09.04.2018, 18:26
(09.04.2018, 14:10)Hofnarr Felder a écrit : Sur la violence en fantasy, c'est un point dont je n'avais pas conscience, mais il est vrai que je m'attends, en fantasy, à ce qu'il y ait de la castagne.
Je n'ai pas voulu réagir directement sur ce point, car dans la mesure où l'aventure semble effectivement indissociable de la fantasy, la violence s'y rencontre assez fréquemment. Néanmoins, pour ma part, je ne pense pas que ce soit constitutif du genre : ton exemple des Tombes d'Atuan est tout à fait pertinent à cet égard. De même, guère de violence physique dans "Aldarion et Erendis", qui est pourtant en plein dans le Legendarium tolkienien. De même, dans la Ballade de Pern, plusieurs romans contiennent très peu de violence, notamment ceux qui sont consacrés à la redécouverte du continent méridional (je reconnais que c'est un exemple marginal, parce que c'est aussi à ce stade que la série bascule clairement de la fantasy vers la SF). Ce serait en tout cas une question à creuser, je pense.
(09.04.2018, 14:10)Hofnarr Felder a écrit : Dans une fantasy d'aventures, du type de certaines nouvelles de Howard, il n'y a pas nécessairement un rapport très prononcé au pouvoir non plus.
Justement, j'ai longuement réfléchi aux romans et nouvelles de Howard avant de parler de la question du pouvoir. S'il y a une seule nouvelle de Kull ou Conan qui fasse l'économie d'une relation entre le héros et le pouvoir en place, je demande à savoir laquelle.

(09.04.2018, 14:10)Hofnarr Felder a écrit : Après, aucune de ces trois composantes n'est nécessairement propre à la fantasy (quoique le thème de la quête ne se retrouve pas volontiers ailleurs, il me semble). Et je pense que certaines œuvres de fantasy ne se retrouvent volontiers dans aucune de ces trois perspectives.
A ce sujet, je suis dans l'ambivalence : autant je crois volontiers qu'il y aura assez peu d’œuvres de fantasy qui échapperont à l'une ou l'autre des trois catégories que tu proposes (d'autant qu'elles peuvent se recouper), autant je pense que la quête, pour naturelle qu'elle soit en fantasy, se retrouve facilement dans d'autres genres.
Qu'est-ce qu'un roman policier, en règle générale, sinon le roman d'une quête pour retrouver le coupable ou pour l'arrêter ? Qu'est-ce, en somme, que le Procès sinon l'échec de la quête entreprise par K. pour être innocenté ? A moins bien sûr qu'on exige de la quête qu'elle soit épique, mais dans ce cas, les Mines du Roi Salomon remplissent encore le cahier des charges, de même que les Enfants du Capitaine Grant.
(09.04.2018, 14:10)Hofnarr Felder a écrit : Je m'interroge par ailleurs sur le rapport, essentiel ou non, de la fantasy à la nature. Il me semble qu'il ne peut pas y avoir de fantasy sans un monde naturel. Evidemment, il y a des exceptions ; mais je me demande à quel point, pour ces exceptions, la fantasy opère.
Pour le coup, j'aurais tendance à être d'accord. La nature en question peut être entièrement inventé et radicalement différente de la nôtre, mais sans milieu naturel, difficile de se situer en fantasy. La fantasy urbaine est une exception (cf. Abyme, déjà mentionné) mais suppose malgré tout l'existence d'un extérieur naturel. Si l'ensemble du décor est artificiel, on verse plutôt dans la SF ou tout au moins dans ce sous-genre qu'on nomme le Space Opera.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland