25.08.2014, 12:40
Il me semble assez naturel qu'en des circonstances de querelle de succession, la parole d'un seul homme (fût-il Intendant) soit un peu légère pour trancher un cas aussi grave ; je trouve crédible que la parole d'une assemblée comme le Conseil s'impose comme nécessaire.
En revanche, "l'approbation de tous les Dudenains" désigne sans doute plus une grande ferveur populaire qu'une élection démocratique à proprement parler...
J'ai aussi une autre lecture, moins interne au récit, à faire valoir (comme ça Elendil me trouvera peut-être constructif ! ) : je pense qu'en fait, là, on est typiquement à la croisée de deux inspirations différentes chez Tolkien sans sa description du pouvoir, qui peuvent apparaître comme contradictoires mais qui après tout on aussi coexisté de façon contradictoire dans des monarchies réelles :
-d'un côté, la justification "mythique" du droit héréditaire, avec des Rois qui descendent d'Elendil comme César qui descendait de Vénus. A cette différence près que dans le merveilleux univers de Tolkien, les Rois du Gondor descendent vraiment d'Elendil. Dans cette optique, le sang qui coule dans leurs veines est la seule légitimation nécessaire à leur pouvoir, et le Conseil n'a d'importance que s'ils veulent leur en accorder.
-d'un autre côté, la réalité historique des monarchies, dont Tolkien est abreuvé. Or, en réalité, toutes les monarchies avaient une dimension élective, où le Roi est un primus inter pares qui est toujours, fût-ce symboliquement, élu par ses pairs. Même les lignées de droit héréditaire les plus stables (c'est à dire, celles où c'était toujours le fils du roi qui lui succédait) avaient un certain décorum qui donnait aux grands du royaume le prestige au moins symbolique de désigner le monarque. C'est vachement bien montré dans les Rois Maudits de Druon, pour ceux qui voient. Dans les cas de crise dynastique, c'étaient bien ces dimensions électives qui reprenaient le dessus pour trancher l'affaire.
Quand je relis l'appendice désigné par Eargon, j'ai l'impression que Tolkien reprend un peu cette dimension élective, sauf que paradoxalement, elle n'a aucun fondement historique/traditionnel chez lui, puisque la dynastie du Gondor n'a pas été établie par élection (contrairement à celle d'Auguste ou de Hugues Capet, par exemple).
En revanche, "l'approbation de tous les Dudenains" désigne sans doute plus une grande ferveur populaire qu'une élection démocratique à proprement parler...
J'ai aussi une autre lecture, moins interne au récit, à faire valoir (comme ça Elendil me trouvera peut-être constructif ! ) : je pense qu'en fait, là, on est typiquement à la croisée de deux inspirations différentes chez Tolkien sans sa description du pouvoir, qui peuvent apparaître comme contradictoires mais qui après tout on aussi coexisté de façon contradictoire dans des monarchies réelles :
-d'un côté, la justification "mythique" du droit héréditaire, avec des Rois qui descendent d'Elendil comme César qui descendait de Vénus. A cette différence près que dans le merveilleux univers de Tolkien, les Rois du Gondor descendent vraiment d'Elendil. Dans cette optique, le sang qui coule dans leurs veines est la seule légitimation nécessaire à leur pouvoir, et le Conseil n'a d'importance que s'ils veulent leur en accorder.
-d'un autre côté, la réalité historique des monarchies, dont Tolkien est abreuvé. Or, en réalité, toutes les monarchies avaient une dimension élective, où le Roi est un primus inter pares qui est toujours, fût-ce symboliquement, élu par ses pairs. Même les lignées de droit héréditaire les plus stables (c'est à dire, celles où c'était toujours le fils du roi qui lui succédait) avaient un certain décorum qui donnait aux grands du royaume le prestige au moins symbolique de désigner le monarque. C'est vachement bien montré dans les Rois Maudits de Druon, pour ceux qui voient. Dans les cas de crise dynastique, c'étaient bien ces dimensions électives qui reprenaient le dessus pour trancher l'affaire.
Quand je relis l'appendice désigné par Eargon, j'ai l'impression que Tolkien reprend un peu cette dimension élective, sauf que paradoxalement, elle n'a aucun fondement historique/traditionnel chez lui, puisque la dynastie du Gondor n'a pas été établie par élection (contrairement à celle d'Auguste ou de Hugues Capet, par exemple).