25.12.2017, 14:56
Joyeux Noël à toutes et tous !
Gandalf, lui, n'est pas à la fête...
Gandalf, lui, n'est pas à la fête...
.oOo.
La conscience assoupie que Gandalf sentait résider loin sous la montagne semblait à présent s’éveiller, comme si la piqûre insignifiante d’un méprisable insecte irritait un prédateur tapi dans l’attente d’une proie plus digne de son attention. Le magicien, se demandant s’il était repéré, formula des vœux pour que ce soubresaut fût l’oeuvre de Radagast.
Un peu plus loin, le tunnel débouchait dans une grande salle, où se vautraient de nombreux orques. Avant que le magicien n’arrêtât son plan, un son profond et terrifiant se fit entendre du cœur même de l’ancien volcan, réveillant des échos menaçants, comme si des grognements sourdaient par tous les recoins de la roche. Gandalf crut que l’alerte était donnée, mais les orques semblèrent se rendre à un appel, dans un ordre tout relatif.
La conscience insatiable de Dol Gûldur semblait à présent en plein recueillement, consacrée à renforcer la plénitude de son propre pouvoir sur les hordes de ses esclaves prosternés. Le magicien en profita pour se glisser dans la salle et s’orienta vers le seul passage grillagé. Gandalf passa devant les gardes médusés, arborant un air supérieur et courroucé, les défiant presque de l’interroger.
Il s’enfonça dans le dédale de couloirs d’un pas décidé. Il errait depuis un long moment, lorsque ses pensées furent dérangées par une sensation, étrange dans ce sombre endroit – non plus l’aversion pour le fiel qui semblait exsuder de chaque paroi, mais la peine et le deuil, si pitoyable et sans espoir, que Gandalf s’arrêta et, écoutant son cœur, revint sur ses pas et prit un passage latéral.
Il avait rejoint les prisons. Loin aux tréfonds du volcan, la conscience de Dol Gûldur se repaissait inlassablement de sa vanité haineuse, ourdissant dans la pénombre d’enfler démesurément pour engloutir le monde. Atterré, le magicien parcourut les couloirs bordés de cellules.
La révolte les avait désertées depuis longtemps. Le chagrin s’était tari avec les larmes. Même la résignation s’y lézardait lentement, laissant la folie se répandre comme la gangrène, dernier refuge des âmes damnées par le nécromancien.
Seule la peur rejouait encore et encore son éternel retour, à chaque bruit de pas ou de clé, glaçant les occupants des cellules sous sa chape livide. Pêle-mêle, hommes, nains et elfes des deux sexes pourrissaient là sous l’effet de l’air putride et de l’espoir aboli.
Pétrifié d’horreur, Gandalf cessa de déambuler. Que s’était-il imaginé ? Qu’il lui suffirait de paraitre pour trouver Thraïn et le soustraire à son ravisseur ? Qu’il saurait sans dilemmes ni états d’âme, choisir parmi les bataillons de prisonniers, les quelques élus qui le suivraient ?
Face à l’indicible réalité des tortures nécromantiques, le magicien découvrait avec horreur que la question se résumait désormais pour lui, à savoir s’il trouverait en lui le courage de délivrer de la corruption ces âmes torturées, en leur accordant le don libérateur d’une mort digne et salvatrice…
Un peu plus loin, le tunnel débouchait dans une grande salle, où se vautraient de nombreux orques. Avant que le magicien n’arrêtât son plan, un son profond et terrifiant se fit entendre du cœur même de l’ancien volcan, réveillant des échos menaçants, comme si des grognements sourdaient par tous les recoins de la roche. Gandalf crut que l’alerte était donnée, mais les orques semblèrent se rendre à un appel, dans un ordre tout relatif.
La conscience insatiable de Dol Gûldur semblait à présent en plein recueillement, consacrée à renforcer la plénitude de son propre pouvoir sur les hordes de ses esclaves prosternés. Le magicien en profita pour se glisser dans la salle et s’orienta vers le seul passage grillagé. Gandalf passa devant les gardes médusés, arborant un air supérieur et courroucé, les défiant presque de l’interroger.
Il s’enfonça dans le dédale de couloirs d’un pas décidé. Il errait depuis un long moment, lorsque ses pensées furent dérangées par une sensation, étrange dans ce sombre endroit – non plus l’aversion pour le fiel qui semblait exsuder de chaque paroi, mais la peine et le deuil, si pitoyable et sans espoir, que Gandalf s’arrêta et, écoutant son cœur, revint sur ses pas et prit un passage latéral.
Il avait rejoint les prisons. Loin aux tréfonds du volcan, la conscience de Dol Gûldur se repaissait inlassablement de sa vanité haineuse, ourdissant dans la pénombre d’enfler démesurément pour engloutir le monde. Atterré, le magicien parcourut les couloirs bordés de cellules.
La révolte les avait désertées depuis longtemps. Le chagrin s’était tari avec les larmes. Même la résignation s’y lézardait lentement, laissant la folie se répandre comme la gangrène, dernier refuge des âmes damnées par le nécromancien.
Seule la peur rejouait encore et encore son éternel retour, à chaque bruit de pas ou de clé, glaçant les occupants des cellules sous sa chape livide. Pêle-mêle, hommes, nains et elfes des deux sexes pourrissaient là sous l’effet de l’air putride et de l’espoir aboli.
Pétrifié d’horreur, Gandalf cessa de déambuler. Que s’était-il imaginé ? Qu’il lui suffirait de paraitre pour trouver Thraïn et le soustraire à son ravisseur ? Qu’il saurait sans dilemmes ni états d’âme, choisir parmi les bataillons de prisonniers, les quelques élus qui le suivraient ?
Face à l’indicible réalité des tortures nécromantiques, le magicien découvrait avec horreur que la question se résumait désormais pour lui, à savoir s’il trouverait en lui le courage de délivrer de la corruption ces âmes torturées, en leur accordant le don libérateur d’une mort digne et salvatrice…
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A suivre...