03.04.2017, 21:11
@ Tikidiki
j'essaie simplement de mettre de la poésie et du mystère là où je trouve que vous mettez trop de cartésianisme. à la question "en quoi sont faites les capes de la Lórien ?" on peut répondre "en lin" mais ça n'explique pas leur 'pouvoir magique'.
"matière terrestre", c'est pour ne pas nommer un matériau existant dont on sait que dans le vrai monde il ne peut pas avoir les caractéristiques évoquées par Tolkien.
Les "puissances de l'esprit" sont tout simplement ce que les hommes appellent magie des elfes, qui n'existe pas dans le vrai monde.
prenons l'exemple de Dard, l'épée de Bilbo. En quoi est elle faite ? Sûrement un alliage de phosphore, pour la couleur bleue (je dis n'importe quoi) avec des photo-récepteurs organiques extraits du tournesol, qui réagissent à l'assombrissement provoqué par la noirceur des orques.
Non, ce genre d'explication cartésienne ne convient pas pour la dimension poétique de l’œuvre de Tolkien. Les forgerons elfes ont choisi un alliage de mithril (en passant, le mithril est une invention qui se passe d'explication), parce qu'il a l'éclat de l'argent couleur de lune rappelant le temps béni de l'éveil, parce qu'il a la dureté propre à repousser Morgoth. La lame émet une lumière bleue, comme le scintillement d'Elbereth au firmament : les Valar n'ont pas oublié les peuples de la terre du milieu et leur font grâce d'une vigilance bienveillante face aux créatures des ténèbres. Enfin, seul le puissant chant du poète, émit par une créature dont le désir de conception n'a qu'une frontière ténue avec l'objet de réalisation peut unir dans le fracas de la forge l'inerte minerai qui dormait sous la terre et le bras armé du guerrier chasseur d'orques.
Pour l'édification de la tour d'Orthanc, voici une vision des choses :
« L'obsidienne sera notre modèle ! » De verre et de nuit, propre à révéler ce qui n’apparaît qu'au pieds de ces montagnes. Alors monte vers les étoiles le chant du chœur des maçons. Dévalant les contreforts, un sable grossier et noir s'accumule, comme en attente de ceux qui viennent à cette heure.
Le mulet qui n'aime pas œuvrer dans la nuit cède sa place à sacs et dos d'homme. Ceux là ne manient pas l'habituelle truelle car pour cette fois c'est un feu semblable à celui qui tombe du ciel lors des nuits d'orage qui vient se marier à la poussière de montagne. Et redouble de vigueur le chant, d'un étage à l'autre de l'échafaudage.
D'autres que moi pourraient l'écrire bien mieux, mais le but est de ne pas expliquer complètement le processus pour garder le mystère intact, et laisser l'imagination aller plus loin.
j'essaie simplement de mettre de la poésie et du mystère là où je trouve que vous mettez trop de cartésianisme. à la question "en quoi sont faites les capes de la Lórien ?" on peut répondre "en lin" mais ça n'explique pas leur 'pouvoir magique'.
"matière terrestre", c'est pour ne pas nommer un matériau existant dont on sait que dans le vrai monde il ne peut pas avoir les caractéristiques évoquées par Tolkien.
Les "puissances de l'esprit" sont tout simplement ce que les hommes appellent magie des elfes, qui n'existe pas dans le vrai monde.
prenons l'exemple de Dard, l'épée de Bilbo. En quoi est elle faite ? Sûrement un alliage de phosphore, pour la couleur bleue (je dis n'importe quoi) avec des photo-récepteurs organiques extraits du tournesol, qui réagissent à l'assombrissement provoqué par la noirceur des orques.
Non, ce genre d'explication cartésienne ne convient pas pour la dimension poétique de l’œuvre de Tolkien. Les forgerons elfes ont choisi un alliage de mithril (en passant, le mithril est une invention qui se passe d'explication), parce qu'il a l'éclat de l'argent couleur de lune rappelant le temps béni de l'éveil, parce qu'il a la dureté propre à repousser Morgoth. La lame émet une lumière bleue, comme le scintillement d'Elbereth au firmament : les Valar n'ont pas oublié les peuples de la terre du milieu et leur font grâce d'une vigilance bienveillante face aux créatures des ténèbres. Enfin, seul le puissant chant du poète, émit par une créature dont le désir de conception n'a qu'une frontière ténue avec l'objet de réalisation peut unir dans le fracas de la forge l'inerte minerai qui dormait sous la terre et le bras armé du guerrier chasseur d'orques.
Pour l'édification de la tour d'Orthanc, voici une vision des choses :
« L'obsidienne sera notre modèle ! » De verre et de nuit, propre à révéler ce qui n’apparaît qu'au pieds de ces montagnes. Alors monte vers les étoiles le chant du chœur des maçons. Dévalant les contreforts, un sable grossier et noir s'accumule, comme en attente de ceux qui viennent à cette heure.
Le mulet qui n'aime pas œuvrer dans la nuit cède sa place à sacs et dos d'homme. Ceux là ne manient pas l'habituelle truelle car pour cette fois c'est un feu semblable à celui qui tombe du ciel lors des nuits d'orage qui vient se marier à la poussière de montagne. Et redouble de vigueur le chant, d'un étage à l'autre de l'échafaudage.
D'autres que moi pourraient l'écrire bien mieux, mais le but est de ne pas expliquer complètement le processus pour garder le mystère intact, et laisser l'imagination aller plus loin.
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.