Il faut mettre ces chiffres en regard de la population totale (et si possible, en matière d'histoire, citer ses sources).
Le problème de la comparaison avec les Grecs (ici, Athènes) vient des caractéristiques civiques de leur société. A Athènes, contrairement aux Elfes et à Gondolin, la population est très fragmentée en divers statuts que les Elfes ne connaissent pas (les esclaves, par exemple). Il est donc impossible d'effectuer une comparaison raisonnable entre les populations d'Athènes et Gondolin sans définir au préalable ce que nous voulons comparer.
Tout d'abord, la population servile est extrêmement importante, mais nous pouvons l'écarter puisque nous n'avons aucun point de comparaison avec les Elfes, qui ne connaissent que des individus libres.
La question des métèques est plus problématique. Ils sont libres, peuvent être mobilisés, et l'appartenance d'une population à ce groupe peut être modifiée par des lois: ainsi la loi de Périclès de 451 qui exclut de la citoyenneté tout enfant n'étant pas né de deux Athéniens. Ainsi, la participation des métèques à la vie civique, leur liberté et le caractère fluctuant de la définition du groupe encouragerait à les intégrer à la comparaison d'ensemble, d'autant qu'ils pourraient évoquer le groupe des Sindar qui cohabite avec celui les Noldor, et que de surcroît les Elfes ne connaissent pas cette notion de citoyenneté.
Enfin, les athéniennes sont exclues du jeu politique, non comptées au rang des citoyens réels, mais dans la population civique totale. Les femmes métèques semblent elles aussi comprises dans le total des métèques.
On peut donc compter toute la population libre en se contentant d'effacer la notion de citoyenneté.
Mais on peut aussi considérer que ce pouvait ne pas être la conception de Tolkien, qui aurait pu ne prendre en compte que la population "pure" de la ville. En effet, puisque la citoyenneté n'apparaît pas et que nul critère juridique semble encadrer la population de Gondolin, on pourrait considérer que Sindar et Noldor, ayant fondé la cité et s'étant définitivement rassemblés (quoique pas forcément mêlés), sont tous autant Gondolindrim les uns que les autres. A ce titre, il n'y aurait pas lieu de compter la population métèque, la situation autarcique et cachée de Gondolin rendant impossible la constitution de fait d'un groupe d'étrangers réels. Je pense que c'est cette considération qui doit prévaloir.
En 499/8, Hérodote (5. 97) dénombre 30 000 citoyens mâles adultes de plus de 18 ans, qui pouvaient se réunir à l'ecclesia.
En 480 à Salamine, environ 200 trières auraient été composées d'équipages athéniens: donc 200x200: 40 000 mobilisés. Cette mobilisation était générale (pandémei) et touchait tous les citoyens âgés de 18 à 60 ans. Mais on ne connaît pas, des 180 rameurs et des 20 marins et soldats, la proportion des citoyens parmi les nombreux esclaves et hommes libres. Peut-être 4000, en ne considérant que les marins et soldats.
En 431, l'armée athénienne est composée de 13 000 hoplites (armée active) et de 16 000 hommes (vétérans, conscrits, métèques servant comme hoplites) placés dans les forts et le long des remparts (armée territoriale) (Thucydide, 11.13). Les classes supérieures pouvaient fournir 1000 cavaliers supplémentaires (chiffres peu sûrs issus d'un article daté: Pierre Salmon, disponible sur Persée). Pour la même année, Glotz et Cohen évaluent la population libre d'Attique à 138 000 âmes dont 40 000 citoyens; les métèques à 70 000.
Enfin, Mogens Hansen et sa fameuse shotgun-method peuvent produire une règle selon laquelle le corps des hoplites représente 10% de toute la population civique (hommes, femmes, enfants). Selon lui, Athènes avait 50-60 000 citoyens au début de la Guerre du Péloponnèse, 60 000 vers 451, et 30 000 au IVe siècle du fait de ses défaites, ce qui aurait correspondu à une population civique totale (avec femmes et enfants) de 100 000 personnes. De la même manière, Corinthe, qui envoya 5 000 hommes à Platée en 479, aurait une population civique de 50 000 personnes.
Voilà pour un premier état des lieux...
N'oublions pas qu'il faut retrancher de la population totale de Gondolin (c. 100 000 donc, en suivant Hansen) les pertes essuyées par les Gondolindrim lors de Nirnaeth Arnoediad (Silm.), en nombre hypothétique. Ils se sont effectivement battus et Turgon ne ramène que "ce qu'il reste de son armée" (all that remained of the host of Gondolin).
Bibliographie:
HANSEN, Mogens Herman Polis, an introduction to the ancient greek city-state, 2006
HANSEN, Mogens Herman, La démocratie athénienne à l'époque de Démosthène
HANSEN, Mogens Herman, The Shotgun Method, the Demography of the Ancient Greek City-State Culture, 2006
Le problème de la comparaison avec les Grecs (ici, Athènes) vient des caractéristiques civiques de leur société. A Athènes, contrairement aux Elfes et à Gondolin, la population est très fragmentée en divers statuts que les Elfes ne connaissent pas (les esclaves, par exemple). Il est donc impossible d'effectuer une comparaison raisonnable entre les populations d'Athènes et Gondolin sans définir au préalable ce que nous voulons comparer.
Tout d'abord, la population servile est extrêmement importante, mais nous pouvons l'écarter puisque nous n'avons aucun point de comparaison avec les Elfes, qui ne connaissent que des individus libres.
La question des métèques est plus problématique. Ils sont libres, peuvent être mobilisés, et l'appartenance d'une population à ce groupe peut être modifiée par des lois: ainsi la loi de Périclès de 451 qui exclut de la citoyenneté tout enfant n'étant pas né de deux Athéniens. Ainsi, la participation des métèques à la vie civique, leur liberté et le caractère fluctuant de la définition du groupe encouragerait à les intégrer à la comparaison d'ensemble, d'autant qu'ils pourraient évoquer le groupe des Sindar qui cohabite avec celui les Noldor, et que de surcroît les Elfes ne connaissent pas cette notion de citoyenneté.
Enfin, les athéniennes sont exclues du jeu politique, non comptées au rang des citoyens réels, mais dans la population civique totale. Les femmes métèques semblent elles aussi comprises dans le total des métèques.
On peut donc compter toute la population libre en se contentant d'effacer la notion de citoyenneté.
Mais on peut aussi considérer que ce pouvait ne pas être la conception de Tolkien, qui aurait pu ne prendre en compte que la population "pure" de la ville. En effet, puisque la citoyenneté n'apparaît pas et que nul critère juridique semble encadrer la population de Gondolin, on pourrait considérer que Sindar et Noldor, ayant fondé la cité et s'étant définitivement rassemblés (quoique pas forcément mêlés), sont tous autant Gondolindrim les uns que les autres. A ce titre, il n'y aurait pas lieu de compter la population métèque, la situation autarcique et cachée de Gondolin rendant impossible la constitution de fait d'un groupe d'étrangers réels. Je pense que c'est cette considération qui doit prévaloir.
En 499/8, Hérodote (5. 97) dénombre 30 000 citoyens mâles adultes de plus de 18 ans, qui pouvaient se réunir à l'ecclesia.
En 480 à Salamine, environ 200 trières auraient été composées d'équipages athéniens: donc 200x200: 40 000 mobilisés. Cette mobilisation était générale (pandémei) et touchait tous les citoyens âgés de 18 à 60 ans. Mais on ne connaît pas, des 180 rameurs et des 20 marins et soldats, la proportion des citoyens parmi les nombreux esclaves et hommes libres. Peut-être 4000, en ne considérant que les marins et soldats.
En 431, l'armée athénienne est composée de 13 000 hoplites (armée active) et de 16 000 hommes (vétérans, conscrits, métèques servant comme hoplites) placés dans les forts et le long des remparts (armée territoriale) (Thucydide, 11.13). Les classes supérieures pouvaient fournir 1000 cavaliers supplémentaires (chiffres peu sûrs issus d'un article daté: Pierre Salmon, disponible sur Persée). Pour la même année, Glotz et Cohen évaluent la population libre d'Attique à 138 000 âmes dont 40 000 citoyens; les métèques à 70 000.
Enfin, Mogens Hansen et sa fameuse shotgun-method peuvent produire une règle selon laquelle le corps des hoplites représente 10% de toute la population civique (hommes, femmes, enfants). Selon lui, Athènes avait 50-60 000 citoyens au début de la Guerre du Péloponnèse, 60 000 vers 451, et 30 000 au IVe siècle du fait de ses défaites, ce qui aurait correspondu à une population civique totale (avec femmes et enfants) de 100 000 personnes. De la même manière, Corinthe, qui envoya 5 000 hommes à Platée en 479, aurait une population civique de 50 000 personnes.
Voilà pour un premier état des lieux...
N'oublions pas qu'il faut retrancher de la population totale de Gondolin (c. 100 000 donc, en suivant Hansen) les pertes essuyées par les Gondolindrim lors de Nirnaeth Arnoediad (Silm.), en nombre hypothétique. Ils se sont effectivement battus et Turgon ne ramène que "ce qu'il reste de son armée" (all that remained of the host of Gondolin).
Bibliographie:
HANSEN, Mogens Herman Polis, an introduction to the ancient greek city-state, 2006
HANSEN, Mogens Herman, La démocratie athénienne à l'époque de Démosthène
HANSEN, Mogens Herman, The Shotgun Method, the Demography of the Ancient Greek City-State Culture, 2006