04.04.2018, 08:59
Dans le Seigneur des Anneaux, la présence de divinités est plus que discrète ; il faut lire le Silmarillion pour s'apercevoir de l'influence des Valar. Pourtant personne ne l'a attendu pour faire du SdA une œuvre de fantasy... De même, je ne pense pas qu'il y ait des dieux dans le Trône de Fer. Dans Moorcock, je ne suis pas sûr non plus.
A l'inverse, on trouve des dieux dans des romans qui n'ont que peu à voir avec la fantasy : American Gods, ou pour lesquels le lien avec la fantasy est très discutable (The Wicked + The Divine). On peut aussi trouver des dieux en Science-Fiction.
Pour reprendre sur ce que disait WIdor, je trouve intéressant que la composante "aventures" soit attendue d'un ouvrage de fantasy. Tikidiki mentionnait quant à lui l'épopée médiévale, ce qui me fait penser à "l'épopée fantastique" de l'anthologie en quatre volumes du livre d'or de la science-fiction. Ce sens de l'épopée est cette fois-ci, il me semble, un héritage direct du romantisme, comme vous étiez plusieurs à le remarquer.
Mais les aventures à la Conan (qui décidément me paraît plus atypique qu'on ne le croit) n'ont pas forcément grand-chose d'épique, parfois même on pourrait presque lire quelque chose ayant trait à une "anti-épopée" : un héros vagabond, qui fuit les événements qui le dépassent et essaie simplement de tracer son chemin comme il peut dans un monde déroutant. Là, on est plus volontiers dans le registre de l'aventure.
Il me semble que l'idée de la quête est encore un peu différente. L'épopée suppose a minima des batailles (désolé pour cette vision simpliste...), mais la quête, pas nécessairement. Et, quoique la quête suppose généralement des aventures, l'inverse n'est pas vrai ; les aventures de la sword and sorcery, typiquement, ne font pas l'objet d'une quête ; elles arrivent, voilà tout. Quête, aventures, épopées : on aurait là trois "dynamiques" possibles du genre, avec hybridations possibles ; le Seigneur des Anneaux, typiquement mêle l'épopée à la quête ; le Silmarillion serait déjà plus du côté de l'épopée, le Hobbit enfin relèverait plus exclusivement de la quête, à l'exception de la partie finale, mais qui ne fait pas l'objet d'un développement épique. Les contes de Terremer sont plus clairement des quêtes (sans nécessairement d'aventures d'ailleurs : les Tombes d'Atuan sont assez maigres de ce côté-là, sans que cela nuise en quoi que ce soit à l'intérêt de l'ouvrage).
Je me demande néanmoins s'il n'y a pas la possibilité d'une fantasy "politique", comme peut-êtreGagner la guerre, que je n'ai pas lu. Mais cela ouvrirait le genre à une diversité qui laisse entendre que le caractère commun à toutes ses déclinaisons possibles n'est ni l'aventure, ni la quête, ni l'épopée, et nous échappe encore. Un point qui me semble important ici, et je reviens vers ma toute première proposition, c'est que le cadre, en fantasy, déborde toujours son intrigue ; si bien que même s'il n'y a pas quête, ou épopée, ou aventures, il y en a toujours la possibilité suggérée.
Enfin Elendil, à ma décharge, en faisant remarquer que Star Wars se situe explicitement quelque part dans une galaxie lointaine, je reprenais un critère d'Anne Besson. Je ne suis pas sûr qu'on puisse exclure Star Wars du champ de la fantasy, pour être honnête, à part en insistant sur le médiévalisme (les sabres laser, ça ne rend pas Star Wars médiéval).
A l'inverse, on trouve des dieux dans des romans qui n'ont que peu à voir avec la fantasy : American Gods, ou pour lesquels le lien avec la fantasy est très discutable (The Wicked + The Divine). On peut aussi trouver des dieux en Science-Fiction.
Pour reprendre sur ce que disait WIdor, je trouve intéressant que la composante "aventures" soit attendue d'un ouvrage de fantasy. Tikidiki mentionnait quant à lui l'épopée médiévale, ce qui me fait penser à "l'épopée fantastique" de l'anthologie en quatre volumes du livre d'or de la science-fiction. Ce sens de l'épopée est cette fois-ci, il me semble, un héritage direct du romantisme, comme vous étiez plusieurs à le remarquer.
Mais les aventures à la Conan (qui décidément me paraît plus atypique qu'on ne le croit) n'ont pas forcément grand-chose d'épique, parfois même on pourrait presque lire quelque chose ayant trait à une "anti-épopée" : un héros vagabond, qui fuit les événements qui le dépassent et essaie simplement de tracer son chemin comme il peut dans un monde déroutant. Là, on est plus volontiers dans le registre de l'aventure.
Il me semble que l'idée de la quête est encore un peu différente. L'épopée suppose a minima des batailles (désolé pour cette vision simpliste...), mais la quête, pas nécessairement. Et, quoique la quête suppose généralement des aventures, l'inverse n'est pas vrai ; les aventures de la sword and sorcery, typiquement, ne font pas l'objet d'une quête ; elles arrivent, voilà tout. Quête, aventures, épopées : on aurait là trois "dynamiques" possibles du genre, avec hybridations possibles ; le Seigneur des Anneaux, typiquement mêle l'épopée à la quête ; le Silmarillion serait déjà plus du côté de l'épopée, le Hobbit enfin relèverait plus exclusivement de la quête, à l'exception de la partie finale, mais qui ne fait pas l'objet d'un développement épique. Les contes de Terremer sont plus clairement des quêtes (sans nécessairement d'aventures d'ailleurs : les Tombes d'Atuan sont assez maigres de ce côté-là, sans que cela nuise en quoi que ce soit à l'intérêt de l'ouvrage).
Je me demande néanmoins s'il n'y a pas la possibilité d'une fantasy "politique", comme peut-êtreGagner la guerre, que je n'ai pas lu. Mais cela ouvrirait le genre à une diversité qui laisse entendre que le caractère commun à toutes ses déclinaisons possibles n'est ni l'aventure, ni la quête, ni l'épopée, et nous échappe encore. Un point qui me semble important ici, et je reviens vers ma toute première proposition, c'est que le cadre, en fantasy, déborde toujours son intrigue ; si bien que même s'il n'y a pas quête, ou épopée, ou aventures, il y en a toujours la possibilité suggérée.
Enfin Elendil, à ma décharge, en faisant remarquer que Star Wars se situe explicitement quelque part dans une galaxie lointaine, je reprenais un critère d'Anne Besson. Je ne suis pas sûr qu'on puisse exclure Star Wars du champ de la fantasy, pour être honnête, à part en insistant sur le médiévalisme (les sabres laser, ça ne rend pas Star Wars médiéval).