évolution, et non pas qui le motivait, c'est une nuance fondamentale).
Pareil dans la Bible, il n'y a aucune motivation politique, mais plutôt spirituelle (renforcer la foi).
Enfin, cela ne change rien au propos. Quelle que soit la motivation qui pousse à transformer un texte, il y en a forcément des externes (le film Le Magnifique de Broca avec Belmondo en est une illustration hillarante). Tolkien a forcément changé son point de vue politique (de plus en plus conservateur ?), sinon philosophique (L'humanité est corrompue mais elle peut s'en sortir quand même en se reposant sur le savoir ancestral de ses aînés et en retrouvant la vision d'un monde merveilleux), ou même littéraire (influence de ses amis des Inklings, dont en particulier C.S Lewis par opposition à son style).
Toutes ces causes extérieures influencent les idées d'un auteur. Inutile d'évoquer de prétendues "pression"...
Bien sûr, je suis d'accord avec toi à propos de la réflexion internaliste de Tolkien, et tout autant pour l'explication de la réincarnation des Elfes subséquente à la présence de deux Glorfindel (et pas forcément voulue comme telle dès le départ, comme on peut le voir remanier souvent le concept ultérieurement).
En revanche, pas d'accord du tout avec la neutralité d'un éditeur.
C'est son éditeur qui a réclamé à Tolkien une suite à Bilbo. Tolkien travaillait sur le Silmarillon. Sans la commande de l'éditeur, nous n'aurions jamais eu le Seigneur des Anneaux. Et je suis convaincu que pour une œuvre aussi immense, l'éditeur a donné des consignes à Tolkien, sinon des modifications (il me semble en avoir lu quelques unes dont je ne saurais là retrouver la trace) - au-delà de la découpe en 3 tomes.
Enfin, je pensais justement avoir montré qu'un auteur peut se tromper lui-même (deceive) et que des écrits ultérieurs non entérinés par une publication ne sont pas l'omega de sa pensée (il faut analyser toutes les implications d'une nouvelle pensée, ce qu'un auteur rédigeant une lettre privée n'a pas forcément fait)
Aldous Uxley et son Meilleur des mondes en a, je crois, donné exemple en regrettant la fin de son roman (qui, il est vrai, est décevante) mais en estimant qu'il ne devait pas le changer pour autant. Qu'il resterait ainsi, même s'il pouvait faire mieux.
La pensée n'est pas allé jusqu'à l'acte.
Widor : du coup je suis d'accord avec toi, mais moins extrémiste. Les autres documents restent des sources précieuses (mais inférieures en autorité)