En fait, il y a même deux dimensions historiques distinctes à considérer :
La variation entre noldorin et sindarin, en revanche, ressort à l'histoire externe : pendant très longtemps, la langue d'inspiration galloise de Tolkien s'est appelée Noldorin, parce qu'il en attribuait l'origine aux Noldor au sein de son légendaire. Ce n'est que dans les années 1950 qu'il décida que les Noldor avaient finalement le quenya comme langue d'origine, et que la langue d'inspiration galloise était une langue autochtone en Beleriand (dans le scénario antérieur, c'était la place de l'ilkorin), adoptée progressivement par les Noldor en exil. Tolkien la renomma logiquement sindarin d'après les Sindar, peuple indigène de Beleriand.
Je pense que ta question concernait plutôt l'évolution interne des langues. Sur ce plan, on peut reconstituer les changements qui se sont produits entre l'elfique primitif et une langue elfique postérieure ; on peut même en ordonner logiquement certains par rapports à d'autres ; mais il est beaucoup plus difficile de les rattacher à des évènement précis de l'histoire fictive. Tolkien donne souvent des indications de l'état initial en elfique primitif à côté d'un mot en quenya, sindarin etc. mais il traite plus rarement des étapes intermédiaires ; et quand il le fait, il ne les rattache guère à des faits historiques précis.
Théoriquement, on peut reconstruire des mots en elfique primitif, par exemple. En pratique, dans les demandes de traduction, c'est généralement du quenya ou du sindarin qui est visé, implicitement sous la forme "classique" que l'on voit dans le SdA et le Silmarillion publié.
Le Silmarillion pose d'ailleurs un problème : les noms sindarins qu'on y voit sont de formes linguistiquement très comparables à ceux de la fin du Troisième Âge dans le SdA, alors qu'il s'est écoulé deux âges entretemps. Comme le sindarin était une langue vivante pendant tout ce temps, il est difficile d'imaginer qu'il soit resté inchangé. Peut-être a-t-il simplement peu évolué. Une autre hypothèse (sans allusion de Tolkien en ce sens, pour autant que je me souvienne) serait d'invoquer les conditions de transmission fictive du Silmarillion : il est censé provenir de traductions de l'elfique de Bilbon, consignées dans le Livre Rouge de la Marche de l'Ouest. Bilbon s'est appuyé sur des documents trouvés à Fondcombe, qui reposent certainement sur des sources du Premier Âge, mais ont pu en rajeunir la langue progressivement au fil des recopies successives. C'est quelque chose qui s'observe dans certaines copies de manuscrits médiévaux... ou dans n'importe quelle édition grand public d'un texte français du XVIe siècle, qui est typiquement modernisée au moins dans l'orthographe.
Pour Nandur ou Nandûr, c'est du sindarin ou du noldorin. (C'était sur ce fuseau.) On ne sait pas assez de choses sur les variétés du sindarin après le Premier Âge pour pouvoir parler en confiance d'éventuelles variantes.
- l'histoire interne : l'évolution fictive des langues au sein du monde imaginaire ;
- mais aussi l'histoire externe : l'évolution des conceptions que Tolkien avait de ses langues pendant sa vie à lui.
La variation entre noldorin et sindarin, en revanche, ressort à l'histoire externe : pendant très longtemps, la langue d'inspiration galloise de Tolkien s'est appelée Noldorin, parce qu'il en attribuait l'origine aux Noldor au sein de son légendaire. Ce n'est que dans les années 1950 qu'il décida que les Noldor avaient finalement le quenya comme langue d'origine, et que la langue d'inspiration galloise était une langue autochtone en Beleriand (dans le scénario antérieur, c'était la place de l'ilkorin), adoptée progressivement par les Noldor en exil. Tolkien la renomma logiquement sindarin d'après les Sindar, peuple indigène de Beleriand.
Je pense que ta question concernait plutôt l'évolution interne des langues. Sur ce plan, on peut reconstituer les changements qui se sont produits entre l'elfique primitif et une langue elfique postérieure ; on peut même en ordonner logiquement certains par rapports à d'autres ; mais il est beaucoup plus difficile de les rattacher à des évènement précis de l'histoire fictive. Tolkien donne souvent des indications de l'état initial en elfique primitif à côté d'un mot en quenya, sindarin etc. mais il traite plus rarement des étapes intermédiaires ; et quand il le fait, il ne les rattache guère à des faits historiques précis.
Théoriquement, on peut reconstruire des mots en elfique primitif, par exemple. En pratique, dans les demandes de traduction, c'est généralement du quenya ou du sindarin qui est visé, implicitement sous la forme "classique" que l'on voit dans le SdA et le Silmarillion publié.
Le Silmarillion pose d'ailleurs un problème : les noms sindarins qu'on y voit sont de formes linguistiquement très comparables à ceux de la fin du Troisième Âge dans le SdA, alors qu'il s'est écoulé deux âges entretemps. Comme le sindarin était une langue vivante pendant tout ce temps, il est difficile d'imaginer qu'il soit resté inchangé. Peut-être a-t-il simplement peu évolué. Une autre hypothèse (sans allusion de Tolkien en ce sens, pour autant que je me souvienne) serait d'invoquer les conditions de transmission fictive du Silmarillion : il est censé provenir de traductions de l'elfique de Bilbon, consignées dans le Livre Rouge de la Marche de l'Ouest. Bilbon s'est appuyé sur des documents trouvés à Fondcombe, qui reposent certainement sur des sources du Premier Âge, mais ont pu en rajeunir la langue progressivement au fil des recopies successives. C'est quelque chose qui s'observe dans certaines copies de manuscrits médiévaux... ou dans n'importe quelle édition grand public d'un texte français du XVIe siècle, qui est typiquement modernisée au moins dans l'orthographe.
Pour Nandur ou Nandûr, c'est du sindarin ou du noldorin. (C'était sur ce fuseau.) On ne sait pas assez de choses sur les variétés du sindarin après le Premier Âge pour pouvoir parler en confiance d'éventuelles variantes.
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret