11.05.2018, 16:30
Ma lecture de cet ouvrage et son appréciation rentrent en résonance chez moi en tant qu'amateur de Tolkien et scandinaviste. Ce livre a un double emploi. Il montre un Tolkien moins connu, réécrivain de grands mythes, dans un souffle poétique qu'on ne saurait lui enlever. D'autre part, ce livre alimente les rapports anciens, nombreux et profonds qui existent entre la Matière du Nord et Tolkien. Pour ceux qui ne sont pas férus de mythologie, cet opuscule peut se lire comme un recueil de poèmes. Pour d'autres, comme un témoignage de la tradition norroise dans les lettres modernes comme il y en a tant eu depuis la moitié du XVIIIe siècle. Pour moi, Tolkien s'inscrit dans cette tradition de la réécriture, comme on peut le voir chez un Leconte de Lisle, plutôt connu, ou un Francis Vielé-Griffin, presque inconnu aujourd'hui, même chez les bons dix-neuvièmistes. L'ouvrage est gage d'une lecture riche. Les commentaires de Chistopher Tolkien sont très précieux et permettent de mieux apprécier la lecture des poèmes. La traduction française qui figure en regard est surtout un appui pour lire le texte en anglais plus qu'une finalité en elle-même. C'est une aide, plutôt qu'une traduction "définitive". Christine Laferrière, qui un très bon traducteur, s'est efforcée de donner une chaleur au texte qui ne me déplaît pas. Enfin, dans ce livre, ce qui m'a le plus intrigué je crois, c'était les réécritures de certains textes en vieil anglais. C'est un livre qui a de l'écho chez les scandinavistes, toutes nationalités confondues, mais il est vrai que l'appréciation chez des lecteurs non avertis peut être plus ardue, mais pas insurmontable.
A.
A.
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