23.12.2017, 18:30
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La cohorte s’ébranla, jouant des coudes pour tenir à distance l’inquiétant émissaire du Maître. Gandalf soutenait le rythme, sans quitter un instant des yeux le malheureux Muzgâsh, dont les pensées désespérées énuméraient les tortures en vogue châtiant les officiers qui trahissaient la confiance du Maître.
Après une heure de course sur un sentier grimpant parmi des sapins noirs et tordus, la bande bruyante rejoignit une route, qui les conduisit au portail oriental de la forteresse. Un énorme olog-hai questionna le chef uruk, qui lui donna les mots de passe, tandis que Gandalf se drapait dans un air d’impatiente autorité.
Passée une seconde porte, les premiers rangs de la troupe semblèrent montrer des signes d’hésitation. Aussitôt Gandalf s’exclama d’une voix forte :
-« La patrouille regagne son cantonnement ! Le fautif va me faire son rapport ! »
Il n’est pas dans la nature des orques d’éprouver le moindre apitoiement. Leur solidarité ne s’exprime qu’à l’encontre des plus faibles, lorsque la perspective d’une victoire sans risque promet des réjouissances sanglantes aux dépens des vaincus. L’espoir de voir lentement énucléer, dépecer ou éviscérer Muzgâsh, qui les avait longtemps contraints à marcher droit sous le fouet, ou peut-être même de goûter à de la chair d’uruk, excitait leur curiosité.
Aussi la troupe d’orques se dispersa-t-elle avec une telle mauvaise grâce, que Gandalf dut menacer les plus rétifs du sourcil et du bâton, avant de reprendre l’ascendant sur leur capitaine déchu :
-« Commençons par gagner la prison ! Nous verrons si tu peux t’y rendre utile », grommela-t-il avec un signe autoritaire de son bâton.
Curieusement la menace sembla agir comme un calmant sur l’uruk, qui s’étonnait d’un traitement empreint d’autant de mansuétude.
Gandalf suivit l’orque qui quitta l’esplanade et chemina par de longs tunnels. En chemin, l’air se réchauffait et le magicien se rendit compte que le déguisement de Radagast était sans doute le plus astucieux qu’on pût imaginer. Les minions qu’ils croisaient prenaient tous un air occupé et pressé lorsqu’ils l’apercevaient.
A mesure de leur descente, Gandalf sentait se renforcer la sensation d’une présence, sinistre et omnipotente, loin dans les tréfonds de la citadelle. Cette conscience aux aguets, avide mais prudente, observait et écoutait, régnant sans partage sur son royaume.
Le duo longea des corps de garde, peuplés d’orques braillards, qui conspuèrent Muzgâsh pour empiéter sur leur territoire. Immédiatement, les cris se calmèrent lorsque les soudards s’avisèrent de la présence d’un sectateur du Maître. Des murmures craintifs et interrogateurs s’élevèrent dans leur sillage. Au niveau de la troisième profondeur, les quartiers firent place aux magasins.
L’uruk manifesta progressivement quelque hardiesse, relevant la tête ou jetant des regards furtifs vers Gandalf. Le magicien, sentant s’étioler son emprise, crut bon de dégainer son épée, arrêta son prisonnier et l’interrogea derechef. L’orque malmené dut répondre : les cellules se trouvaient au niveau de la cinquième profondeur. Le duo reprit son chemin, mais Gandalf se tenait sur ses gardes.
Après une heure de course sur un sentier grimpant parmi des sapins noirs et tordus, la bande bruyante rejoignit une route, qui les conduisit au portail oriental de la forteresse. Un énorme olog-hai questionna le chef uruk, qui lui donna les mots de passe, tandis que Gandalf se drapait dans un air d’impatiente autorité.
Passée une seconde porte, les premiers rangs de la troupe semblèrent montrer des signes d’hésitation. Aussitôt Gandalf s’exclama d’une voix forte :
-« La patrouille regagne son cantonnement ! Le fautif va me faire son rapport ! »
Il n’est pas dans la nature des orques d’éprouver le moindre apitoiement. Leur solidarité ne s’exprime qu’à l’encontre des plus faibles, lorsque la perspective d’une victoire sans risque promet des réjouissances sanglantes aux dépens des vaincus. L’espoir de voir lentement énucléer, dépecer ou éviscérer Muzgâsh, qui les avait longtemps contraints à marcher droit sous le fouet, ou peut-être même de goûter à de la chair d’uruk, excitait leur curiosité.
Aussi la troupe d’orques se dispersa-t-elle avec une telle mauvaise grâce, que Gandalf dut menacer les plus rétifs du sourcil et du bâton, avant de reprendre l’ascendant sur leur capitaine déchu :
-« Commençons par gagner la prison ! Nous verrons si tu peux t’y rendre utile », grommela-t-il avec un signe autoritaire de son bâton.
Curieusement la menace sembla agir comme un calmant sur l’uruk, qui s’étonnait d’un traitement empreint d’autant de mansuétude.
Gandalf suivit l’orque qui quitta l’esplanade et chemina par de longs tunnels. En chemin, l’air se réchauffait et le magicien se rendit compte que le déguisement de Radagast était sans doute le plus astucieux qu’on pût imaginer. Les minions qu’ils croisaient prenaient tous un air occupé et pressé lorsqu’ils l’apercevaient.
A mesure de leur descente, Gandalf sentait se renforcer la sensation d’une présence, sinistre et omnipotente, loin dans les tréfonds de la citadelle. Cette conscience aux aguets, avide mais prudente, observait et écoutait, régnant sans partage sur son royaume.
Le duo longea des corps de garde, peuplés d’orques braillards, qui conspuèrent Muzgâsh pour empiéter sur leur territoire. Immédiatement, les cris se calmèrent lorsque les soudards s’avisèrent de la présence d’un sectateur du Maître. Des murmures craintifs et interrogateurs s’élevèrent dans leur sillage. Au niveau de la troisième profondeur, les quartiers firent place aux magasins.
L’uruk manifesta progressivement quelque hardiesse, relevant la tête ou jetant des regards furtifs vers Gandalf. Le magicien, sentant s’étioler son emprise, crut bon de dégainer son épée, arrêta son prisonnier et l’interrogea derechef. L’orque malmené dut répondre : les cellules se trouvaient au niveau de la cinquième profondeur. Le duo reprit son chemin, mais Gandalf se tenait sur ses gardes.
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A suivre...