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Réflexion commune - Tolkien et la fantasy
#23
J'ai déjà été long, mais j'avais deux ou trois points à ajouter.

La question des sources de la fantasy, à laquelle je ne fais pas trop honneur dans ma réponse précédente, est, évidemment, cruciale ; et passionnante, faut-il l'ajouter. Mais elle ne résout pas entièrement la définition de la fantasy ; loin s'en faut.

Ce que je me demande plus personnellement c'est : pourquoi lire un roman de fantasy ? Qu'attend-on lorsqu'on lit un roman de fantasy ? (C'est aussi une question qui permettrait de dépasser le traditionnel "ce n'est pas aussi bon que Tolkien", qui n'est valable que si on s'attend, avec un roman de fantasy, à lire "plus de Tolkien", en quelque sorte.)

Prenons l'exemple du roman policier. Witold Gombrowicz écrit dans sa préface à Cosmos que pour lui, l'essence d'un roman policier, c'est de faire sens d'une réalité fragmentée, disparate et foisonnante, d'y recueillir un faisceau d'indices particuliers qui, mis en système, commencent à laisser deviner un sens. Si bien que le roman policier, selon lui, a pour objectif souverain de faire sens de certaines données choisies du réel, ni plus ni moins. Je ne suis pas du tout familier des romans policiers, et je ne souhaite pas trop faire dévier le sujet là-dessus, mais il me semble que le roman policier fait plus facilement "genre" que la fantasy -on sait à quoi s'attendre dans un roman policier ; quelque part on sait ce qu'on aimerait y trouver.

Or, dans un roman de fantasy, on veut probablement des personnages intéressants, une intrigue, des aventures éventuellement ; mais on ne recherche pas la même chose que dans un roman d'aventures (quoique la frontière soit ténue, cf. Howard qui joue sur les différents genres). On recherche quelque chose de plus, et probablement de différent. Et d'ailleurs, il pourrait ne pas y avoir d'aventures, que cela n'empêcherait pas un bouquin de s'inscrire dans la catégorie "fantasy". La preuve, c'est qu'on a aujourd'hui tout une fantasy "politique" ; très différente donc de la structure fondée sur une quête, sur des péripéties, et pourtant prolifique et qui s'insère parfaitement dans la communauté du genre.

Une réponse qui a été proposée ici est : la magie. Mais lit-on la fantasy pour y voir de la magie ? Est-ce qu'on crierait à l'arnaque s'il n'y en avait pas ? En tout cas, je suis curieux de savoir pourquoi vous lisez, vous, de la fantasy, et ce que vous pensez être en droit de vous attendre à y trouver ; c'est-à-dire pour quelles raisons vous pourriez refermer l'ouvrage, déçu ou non, en vous disant : "Mais... Ce n'était pas de la fantasy !"
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